Tarendol est probablement le roman que j'ai le moins apprécié pour l'instant, de
Barjavel. Peut-être par la jeunesse de son écriture, remontant au années 40, peut-être par son sujet qui reste très proche de la seconde guerre mondiale mais sans oser parler de science-fiction, comme il le fera plusieurs fois plus tard, ou alors simplement par son histoire qui m'a semblé plus creuse que ce à quoi j'étais habitué. Ce qui ne l'empêche pas d'être un roman agréable à lire, mais loin des meilleurs de l'auteur.
L'histoire est une "simple" histoire d'amour, encore une fois, mais sublimé par la façon dont
Barjavel sait nous raconter cela. C'est du romantisme à l'état pur, certes, mais si l'on n'y est pas insensible ... Il sait y faire, le bougre. L'amour qui enflamme, l'amour qui passionne, l'amour qui dévore.
Barjavel arrive à rendre cet amour d'adolescent crédible et tangible, et à travers Jean on voit poindre les personnages de l'amoureux qu'il développera dans ses autres livres.
Barjavel parle aussi de sujets plus grave, comme à son habitude : la guerre, la mentalité encore fermée de l'époque, les restrictions et les bombardements, les problèmes de résistance et collaboration ... C'est la vie de tout les jours en des temps difficiles, quand les pires peuvent être aidé dans leur bêtise crasse ... C'est le genre de livres qui rappelle que notre vision très simple de la seconde guerre mondiale s'accorde mal avec la réalité du terrain, complexe et bien plus humain qu'on voudrait le croire.
Bref, ce roman a des atouts, ceux que l'auteur a déjà démontré dans ses meilleurs opus, mais ne vole pas plus haut que cela. C'est un livre qui sent le début de vie, l'auteur cherche encore quelques petits détails et cela se sent. le
Barjavel que l'on connait n'est pas encore totalement au point, dans un de ses rares livres totalement réaliste. Mais cela se laisse lire, et a un charme de son temps. Une petite lecture distrayante à défaut d'être marquante.