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Florence Lévy-Paoloni (Traducteur)
EAN : 9782070789740
320 pages
Joëlle Losfeld (13/04/2006)
4.03/5   18 notes
Résumé :
Willie Dunne est le fils d'un policier dublinois. Un garçon sensible, doué, doté d'une voix d'exception.
Pas assez grand pour marcher sur les traces de son père comme policier, il s'engage comme volontaire pour combattre dans les tranchées, malgré l'amour infini qui le lie à une jeune fille avec laquelle il désire plus que tout se marier.
De la bataille de la Somme jusqu'à la fin de la guerre, ou presque, il assiste à d'horribles combats. La guerre, dè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
1914. William ( Willie ) Dunne, âgé de dix-sept ans s'engage dans le Royal Dublin Fusiliers. Et comme des milliers de ses compatriotes, il part combattre dans les Flandres.
Au travers de ce jeune homme naïf, l'auteur dénonce le sort réservé à ces volontaires irlandais, avec en filigrane les problèmes politiques qui secouent leur île natale.
Les personnages m'ont semblé manquer « d'épaisseurs », de plus, je n'ai pas ressenti l'émotion que l'on s'attend forcement à trouver dans ce genre de récit. Des irlandais tombent, ils sont remplacés par d'autres irlandais venus du pays. le récit est assez linéaire. L'auteur semble hésiter entre deux histoires.
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Voici un roman d'apprentissage qui vous retourne comme une crêpe, vous êtes prévenus !
Willie Dunne est un petit bonhomme d'un mètre soixante-cinq, innocent comme un perdreau de l'année. Sa taille l'empêche d'entrer dans la police dublinoise. A 17 ans, il s'engage dans la guerre sans réelle conviction, si ce n'est pour jouer un rôle et pouvoir revoir revenir à la maison la tête haute, pour que son père soit fier de lui.
Voilà donc Willie engagé pour faire la guerre à l'Allemagne aux côtés des Anglais. Or, c'est l'époque où la Grande-Bretagne a engagé la négociation du Home Rule, la loi qui accorderait une certaine indépendance à l'Irlande à l'intérieur du Royaume-uni. Certains Irlandais pensent que prêter main forte aux Anglais en s'engageant à leurs côtés dans la guerre contre l'Allemagne, favorisera l'accord du Home Rule. D'autres, au contraîre, pensent que "les difficultés de l'Angleterre sont les occasions de l'Irlande". Il faut dire que "le Parlement de Londres avait dit que le Home Rule s'appliquerait en Irlande à la fin de la guerre, par conséquent, (...), l'Irlande était pour la première fois en sept cents ans un pays de fait" .
Mais pour Willie, l'essentiel n'est pas là. Il s'engage parce que comme cela, il aura une place dans la société : s'il ne peut pas être policier parce qu'il ne fait pas un mètre quatre-vingts, eh bien, il peut être soldat. Nous sommes en 1915. Willie s'en va pour un long long chemin ("it's a long long way to Tipperary", chantaient les soldats), rejoindre le champ de bataille boueux des Flandres, lui qui n'a jamais quitté l'Irlande,en traversant une Angleterre qui n'a rien à voir avec celle des histoires et des légendes...

Je peux vous dire que ce roman vous fait vivre la guerre des tranchées. Comme les soldats, le lecteur s'interroge longuement sur ce brouillard jaune qui ressemble à un brouillard de mer... avant de suffoquer ! Si le nom du gaz moutarde n'est jamais écrit noir sur blanc, soudain notre mémoire collective de ce que nous avons appris par nos arrière-grands parents ou par les livres d'Histoire rejaillie.
Sebastian Barry excelle à faire vivre ces événements et les émotions qui vont avec d'une manière époustouflante. On suit toute la souffrance du jeune Willie, qui d'un perdreau de l'année est bien vite 'déniaisé" par la violence de la réalité. Un jeune homme pris dans la tourmente de l'Histoire, comme tant d'autres, quelque soit leur nationalité. Et il vit une double souffrance si l'on peut dire : parce qu'en Irlande, le temps ne s'est pas arrêté non plus : les Pâques sanglantes de 1916, la guerre civile qui s'ensuit. le vent tourne : les soldats irlandais engagés dans l'armée anglaise sont consupés par beaucoup, traités de "Tommies" qui doivent rentrer chez eux ! Eux dont on a vécu toutes les souffrances endurées sur le terrain. L'écrivain parvient à restituer le contexte, sans juger ni les uns ni les autres, mais qui ne fait pas la part belle à l'Angleterre, c'est clair !

Un roman qui prend à la gorge par l'émotion qu'il dégage. Un livre aussi très bien documenté. Epatant et inoubliable !
Décidément, j'aime Sebastian Barry qui m'avait déjà bouleversée avec le Testament caché. Un écrivain encore trop méconnu en France.

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Ce beau livre mérite de figurer parmi les grands classiques historiques sur la Grande Guerre,écrits par ceux qui l'ont faite, Barbusse, Genevoix, Dorgelès, Junger, Remarque, Hemingway ,Manning.Et pourtant Un long long chemin a été écrit il y a quelques années seulement par Sebastian Barry,auteur irlandais né en 1955.Willie Dunne,fils de policier,s'engage dans les volontaires pour le front de Flandre et Picardie.Jeune et naïf,amoureux transi,catholique de tradition,Willie se verra broyé comme bien des jeunes gens de tous horizons par l'effroyable logique,inaltérable entreprise de destruction massive que fut le conflit.La vie dans les tranchées en ces années de fange,Sebastian Barry s'y entend parfaitement à nous la faire partager, version irlandaise alors même qu'à Dublin d'autres jeunes gens tombent lors des Pâques Sanglantes de 1916,plongeant la verte Erin dans des décennies fratricides.Plus que meurtri par la guerre chimique qui vient de faire son apparition Willie l'est au moins autant par la canonnière sur la Liffey et les maisons dublinoises bombardées.

Un long long chemin ne laisse pas trop de place à la truculence,ni à la musique,un peu plus à Dieu et au catholicisme avec un beau Père Buckley,aumônier à l'écoute déchiqueté lui aussi.Brutal et sanglant ce chemin ne nous épargne ni la tripaille ni la trouille de ces gamins perdus.Et puis parfois une fleur des champs,un oiseau tenace ouvrent une toute petite fenêtre,un peu d'oxygène déchire l'ypérite.C'est un très bel ouvrage sur la guerre des hommes et leur folie,ce temps pourri où les meilleurs sont capables des pires exactions.Ce temps aussi où après la guerre la renaissance est douloureuse,infiniment.Willie aura au moins appris à lire Dostoievski qu'un soldat anglais,Timmy,lui a fait découvrir.Il aura aussi appris que son père,policier légaliste,ne verra plus jamais les choses comme son fils.
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Un jeune homme irlandais, comme tant d'autres, s'engage dans la guerre de 14/18 . Quand je dis un jeune homme, c'est plus un grand enfant qui ne connait rien à la vie, rien à l'amour, rien à la politique et ne connait pas le monde. Un jeune homme pas très dégourdi, pas très instruit tellement innocent, qui va se trouver au coeur des monstruosités de cette guerre.

Le décalage entre la "virginité" de ce jeune héros et les violences participe à l'ampleur de ce récit. S' y ajoute les descriptions des tranchées, des morts, du gaz moutarde et toutes les tensions entre Irlandais et Anglais. le mépris des chefs pour ces incultes paysans irlandais est manifeste, même si de temps à autre on perçoit une "fraternité" des tranchées qui dépasse ces clivages. En Irlande même, la guerre est l'occasion de se positionner politiquement pour obtenir un pays indépendant , quitte à faire de mauvaises alliances( les ennemis de mon ennemi sont mes amis....).

Un livre de plus sur 14/18 sans doute, peut-être pas mieux que d'autres mais dans lequel j'ai perçu cette notion de classe d'âge décimée et le choc entre la "fraicheur" des recrues et la monstruosité de cette guerre, sans oublier l'attaque de gaz moutarde qui était resté pour moi une donnée et qui ic,i m'a permis de mesurer l'épouvante qu'ont du ressentir ces pauvres gamins perdus sur des terres hostiles dans un massacre incompréhensible.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Difficile de ne pas penser au magnifique poème du lieutenant-colonel John McCrae, In Flanders fileds, en lisant ce roman. Nous sommes dans les tranchées, les yeux rivés sur ces morts qui n'en finissent pas de tomber et il est difficile de rester de marbre, d'autant que l'écriture de Sebastian Barry, que je lisais pour la première fois, est belle. Ce qui fait que je ne suis pas plus enthousiaste malgré les qualités indéniables de ce roman, c'est le thème. Il faut être Lemaître visiblement pour m'intéresser aux tranchées, c'est un thème qui glisse un peu sur moi et je finis par m'ennuyer. Et pourtant, ce roman met l'accent sur un point particulier de cette guerre, l'engagement volontaire des irlandais auxquels on avait promis qu'ils seraient récompensés par le "Home Rule", c'est à un dire un gouvernement irlandais indépendant. Sebastian Barry montre bien comment les soldats irlandais étaient souvent considérés comme des moins que rien par les britanniques. Je ne suis pas toujours restée de marbre néanmoins et les lettres entre le père et le fils, tout comme la solidarité entre les soldats, notamment dans une scène de chants partagés, m'ont émue. Et je ne parle pas de celle où le père lave son fils quand il rentre pour la première fois infesté de poux. On découvre la réaction des soldats quand ils furent pour la première fois attaqués par des gaz, ce qu'il jugeait totalement contraire au principe d'héroïsme de la guerre.


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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Personne ne savait comment sa mère l'avait aimé, s'était réjouie de sa venue et l'avait nourri. En cet instant, il semblait ne pas laisser le moindre écho dans le monde.
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Je voulais dire dans cette lettre que j'ai pensé à tout ce qui m'est arrivé et à beaucoup d'autres choses. A la façon dont certaines de ces choses m'ont fait commencer à voir la vie sous un autre jour et à la façon dont tu en as été terriblement offensé. Je comprends pourquoi. Mais ça ne peut rien changer au fait que je crois au plus profond de mon cœur que tu es le meilleur homme que je connaisse. Quand je pense à toi, rien de mauvais ne me vient à l'esprit.
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Il y avait des douleurs et des choses pour lesquelles la compassion ne servait à rien. Il aurait fallu faire venir des types avec des fusils pour abattre les plus horriblement blessés, comme on le fait pour les chevaux.
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Des rêves horribles étaient gravés sur leurs visages comme si les cauchemars les plus infâmes s'étaient emparés d'eux et restaient visibles, à présent figés dans la plus affreuse des morts.
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La guerre était comme un rêve immense à la lisière de ce paysage qui s’éveillait, à la fois lointaine et proche, qui pouvait détruire aussi bien la vie des enfants que celle des vieux, une catastrophe capable de transformer une âme en poussière.
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