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Citations sur Le Voyageur imprudent (104)

Le lendemain, il avança d'un siècle de plus. Puis de deux, de trois, de cinq. Ce qu'il vit et rapporta à l'infirme leur parut tellement effarant qu'ils décidèrent, d'un commun accord, de faire en avant un bond gigantesque pour être immédiatement fixés sur le sort de leurs lointains petits-enfants.
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Je n'oublie pas que mes explorations n'ont d'autre but que de découvrir le secret du bonheur, sinon pour l'homme, du moins pour les hommes. L'ont-ils enfin trouvé? Il est certain qu'ils ne sont pas malheureux. C'est déjà beaucoup. Sont-ils heureux? Je ne peux résoudre ce problème avant de savoir s'ils connaissent l'amour.
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Il arriva au milieu d’un brouillard gris, singulier, un brouillard sec, qui limitait sa vue à quelques mètres. Le soleil, qui chauffait comme un gueulard de haut-fourneau, lui apparaissait énorme, entouré d’un halo. Un arbre tordait ses branches nues dans l’air surchauffé. Un bruit continu, pareil au grondement d’une cataracte, emplissait les oreilles du voyageur. Il faillit perdre l’équilibre. Le sol venait de céder sous ses pieds. Il regarda. Ses bottes s’étaient enfoncées dans la poitrine d’un cadavre à demi pourri. Un milliard de mouches, dérangées, s’envolèrent autour de lui. Il devina avec horreur la nature de la brume. C’était un peuple immense de mouches qui tourbillonnait et bouchait l’horizon. La somme des innombrables bourdonnements composait ce bruit de chute d’eau et faisait trembler l’air. Une puanteur atroce, visqueuse, bouillonnait sous le soleil.
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Déjà, de notre temps, la tête était bien la partie de leurs corps dont les femmes avaient le moins besoin pour vivre.
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J’avais tapissé le laboratoire de photographies de femmes occupées aux tâches qui leur sont propres : le ménage, la cuisine, les soins des enfants.
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Jamais il ne lui avait paru si gros. Son ventre commençait vraiment à ses épaules, soulevait sa barbe presque à l’horizontale. La lumière de la fenêtre éclairait Essaillon de dos, révélait au sommet de son crâne un petit ourlet de duvet transparent, traversait ses oreilles, qui, légèrement écartées, rondes, bien ourlées, grassouillettes, surgissaient du flot de la barbe comme des coquillages lumineux.
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- De grands brassages de populations, mouvements d’armées, échanges de main-d’œuvre, émigrations, déportations massives, avaient dû se produire pendant un siècle. Et les langues nationales s’étaient interpénétrées et fondues en un langage commun. Celui-ci avait rassemblé, autour d’une syntaxe simplifiée, des mots empruntés à toutes les langues. Chacune avait fourni le vocabulaire le plus propre à son génie, le français des termes de cuisine et d’amour, l’allemand ceux de philosophie, de technique et de stratégie, l’anglais ceux du commerce, et l’italien les superlatifs. Les langues slaves donnèrent tout un choix de jurons riches en consonnes.
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Rester enfant, était-ce le grand secret du bonheur ?
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Qu’est-ce que le présent dans notre petit univers ? Pendant que je pense la phrase que je vais vous dire, elle fait partie de l’avenir. À mesure que je la prononce, elle tombe dans le passé. Le présent, est-ce le moment où je déguste cette merveilleuse liqueur ? Non ! Tant qu’elle n’a pas atteint mes lèvres, c’est l’avenir. Quand la sensation de son goût, de sa chaleur, qui m’emplit la bouche, quand ce plaisir atteint mon cerveau, il a déjà quitté mon palais. C’est le passé. L’avenir sombre dans le passé dès qu’il a cessé d’être futur. Le présent n’existe pas. Vouloir l’éterniser, c’était éterniser le néant.
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- C'est passionnant ! dit-il. Vous n'avez pas appuyé à fond sur le bouton. Vous avez reçu une impulsion trop faible et quitté votre temps sans pouvoir en atteindre un autre ! Vous êtes resté coincé entre le présent et le futur ! En somme, vous étiez au conditionnel !
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