Les pères sont toujours en train de faire une guerre, et quand ils en reviennent, les enfants ont grandi et les mères sont mortes.
La terre est une graine en train de germer
On a pris trop de précaution de peur de n'en prendre pas assez.
Trop souvent, un savant n'est devenu savant que pour se venger de ses imperfections physiques.
Celui qui copie la nature est impuissant, celui qui l'interprète est ridicule, celui qui l'ignore n'est rien du tout.
Il rêvait qu'il caressait une vache. Il ne savait pas exactement ce que c'était une vache. Il en avait vu en image dans le dictionnaire. Il pensait que c'était gros comme un gros chien et que ça gambadait. Il savait que c'était la vache qui produisait le lait, sans pouvoir imaginer comment. Et rêver de vache en respirant l'odeur du café, cela voulait dire sans doute qu'il avait envie de café au lait.
Elle recevait enfin ce qu'elle avait attendu. Elle savait que cela arriverait un jour. Colomb c'était un rêve, un soupir. Il n'avait pas de poids. Il se posait sur elle comme un duvet. Elle avait reçu de lui des joies légères, un peu exaltantes, comme s'il avait voulu la soulever hors de son corps. Mais elle était de la Terre, charnelle et pleine d'un sang de fruit, elle craignait cet amour qui la tirait comme on tire une plante qu'on veut arracher. Elle avait besoin au contraire qu'on l'enfonçât dans ses racines, envie de devenir racines et terre et eau. Elle avait un papillon, elle rêvait d'un jardinier.
Et une femme qui n'aime plus fera facilement de la chair â pâté avec l'homme qu'elle a adoré, ou lui passera dessus avec un rouleau compresseur, si cela peut la rapprocher d'un demi centimètre du nouvel élu ce son coeur. Les femmes n'ont pas de sentiments. La pitié est un mot dont elles sont incapables de comprendre le sens, sauf s'il s'agit d'un chien perdu ou d'un chat galeux.
Un enfant n'imagine pas que sa mère puisse avoir mal, devenir malade, être vaincue. Puisqu'une mère c'est la certitude, l'apaisement et la force. L'enfant Colomb s'impatientait, demandait la suite de l'histoire. Sa mère eut le courage de sourire et de le coucher. Puis elle se mit au lit à son tour et se fut le commencement de cette longue bataille qu'elle ne devait pas gagner.
Lui attendait la suite de l'histoire. il savait que la Princesse quelque part attendait elle aussi, attendait pour continuer de vivre, que sa mère et lui remissent en route le fil de l'histoire. Sa mère pour dire et lui pour entendre. Sa mère lui donnait la Princesse et lui la recevait. C'est ainsi qu'elle vivait.
Un roman c'est une histoire qu'un un-peu-fou s'invente et se raconte, à haute voix dans l'espoir que les raisonnables l'entendront.