Histoire d'un triangle amoureux, narrée de main de maître.
Bizarre, bizarre, autant "Une fille, qui danse" du même auteur m'avait laissée sceptique, oui pas mal mais ne vaut pas l'enthousiasme généralisé que l'on prête à ce livre, et celui-ci moins connu m'a tout à fait emballée.
Le seul regret que je nourris c'est de ne pas lire assez aisément la langue de Shakespeare pour lire de tels livres en anglais.
Commenter  J’apprécie         234
Une histoire d'amour. Des histoires d'amour. D'un amour ou d'amours? Un récit sous forme de conversation, de dialogues, de point de vues. La même histoire racontée par les différents protagonistes. Une vision lucide, cruelle et parfois drôle, de la vie de couple et du mariage. Un roman, où au final, il est difficile de dire qui manipule qui, qui est la victime. Et si tous étaient coupables?
Commenter  J’apprécie         40
Dès le début de la lecture, on est accroché par la psychologie fulgurante, pointue, incisive, par une ironie amère quoique souriante, par une cruauté porale qui n'est jamais gratuite de ce roman. L'histoire? Un problème de couple; une femme déchirée entre deux hommes. Vieux thème et pourtant c'est d'une originalité confondante. L'auteur excelle dans le maniement de la construction à points de vue, jusqu'à nous donner le vertige à considérer ces humains que nous sommes, qui ne comprennent rien à eux-mêmes.
Commenter  J’apprécie         30
« Il suffit, n'est-ce pas, de raconter un bout de sa vie pour que les gens s'embarquent immédiatement dans des théories. » (page 74) Il faut régulièrement retourner vers ces écrivain.e.s dont on sait par avance qu'il.elle.s feront vaciller des certitudes ou nous dessilleront au sens originel du mot (découdre après dressage les paupières d'un oiseau de volerie). Lecture qui donne le sentiment d'être dans l'enceinte d'un tribunal où viennent régulièrement à la barre pour essayer, maladroitement souvent, de se justifier, plutôt de s'expliquer, Stuart, Oliver, Gillian, avec ponctuellement d'autres protagonistes, les seconds rôles, de cet échouage amoureux tellement convenu (le meilleur copain qui tombe amoureux de votre femme le jour de votre mariage et qui finira par vous la prendre) mais traité ici avec tellement de finesse, de justesse, comme seuls les écrivains anglais savent le faire, que l'on rentre dans le jeu grâce à une écriture fluide et râpeuse. « Si seulement la vie pouvait être comme la banque déclarai-je. Je ne veux pas dire par là que la banque soit claire et nette. Elle recouvre des secteurs incroyablement complexes mais, pour peu qu'on s'y emploie activement, on finit par y voir clair. Ou, du moins, il y a toujours quelqu'un, quelque part, pour comprendre ce qui ne va pas, même si ce n'est pas tout de suite et que ce soit trop tard. L'ennui avec la vie c'est, me semble-t-il, qu'il soit trop tard avant même qu'on ait compris. » (page 51) Une foultitude de détails anodins qui par emboîtements, ajustements successifs conduisent au mariage, à la tromperie rapportés ici avec méticulosité. « J'ai dépassé la cinquantaine et, si vous me demandez quelles sont les immuables règles du mariage, je n'en trouverai qu'une à vous citer, à savoir qu'un homme n'abandonne jamais son épouse pour une femme plus âgée. À part ça tout ce qui est possible est normal. » (page 197)
Commenter  J’apprécie         00