Dans la première partie de ce roman, Marion, la narratrice, nous parle de sa relation avec sa soeur adoptive Mirka, un de ces enfants européens qu'on envoyait dans des familles canadiennes pour les mettre à l'abri durant la Deuxième Guerre mondiale. Entourée d'amour dans sa nouvelle famille, la petite n'arrive pourtant pas à s'adapter complètement. En deuxième partie, racontée du point de vue de sa fille Clara dans les années 1990, Mirka raconte ce qu'elle a appris de ses origines et de son passé lors de son retour en Belgique, et on comprend alors la source de son malaise.
Malgré des dialogues parfois un peu ampoulés, un beau roman qui lève brièvement le voile sur un aspect moins connu de l'Histoire du XXe siècle, le génocide du peuple tsigane par les nazis.
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Je me demande quel mystère est le plus cruel : ne pas savoir ce qu’elle a fait, pensé, senti pendant ces trois années, ou ignorer à quel point les horreurs du camp — dont le récit hélas trop précis des rares survivants hante mes cauchemars — l’affectaient, érodaient tout espoir. Je concède que la vie auprès de Franz sans ses enfants devait lui être insupportable. Fallait-il pour autant tourner le dos à son passé de Gadji sédentaire pour suivre une vieille illusion d’amour? Oh maman, pourquoi nous as-tu abandonnés?
J'avais l'impression qu'elle avait besoin de ces séjours loin de nous. Elle nous était revenue sans bagages, devait-elle se dépouiller de ses souvenirs?
C'est un beau pays que celui où je suis née, j'aurais voulu avoir plus de raisons de l'aimer.