Mon frère vient de me faire découvrir ce livre et… Je n'ai jamais vu de telles choses.
La culture tibétaine fascine un petit cercle d'experts, mais reste peu connue du grand public. Elle a été victime d'un génocide, et ce qui a pu être sauvé des Gardes Rouges est maintenant en grande partie dans des musées d'occidents. On peut y voir les étranges tapisseries, les divinités courroucées monstrueuses, les objets rituels aux fines décorations. le morbide de certaines représentations étonne, les couleurs flamboyantes attirent l'oeil, la complexité géométrique et la foule de détails impressionnent. On pourrait encore parler de leurs étonnantes et éphémères peintures de sable, du statuaire, des temples, des textes imprimés par xylographie… Et ceci est encore différent.
Alors que
Louis XIV régnait sur la France, Lobzang Gyamtso était reconnu comme cinquième réincarnation du
Dalaï Lama (à titre de repère, l'actuel est le quatorzième). Premier à passer de chef spirituel à chef temporel, il unifia le Tibet, fit construire le Potala, et eut un règne long et compliqué. Il fut aussi un grand théologien, et composa pas moins de vingt-cinq ouvrages. L'un d'entre eux, peu compatible avec l'enseignement de l'école bouddhique dominante, resta secret. Dans les années 2000, il fit l'objet d'une exposition exceptionnelle au musée Guimet. Ce catalogue est la seule source d'information accessible sur cette oeuvre mystérieuse…
Rarissime pour un manuscrit même tibétain, le papier est noir, ce qui accentue le sentiment d'une plongée dans un monde ésotérique. Sont représentés pour une part ses visions, pour l'autre des rituels destinés à vaincre ou dominer des esprits. de magnifiques mandalas. Des figures géométriques. Des objets rituels, certains classiques, d'autres étranges. Des hommes, des créatures liées… Les représentations des corps et des démons s'écartent de toute chose connue.
Au-delà des passionnés du Tibet, à découvrir pour ceux qui recherchent un dépaysement culturel total. Voir pour les artistes en manque d'inspiration.