Avec ce troisième et dernier tome des Chroniques de Bond Street, il est temps de dire au revoir aux aristocrates désargentés et refermer les portes du Parent Pauvre. La lecture du tome 1 et du tome 2 m'avait fait passer un excellent moment et j'étais à la fois ravie et triste de me replonger dans les péripéties de ce petit groupe de personnes complètement hétéroclites. Et pour ne pas changer en ce début de roman, les caisses du Parent Pauvre sont vides et il va falloir trouver un moyen de les remplir. C'est peut-être le reproche que je pourrais à
M.C. Beaton pour cette première histoire, c'est qu'elle m'a semblée terriblement banale même si la plume caustique qui me plaît tant est bel et bien présente.
Je ne partais pas forcément conquise pour cette première histoire puisque le colonel Sandhurst ne faisait pas parti de mes personnages préférés, je le trouvais fade, en retrait et plutôt attentiste. Alors quand il doit se rendre chez Sir Randolph pour recouvrer la faramineuse note impayées, cela sentait le sapin pour ce pauvre colonel, je le voyais abandonner sa mission avant d'arriver à destination. Une nouvelle fois,
M.C. Beaton dénonce le comportement des riches aristocrates qui rechignent bien souvent à sortir leur portefeuille pourtant bien garni, ils sont riches de leur avarice. Je pourrais reprocher les méthodes pas très académiques des propriétaires du Parent Pauvre pour s'en sortir, mais non, je n'y arrive pas. Pour en revenir à l'histoire en elle-même, elle est donc plutôt classique par sa construction même si j'avoue avoir été surprise par les choix du colonel Sandhurst qui sont surprenants… Bonne surprise !!! C'est la porte ouverte à un ensemble de quiproquo vaudevillesque, c'est drôle, rythmé mais sans réelle surprise.
La seconde histoire pourrait sembler semblable à la première puisqu'il est également question d'un mariage arrangé et d'une autorité paternelle abusive mais je l'ai trouvée mieux construite même si certaines ficelles scénaristiques sont un peu grosses. Lady Jane fuit le carcan familial et compte mettre fin à ses jours après avoir profiter des services et de la table du Parent Pauvre. Mais c'était sans compter sur le flair des propriétaires qui sentent qu'il y a cachalot sous gravillons. Ils vont bien évidemment prendre les choses en main et ils vont faire appel à une ancienne associée pour s'occuper de Lady Jane. Je n'ai pas boudé mon plaisir lors de la lecture puisque
M.C. Beaton y a saupoudré une pincée de mystère et une soupçon d'espionnage donnant à cette histoire un tout autre relief. La fin de cette intrigue est même étonnante et détonante, inattendue mais bienvenue.
L'autrice en profite également pour conclure certains arcs scénaristiques qu'elle étalait depuis un certain temps, je pense notamment au fameux collier par lequel tout à commencer ou encore les idylles des parents pauvres qui tiennent encore l'hôtel. Chaque développement trouve sa conclusion et permet à
M.C. Beaton de conclure parfaitement sa série. Alors oui, c'est parfois répétitif mais cette critique de la société londonienne fait mouche. Une série drôle et acide avec des personnages haut en couleur et attachant. J'ai adoré détesté Sir Philip 😀
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