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Ce livre fait suite à « Des jours sans fin ». Nous suivons la suite de la vie compliquée de Winona, jeune indienne orpheline dont les parents ont été massacrés par les Blancs, et qui a été recueillie par deux bonnes âmes (c'est le moins que l'on peut dire) Thomas et John. Cette fois-ci, la narratrice sera Winona elle-même. Sa vie va se dérouler dans une ferme du Tennessee, dans les années qui suivirent la guerre civile. La violence est toujours là, latente, à fleur de société, et les Indiens et les Noirs affranchis en sont les premières victimes. Winona en souffrira dans sa chair. Heureusement, le pessimisme ne domine pas dans ce livre, il y a toujours de belles personnes pour agir et nous faire croire en l'homme. Sebastian Barry écrit dans un style très simple, délicieusement naïf (mais il est vrai que c'est une toute jeune fille qui s'exprime), et poétique. Ce livre a quelque chose d'un western candide et innocent.
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Au lendemain de la guerre de Sécession, Winona (ojinjintka), la narratrice, est une jeune indienne Lakota qui vit dans une ferme isolée aux côtés de ses pères adoptifs qui l'ont recueillie enfant alors que sa tribu avait été massacrée. Thomas McNulty et John Cole sont anciens compagnons d'armes mais aussi, bien plus que cela, ils exploitent avec l'aide de deux esclaves affranchis, Rosalee et Tennyson, une plantation de tabac en plein coeur du Tennessee qui constitua l'un des principaux champs de bataille de la guerre aujourd'hui achevée, mais dans la ville de Paris où vit cette famille tendre et soudée, un peu particulière, la population est restée très hostile aux noirs et les indiens n'ont aucune existence.
Pourtant, grâce à sa famille, Winona a reçue une éducation qui lui permet d'être l'assistante d'un avocat alors que tous les blancs ne savent pas lire et écrire.
On y voit sévir des milices non nommées mais qui font clairement penser au Ku Klux Klan qui naquit dans cet état en 1865.
Un jour, des inconnus agressent violemment successivement Winona et Tennyson. Winona entreprend de rechercher les coupables et se heurte au racisme omniprésent. Pourtant « la loi n'était elle pas conçue pour rendre justice, pour rendre un poids égal à chacun ? ».
Un roman sur l'identité, l'éducation, la place de chacun dans une société violente et dure, sur l'introspection d'une jeune fille à laquelle des valeurs sont données par sa famille mais pourtant : « Il savait qui j'étais. Il savait qui nous étions. Des âmes bonnes qui attendaient la lueur d'une aube qui ne surgirait jamais, mais des âmes néanmoins. »
De belles phrases d'analyse et de réflexion sur la condition des minorités après « l'Union » dans un état du Sud, rédigées avec poésie dans un milieu pourtant des plus hostiles.
Ce roman est le second volet « des jours sans fin » précédant roman de Sébastien Barry qui peut se lire de manière complètement indépendante que j'ai lu grâce au partenariat Masse critique de Babelio que je remercie ainsi que les éditions Gallimard pour cette belle découverte.
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Roman de l'identité que ce "Des milliers de lunes" qui fait suite à "Des jours sans fin".
Identité devrait d'ailleurs s'écrire au pluriel, puisque l'auteur, par l'entremise de Winona Coll, nous plonge dans le moi profond individuel de cette jeune Iakota adoptée par deux hommes blancs mais également l'identité collective au lendemain de la guerre de sécession.
On retrouve vite l'ambiance qu'on avait laissée dans cette ferme du Tennessee, entre labeur quotidien et survie individuelle. Anciens esclaves fraichement libérés, "peaux-rouges" échappés du massacre, nostalgiques de la "confédération" et artisans de la paix entre tous les hommes.
Un condensé des Etats-Unis modernes naissant à cette époque-là.
Et Winona qui tente de se construire dans cet univers, qui subit beaucoup, qui espère souvent et qui se réjouit parfois.
Tout en sensibilité et en finesse, l'auteur creuse le sillon de la construction de soi, de la différence, de l'amour et de la tendresse qui unit.
Un très bon roman, qu'on peut lire indépendamment du premier.

Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Coïncidence, alors que je venais d'entamer la lecture de « Des jours sans fin » de Sébastian Barry, j'ai gagné la suite qui vient juste d'être publiée grâce à une Opération Masse Critique de Babelio ! C'est dire que j'étais ravie ! Encore merci à Babelio et aux Editions Joelle Losfeld pour l'envoi de » Des milliers de lunes ».
Winona, c'est la petite indienne rescapée des massacres et recueillie par John Cole et Thomas McNulty. C'est ce dernier qui était le narrateur de « Des jours sans fin » et qui nous a permis de découvrir cette petite fille si attachante.
Dans la suite, c'est Winona qui prend la plume et elle est à présent une jeune fille.
C'est à travers la suite de son histoire que nous pouvons mesurer la terrible réalité du statut des indiens à l'époque de la fin de la guerre de Sécession. Ils n'ont absolument aucun droit, encore moins que les noirs et survire à cette époque au milieu de blancs dans l'état du Tennessee, qui est, ne l'oublions pas l'état qui a vu naître le tristement célèbre klu-klux-klan, est un défi quotidien.
Car oui, Winona a beau être capable de travailler chez un avocat du coin et s'occuper de sa comptabilité, elle ne compte pour rien et quand elle va se faire agresser personne, à part son entourage ne va s'émouvoir et chercher à l'aider.
Une histoire dominée par la personnalité de cette jeune fille qui est aussi en quête de vérité et d'identité avec comme décor le style si particulier de Sébastian Barry.
J'ai vraiment apprécié ces retrouvailles avec Winona et son entourage…..

Challenge Mauvais Genres 2021
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Après Des jours sans fin, Sebastian Barry poursuit avec des personnages devenus familiers, avec cette fois, en première ligne, la petite indienne Winona qui raconte elle-même son histoire. Elle a en elle quelque chose du Tennessee, l'État où elle vit, quelques années après la fin de la guerre de Sécession. au milieu d'une famille singulière avec deux hommes qui font office de père et de mère et aux côtés de deux esclaves affranchis. Ceux-là la protègent autant que faire se peut et sont parmi ceux, une large minorité, qui la considèrent comme une personne à part entière alors que les autres la traitent encore plus mal qu'un animal. L'histoire de cette héroïne se déroule dans une ambiance de western, sans foi ni loi, où la violence des hommes s'exerce pratiquement sans limites. le livre narre de tristes événements (viol, meurtre ...) mais l'ingénuité, l'audace et la vivacité de Winona évitent au roman de n'être qu'un long fleuve de douleurs et de larmes, devenant parfois lyrique et charriant quelques traits d'humour qui adoucissent les moeurs. Un poil moins brillant que Des jours sans fin, Des milliers de lunes, grâce au style évocateur et vif de Sebastian Barry, se lit avec souvent la sensation d'avoir voyagé loin dans le temps et dans l'espace, en parfaite communion avec une jeune femme innocente et magnifique, perdue dans un monde de brutes et d'ignorants (à quelques notables exceptions près).
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Elle s'appelle Winona et c'est ainsi qu'elle nous accueille dès la première page. Celles et ceux qui ont lu Des jours sans fin la connaissent, ils ont partagé avec elle les drames les plus horribles et toute la tendresse offerte par sa drôle de famille recomposée. Elle s'appelle Winona Cole, fille adoptive de John Cole et de Thomas McCulty, amis, compagnons d'armes et amants, qui l'ont recueillie alors que sa famille, des indiens Iakota a été exterminée. Dans la ferme du Tennessee où ils espèrent vivre paisiblement de longues années de paix après trop de guerres, de morts, de sécession et de massacres, on trouve aussi deux esclaves affranchis. C'est dans cet environnement aimant que Winona grandit et devient une belle jeune fille de dix-sept ans, consciente du tragique de son histoire mais apaisée et nourrie par l'attention véritable que lui portent John et Thomas : "John Cole, la quille du bateau que j'étais, Thomas incarnant les rames et les voiles". Elle s'appelle Winona et c'est elle qui raconte, d'une voix marquée par la mémoire de ses origines et de l'extermination des siens, façonnée aussi par l'équilibre affectif offert par sa singulière famille adoptive, et mise à l'épreuve par la persistance des hommes à la férocité, à la violence et à l'intolérance. Car Winona, suffisamment instruite pour trouver un emploi chez un homme de loi, séduisante au point d'attiser la convoitise et d'envisager le mariage, Winona est sans arrêt renvoyée à ses origines, comme tous celles et ceux, dans ce sud battu mais dont les idées fument encore, qui subissent les représailles des nostalgiques de la suprématie blanche. Un jour, la jeune fille est agressée, et cela pourrait remettre en cause des années de fragile équilibre...

C'est un plaisir de retrouver la plume sensible de Sebastian Barry, la beauté d'une écriture qui s'attache aux émotions et offre de superbes moments. Un plaisir de retrouver ces personnages si marquants avec lesquels je vis depuis ma lecture de Des jours sans fin ; les liens qui les unissent sont si forts, si singulièrement beaux qu'on a rarement aussi bien parlé de ce qui pouvait constituer une famille. L'auteur continue à revisiter le western, à dresser le tableau peu reluisant de l'Histoire des États-Unis qui se sont construits dans le sang, on le sait. Mais il apporte à l'ensemble un supplément d'âme qui tient à l'humanité de son regard autant qu'à l'élégance de sa prose. Un superbe roman sur la mémoire, l'identité, la résilience, porté par la figure d'une héroïne inoubliable. Décidément, on n'oublie pas les mots de Sebastian Barry.

(NB : on peut lire Des milliers de lunes sans avoir lu Des jours sans fin, mais honnêtement, c'est dommage)
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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[SERVICE PRESSE]



Des milliers de lunes de Sebastian Barry

Je remercie la maison d'édition pour ce service presse papier.


Mon résumé :

Winona, une jeune indienne orpheline, a vu toute sa famille décimée durant la guerre de Sécession. Élevée dans une ferme par John Cole et Thomas McNully, avec deux esclaves affranchis, Tennyson et Rosalee, elle tente de réapprendre à vivre. La condition des hommes et des femmes de couleurs n'est pas des plus enviables et les agressions sont de plus en plus violentes.


Winona, de son vrai prénom lakota Ojinjintka, est la seule survivante du massacre de sa famille indienne. La guerre de Sécession fait alors rage et elle est recueillie par John Cole et Thomas McNully, deux anciens soldats. Élevée dans une ferme, en vase clos, elle se lie d'amitié avec l'épicier. Mais un jour, elle est agressée. Commence alors une vendetta qui va la mener au tribunal.


Mon ressenti final :

Je me suis profondément ennuyée en lisant ce livre.

Je pensais trouver dans ce roman, une belle histoire romanesque, avec pour histoire de fond, le racisme et la difficulté d'être une femme en 1800. A la place, j'ai trouvé un récit sans rythme, narratif et traînant en longueur.

Winona a vu sa famille se faire massacrer durant la guerre et elle est l'unique survivante. Elle n'en garde que peu de souvenirs, et l'auteur nous l'explique à de multiples reprises, si ce n'est à chaque chapitre. La fillette grandit entourée des deux anciens soldats et de deux esclaves affranchis, un frère et une soeur. A l'aube de sa vie d'adulte, elle découvre que malgré sa couleur de peau, qui attise de colère des habitants de la ville, elle peut attirer les garçons, comme Jas Jonski, l'épicier. Son agression, puis celle de son ami, va déclencher l'hostilité de la population. Winona, pourtant calme et sans histoire, va entamer une vengeance qui la mènera devant le tribunal.

L'idée aurait pu être intéressante si elle avait été narrée sous la forme d'une romance comme on en lit quotidiennement. Au lieu de cela, j'ai eu l'impression de me plonger dans un livre d'histoire, détaillant les années qui ont suivies la guerre de Sécession. le racisme y est omniprésent, la condition des femmes est plus que précaire, même si Winona travaille pour un avocat. Alors, j'ai bien cerné toute cette oppression, le rejet et la violence des actes comme des mots, mais écrit avec une platitude qui ennuie plus qu'elle n'entraîne. Je me suis mise à lutter pour m'obliger à tourner les pages et à ne pas stopper la lecture.

J'avoue humblement ne pas avoir réellement compris où voulait m'emmener l'auteur, dont j'ai eu l'impression que l'écriture me faisait tourner en rond, reprenant sans cesse les mêmes idées et nous répétant inlassablement les mêmes choses. Je me suis retrouvée embourbée dans des détails souvent inutiles et surtout très répétitifs.

L'auteur aura cependant réussi à me faire aimer le personnage principal, dont j'ai senti toute la peine du monde et toute la confusion qui la saisie après l'agression. Elle est perdue, brisée, et ses sentiments se mélangent à tel point qu'elle ne réfléchit plus de manière cohérente et que le drame se profile rapidement. A part cela, malheureusement, on m'a perdue durant la quasi totalité de ma lecture.

Je ne doute pas que le lecteur féru d'histoire et adepte d'anthropologie saura faire honneur à ce roman d'époque, dont la dureté de la vie est évoquée de manière claire.

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Une plume magnifique pour une histoire déchirante qui nous confronte une fois encore au triste destin des Indiens à travers la voix toute en poésie d'une des leurs.

Pendant que certains tentent de se racheter, d'autres persistent et poursuivent l'extermination des Indiens et des esclaves affranchis.

Des milliers de lunes fait écho à Des jours sans fin que je vous invite fortement à découvrir également, vos lectures n'en seront que plus belles, il serait dommage de se priver de si belles histoires d'amour, même si ces pages d'Histoire qui hantent ces récits réveillent un passé douloureux que l'on aurait préféré ne jamais connaître même s'il est à des milliers de lunes de nous.

Petite Winona, je ne suis pas prête de t'oublier.
Chronique complète sur mon blog :➡️Lien ci-dessous
Lien : https://madosedencre.over-bl..
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« Des Milliers de Lunes » de Sebastian Barry, traduit par Laetitia Devaux (2021, Editions Joëlle Losfeld, 240 p.) reprend les thèmes de « Des Jours sans Fin » du même auteur et même traductrice (2018, Joelle Losfeld, 272 p.).
1870, c'est la guerre. Non pas dans l'Est de la France, mais dans le Tennessee, où des groupes font toujours sécession, même après la défaite de Gettysburg en 1863, puis de Richmond en 1864, et a reddition de Robert E. Lee au général Grant à Appomattox en 1965. Ces sudistes ne savent décidément pas admettre la victoire du camp de l'Union, même après la mort de plus de 600000 soldats, autant dans chaque camp. Et comble de malchance, la dernière reddition est celle du général Stand Watie, qui est en même temps chef cherokee et seul général amérindien de la guerre de Sécession. Qu'allait il faire dans cette galère ?
Donc le Tennessee où il y a deux armées qui s'affrontent. L'une, « Army of the Tennessee » est sous les ordres de Ulysse Grant, puis de William Tecumseh Sherman, et fait donc partie de l'Union. La seconde « Army of Tennesse » est avec les Conférés, sous la direction du Général Braxton Bragg, puis de Joseph Johnson. On retrouve tous ces noms dans diverses occasions, dont des noms de rues, aux USA et au Canada anglophone. Entre ces deux armées, les noirs et les indiens, dont quelques-uns ont été affranchis.
On retrouve donc Winona, la jeune orpheline indienne Lakota, qui a été adoptée pat John Cole et Thomas McNulty, les deux frères d'armes de « Des Jours sans fin ». Elle a maintenant dix-huit ans, et un caractère farouche, suite à ce qu'elle a vu et subie. Elle se déplace d'ailleurs avec un poignard et un petit revolver à crosse de nacre. On se souvient que John Cole avait « un curieux costume noir qui devait bien avoir trois cents ans, au vu de ses trous. Il était aéré à l'entrejambe, j'avais vite découvert, on aurait pu y glisser la main pour tâter sa virilité. Alors on s'efforçait de regarder ailleurs ». Là, apparemment, les regards ont été redirigés. La famille cultive le maïs et le tabac à la ferme de Lige Magan, près de Paris, Tennessee. Ils sont aidés par Tennyson Bouguereau et Rosalee, sa soeur, deux esclaves affranchis après la guerre.
Tout pourrait aller bien dans quasiment le meilleur des mondes pour tous ces gens, tous orphelins qui essayent de refaire une vie au calme. C'est cependant oublier que si l'affranchissement a eu lieu pour les esclaves, les indiens sont exclus de cette disposition. Winona n'a donc aucun droit, si ce n'est d'être battue et humiliée sans que cela ait de l'importance. La justice est là pour les Blancs, accessoirement pour les Noirs quand c'est flagrant, et absente pour les Indiens. Mieux vaut ne pas se souvenir de ces moments. « Même quand on a réchappé à un bain de sang et à un désastre, au bout du compte, il faut quand même apprendre à vivre. Il faut ouvrir les yeux, comprendre les choses, les faire pousser ou les acheter, selon les cas ».
Il faut reconnaître qu'elle a déjà vécu bien des évènements perturbants. Fille de « Celui qui Domptait les Chevaux », tuée par Lige Magan, le tireur d'élite de la troupe dans « Des jours sans fin ». Elle a assisté a massacre de toutes celles qui l'entouraient, sa mère, sa soeur, ses tantes et ses cousines alors qu'elle avait six ans. Elle n'oublie pas. On la retrouve plus tard, plus âgée et violée. D'ailleurs on ne sait pas bien quand elle est née. Ce qui est sûr, c'est qu'elle est née par une nuit de lune du cerf. Dans sa nouvelle famille elle assiste aussi au lynchage de Tennyson. « Faire ça non par folie aveugle, mais parce que ma mère m'avait appris à chasser la peur et à avoir un courage de mille lunes ».
Elle grandit ainsi, riche de cette ambiance familiale entre John et Thomas, et Tennyson et Rosalee. La richesse « des hommes bons comme des femmes ». En face, les prémices du Ku Klux Klan sous l'impulsion de Nathan Bedford Forrest, ancien général confédéré qui fédère et structure l'organisation en tant que « Grand Sorcier de l'Empire invisible ».
Cela commence en 1867 comme une « institution chevaleresque, humanitaire, miséricordieuse et patriotique », qui se donne comme « but sacré » le « maintien de la suprématie de la race blanche dans cette république ». Les théories du grand remplacement sont déjà à l'oeuvre sous un autre nom. Puis le mouvement passe à l'action violente. Ceci en réaction aux les lois « Jim Crow » issues des « Black Codes » promulguées à partir de 1877 alors que la nouvelle constitution des Etats favorisait les droits constitutionnels des Noirs après la guerre de Sécession. le 13eme amendement abolit l'esclavage (1865), le 14eme accorde la nationalité par le droit du sol (1868) et le 15eme garanti le droit de vote (1870). On sait ce qu'il en est plus d'un siècle plus tard. Entre temps, il a fallu le « Civil Rights Act », le« Voting Rights Act » et le « Civil Rights Act » entre 1964 et 1968. Mais l'extrême droite est toujours active dans les états du sud, qui revendiquent encore le drapeau des Confédérés.
C'est la période de calme qui précède la tempête. « Pendant un temps, tout avait paru aller mieux pour les esclaves. Ils avaient déposé leurs outils dans les fermes où ils ne désiraient plus travailler. Ils avaient obtenu le droit de vote, les hommes en tout cas. Ils pouvaient soutenir le regard d'un Blanc et lui parler aussi droit que le tir d'une flèche. Ça avait duré un temps. Maintenant, tout allait en sens inverse ». En effet Winona trouve du travail auprès d'un homme de loi Jas Jonski. de par son intelligence elle plait, au point que Jas veut l'épouser. « Je savais qu'il ne me voyait pas comme une chienne d'Indienne. Il savait qui j'étais. Qui nous étions. Des âmes bonnes qui attendaient la lueur d'une aube qui ne surgirait jamais mais des âmes néanmoins ». C'est oublier le racisme ambiant qui fracasse les belles manières.
Heureusement sa sagesse d'indienne, et son entourage, dont Rosalee « une sainte noire » l'aident à se reconstruire. « Il faut ouvrir les yeux, comprendre les choses, les faire pousser ou les acheter, selon les cas ».

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Lorsque Babelio m'a proposé de lire ce roman, je n'ai pas hésité une seconde, j'aime beaucoup les récits sur les indiens et celui-ci n'a pas dérogé. Une chouette lecture !

Une narration à la première personne nous met en lien immédiat avec l'intimité de la jeune Winona. le style direct, parfois plein de poésie, parfois très familier m'a au premier abord déstabilisée mais très rapidement séduite. L'histoire est racontée de l'intérieur avec toute la complexité du personnage, cette jeune indienne dont les rêves vont être anéantis dans une époque trouble et cruelle.

Cette drôle de famille que forment Winona, Thomas, John mais aussi Rosalie, Tennyson et Lige doivent faire front aux violence, au racisme et se soutenir.
La guerre de sécession est encore dans tous les esprits, certains blancs ne peuvent accepter les noirs émancipés mais les indiens comptent encore moins, les lois ne leurs sont même pas appliquées.
C'est dans ce climat tendu que la jeune Winona qui a réussi à avoir un poste à responsabilité chez l'avocat Briscoe rêve de mariage avec Jas Jonski qui la courtise. Comment résister à 17 ans à cet homme bien au dessus de sa propre condition qui lui fait entrevoir un avenir inespéré.
Mais tout s'effondre un soir, dans une étable sordide.... et il n'est même pas question de pouvoir demander officiellement réparation. Winona ne sera plus jamais la même.

Chevauchée, vengeance, bataille, fusillade, vie de famille, quotidien, l'auteur nous dresse un tableau de l'époque saisissant racontée par cette voix singulière à la fois naïve et d'une grande lucidité, celle d'une jeune fille dont les premières illusions vont être emportées mais qui se relève grâce à ceux qui l'entourent et aux souvenirs de son peuple disparu. Il y a beaucoup de fierté et d'intelligence chez Winona, une héroïne très attachante..
Ce récit est vivant, plein d'aventures mais c'est aussi et surtout une belle histoire de tolérance et d'amour.

Un bémol cependant, il y a de nombreuses allusions au tome précédant et j'ai été très frustrée de ne pas l'avoir lu, je pense que j'aurais beaucoup plus apprécié les personnages en ayant suivi leurs premières aventures...

Merci à Babelio et aux Editions Joelle Losfeld
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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