AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 141 notes
5
10 avis
4
20 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
CHOSTAKO...ZZZzzzZZZzzzZZZ
Dire que je me suis ennuyée à la lecture de cette biographie est un euphémisme dans toute sa splendeur. Je me suis emmerdée comme un rat crevé serait plus juste !
(Pour ceux qui ne remettent pas Chostako, les pubs des assurances CNP, c'était sa valse numéro 2).
Pourtant le pitch était sympa. Une biographie sur Chostakovitch mais une biographie qui s'attarde sur les liens entre artistes et pouvoir communiste dans la Russie Stalinienne et post stalinienne. Et le Petit Père des Peuples, ce qu'il veut, c'est son Beethoven sauce Stroganov, une composition à la grandeur de l'URSS, mais pour le peuple (bref du tirelipinpon sur le Chihuahua version classique). Mais pas vraiment de musique dans cette bio. Que du politique.
Que dire, c'est décousu, très décousu. Pour une biographie, savoir où l'on se situe dans la vie de l'artiste est quand même la base, quelque chose qui doit ressortir. Sa vie privée est à peine effleurée. Non on se concentre vraiment sur les rapports entre le pouvoir et le compositeur... en sachant qu'au pouvoir s'y on s'y soumet, de gré ou de force et que même si c'est de gré, après on peut toujours dire que c'est de force. D'ailleurs la biographie traite aussi de la lâcheté du compositeur. Mais la lâcheté, c'est quoi ? C'est facile de rouspéter en démocratie, nettement moins en dictature.

En bref, J'ai descendu les 250 pages en un aller-retour train, mais cette bio est restée hermétiquement fermée pour moi, bien mieux qu'un tupperware ! Heureusement il reste sa musique. Pour ceux qui sont intéressés par Chostakovitch, il vaut mieux se tourner vers les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel https://www.youtube.com/watch?v=AW6e4EefpUM
Commenter  J’apprécie          332
Grand compositeur officiel de la Russie soviétique, Chostakovitch a été autant honoré que menacé, guidé sans répit par de puissants et ambigus conseillers dans son devoir d'écrire une musique optimiste pour le peuple, lui qui manquait de courage dans ces temps de guerre et de purges. Barnes en fait un personnage falot, hésitant, menteur par omission, compromis et surtout « naïf, aussi naïf que tout lapin terrifié », l'exemple du contrôle et de la soumission par la peur. Ses anecdotes — attentes morbides, joutes verbales perdues, renoncements — sont probablement véridiques, ou du moins vraisemblables, montrant comme toujours chez l'auteur un prodigieux travail de documentation, sans parler de son habileté d'écriture. Il tempère ce portrait négatif par la suggestion d'une fuite tactique, d'une résistance secrète. Les termes « le fracas du temps » apparaissent deux fois dans le texte à propos d'ironie, de sarcasme, de vie menée comme une farce, et deux fois pour suggérer que l'art est extérieur à l'histoire : « L'art est le murmure de l'Histoire, perçu par-dessus le fracas du temps » (p 130) ; « Qu'est-ce qui pourrait être opposé au fracas du temps ? Seulement cette musique qui est en nous — la musique de notre être — qui est transformée par certains en vraie musique. Laquelle, au fil des ans, si elle est assez forte et vraie et pure pour recouvrir le fracas du temps, devient le murmure de l'Histoire » (p 172-173).

Derrière le personnage public — ou plutôt exposé au public —, j'attendais la reconnaissance du compositeur et de ses créations mais je ne la trouve pas. Barnes cite le chant du Contreplan parce qu'il était populaire, Lady Macbeth de Mzensk parce que, tout populaire qu'elle fut, l'oeuvre était dangereusement condamnée par Staline, il mentionne ses symphonies dans l'ordre chronologique, à peine ses concertos et sa musique de chambre. de façon générale il rapporte les titres sans les contenus comme les jalons d'une vie difficile. A-t-il écouté et aimé ses chefs-d'oeuvre, les premiers concertos pour violon et pour violoncelle, le trio pour piano, violon et violoncelle, ou le huitième quatuor, écrit en trois jours et si personnel que Chostakovitch l'a fait jouer pour ses obsèques ? Fin connaisseur de la littérature française, Barnes a lu certainement le Contre Sainte-Beuve, mais il place l'auteur devant l'oeuvre. Avec plus d'originalité dans la forme, Echenoz manie également l'anecdote et l'ironie dans son Ravel, mais il réussit la transition vers le tragique, rend hommage au génie solitaire. Les deux biographies romancées ne parlent pas de musique, mais de musiciens, parce que c'est difficile. Quignard qui a joué du violoncelle en professionnel l'admet dans le Salon du Wurtemberg : « Je n'ai pas souhaité ici parler de musique, parler du coeur sans voix, du coeur muet et sonore ». Echenoz et Quignard, à la différence de Barnes, conduisent fermement à l'écoute.
Commenter  J’apprécie          81


J'aime les livres de J.Barnes, ses romans, ses essais sur la France, leur finesse, leur ironie. Alors pourquoi ces réserves à propos du Fracas du temps ?
Un musicien face au Pouvoir. Chostakovitch face à Staline. J'ai apprécié les trente dernières pages où enfin nous découvrons l'homme Chostakovitch, ses réactions, ses doutes, ses interrogations. le reste du roman m'a semblé pesant, répétitif. Peut être cela est-il volontaire, le désir de montrer comment un écrivain ou simplement un homme est broyé dans un régime totalitaire. Peut être y a-t-il une touche d'ironie que je n'ai pas saisi.
«  Qu'est ce qui pourrait être opposé au fracas du temps Seulement cette musique qui est en nous – la musique de notre être – qui est transformée par certains en vraie musique « 
«  Il s'était trahi lui même et il avait trahi la bonne opinion que d'autres avaient encore de lui. Il avait vécu trop longtemps. « 
de belles phrases qui témoignent du talent de l'auteur. Et pourtant, une légère déception.
Commenter  J’apprécie          40


Lecteurs (306) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}