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3,63

sur 2171 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Mariage de Figaro nous permet de prendre la mesure du gouffre qui sépare la réception des oeuvres aujourd'hui et leur réception deux siècles plus tôt. Cette pièce, censurée ? Pour le lecteur contemporain –comme pour Beaumarchais à son époque-, la réaction sera : incompréhension. Pour le lecteur, d'abord, parce que le message de la pièce ne semble pas virulent –seulement moqueur. Pour Beaumarchais, ensuite, parce qu'il pensait qu'en donnant à son commentaire critique des privilèges de la société monarchique la forme de la comédie, il susciterait des enthousiasmes joyeux avant de provoquer la colère et l'animosité des spectateurs :


« Oh ! que j'ai de regrets de n'avoir pas fait de ce sujet moral une tragédie bien sanguinaire ! Mettant un poignard à la main de l'époux outragé, que je n'aurais pas nommé Figaro, dans sa jalouse fureur je lui aurais fait noblement poignarder le puissant vicieux ; et comme il aurait vengé son honneur dans des vers carrés bien ronflants, et que mon jaloux, tout au moins général d'armée, aurait eu pour rival quelque tyran bien horrible et régnant au plus mal sur un peuple désolé ; tout cela, très loin de nos moeurs, n'aurait, je crois, blessé personne ; on eût crié : Bravo ! ouvrage bien moral ! Nous étions sauvés, moi et mon Figaro sauvage. »


Dans sa préface, Beaumarchais dénonce également l'hypocrisie des spectateurs. Il défend ainsi sa pièce de critiques qu'il juge injustifiées en invoquant l'humiliation subie par ceux dont elle vilipende les privilèges et autres moeurs condamnables :


« Il y a souvent très loin du mal que l'on dit d'un ouvrage à celui qu'on en pense. le trait qui nous poursuit, le mot qui importune reste enseveli dans le coeur, pendant que la bouche se venge en blâmant presque tout le reste. de sorte qu'on peut regarder comme un point établi au théâtre, qu'en fait de reproche à l'auteur, ce qui nous affecte le plus est ce dont on parle le moins. »


Cette préface est indispensable au Mariage de Figaro, sans quoi il serait difficile d'attribuer à la pièce sa véritable valeur –celle dont elle s'est dotée lors de sa première représentation et qui la place comme l'une des explications potentielles à l'avènement de la Révolution française.


Le Mariage de Figaro n'est pas désagréable à lire et doit également être très plaisant à voir au théâtre. Une ribambelle de personnages colorés, excentriques, d'âges et de classes sociales différentes, sont rassemblés sur le lieu du château du Comte. Ils tissent entre eux des intrigues entremêlant mariages, libertinage, apprentissages et guerre, sans oublier d'y mêler travestissements et échanges d'identités. A l'intrigue principale, mettant en scène un Figaro qui veut préserver son aimée Suzanne du droit de cuissage qu'espère exercer sur elle le Comte, des intrigues secondaires se mettent en place et s'entrecroisent sans répit pour le lecteur. Les répliques sont souvent cinglantes et joueuses et évitent toute forme de monotonie. Malgré tous ces aspects positifs, outre l'intérêt historique de la pièce, il sera difficile de se passionner pour les revendications des personnages. Peut-être, finalement, les critiques du Mariage de Figaro n'avaient-ils pas tort ? le trop grand foisonnement des intrigues finit par constituer un rideau opaque qui amoindrit la charge critique des propos des personnages. Face à la liesse éperdue que semble constituer leur quotidien, on finit presque par douter de leurs revendications au changement.


La lecture n'est peut-être pas le biais idéal pour prendre connaissance du Mariage de Figaro, et la représentation théâtrale m'aurait peut-être davantage convaincue du talent de Beaumarchais à représenter, dans l'agitation enjouée de ses personnages, le couvert d'une plus violente mais tout aussi agitée remise en question des principes de la monarchie...
Lien : http://colimasson.over-blog...
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J'adore le théâtre et surtout ses tragédies. Alors, quand je me suis attaquée au Mariage de Figaro, je savais que cela risquait d'être compliqué.
C'était sans compter avec la magnifique écriture de Beaumarchais. le texte est léger et plein d'esprit, le sourire est là, le rire… pas loin.
En conclusion, amateur de théâtre ou non… invitez vous à ce mariage, à rebondissements…
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Cette comedie est une critique des moeurs des francais dans la societe du roi louis xvi.Cette oeuvre denonce la superiorite des maitres,l'inferiorite des femmes,le droit de cuissage,la religion,et bien d'autres choses.Beaumarchais est direct,sans detour.Ici tout un chacun peut voir explicitement ce qui est denonce d'une facon plutot insolente.
C'est vif,drole et plein de sous-entendus.Les femmes menent la danse et ridiculisent les hommes
L'intrigue principale et les intrigues secondaires se croisent sans arret pour trouver leur denouement dans un final tres jouissif
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Je vous épargne et surtout je m'épargne le résumé de cette pièce. Entrons tout de suite dans le vif du sujet, c'est à dire mon opinion. J'ai un ressenti assez étrange par rapport à cette pièce, j'ai même un peu de mal à dire si je l'ai vraiment appréciée ou pas. Il faut dire aussi que je ne l'ai pas vraiment lue dans de bonnes conditions : le plus souvent dans des moments où je n'étais que peu concentrée, où il y avait du bruit... Ainsi je suis passée à côté de certains rebondissements, je n'ai pas toujours très bien compris l'intrigue, obligée même d'aller regarder des résumés actes par actes sur Internet. J'ai ainsi découvert que je n'avais pas du tout compris certaines choses, à ma grande honte...

Ainsi j'ai eu du mal à vraiment être absorbée par l'oeuvre, je ne m'attachais pas trop aux personnages, la lecture fut quelque peu laborieuse. J'avais toujours un train de retard, je ne voyais pas certains sous-entendus. Je ne lisais que peu de pages à la suite, j'avais tendance à être distraite.

Pourtant la pièce n'est pas sans regorger d'atouts. Elle est très bien pensée, bien écrite aussi. Les rebondissements sont effectivement nombreux, imprévisibles, il y a une vraie théâtralité, toutes les formes de comiques sont présentes. le valet Figaro va rivaliser d'ingéniosité pour contrecarrer les plans de son maître, qui courtise sa fiancée Suzanne. Il y a de très nombreux personnages, hauts en couleurs. Cela a contribué à me perdre un peu... Il y a de véritables morceaux de bravoure, des monologues flamboyants, des scènes où on a pas le temps de respirer. J'ai aimé cette insouciance des personnages qui défient leur maître, la Comtesse est elle aussi très comique, de même que Chérubin : en fait ils sont tous comiques. Les personnages sont vivants, intrépides, amoureux. Ils sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins mais toujours dans le rire et la bonne humeur. C'est donc une vraie bonne comédie, à l'intrigue travaillée, au fort potentiel comique. L'auteur n'a pas peur de faire monter énormément de personnages à la fois sur scène. On se cache, on se déguise à tout va.

En un mot tous les éléments étaient réunis pour un véritable coup de coeur. C'est en cela que mon ressenti est étrange : au final j'ai eu du mal à en venir à bout, à être complètement dedans, à suivre les personnages dans leurs péripéties. Je n'en tiens absolument pas rigueur à l'oeuvre, peut-être n'était-ce pas le bon moment pour la lire. Ou peut-être y avait-il un peu trop de tout pour moi... En tout cas mon impression reste positive, et je n'ai pas grand chose à reprocher au mariage de Figaro. Parfois, la magie n'opère juste pas.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Terminé d'écrire en 1778, mais censuré pour "dénonciation des privilèges de la noblesse", c'est finalement Louis XVI qui va autoriser sa première représentation publique en 1784.

Le mariage de Figaro ou le folle journée est une pièce de théâtre classique, écrite par Beaumarchais, qui comporte 5 actes écris en prose. Beaumarchais réutilise les personnages de son précédent ouvrage, le barbier de Séville ou la Précaution inutile.

Les premières pages d'une pièce de théâtre sont toujours les plus difficiles ; il faut s'adapter au style d'écriture de l'auteur (souvent complexe et soutenu), réussir à cerner l'intrigue et la relation qui unis les personnages entre eux.

La scène se déroule le jour où le mariage entre Figaro et sa chère future épouse, Suzanne, doit avoir lieu, dans le château où ils vivent avec leurs maîtres, la Comtesse et le Comte.

Dans le mariage de Figaro, Figaro ainsi que Suzanne doivent se marier, sur ordres du Comte, qui veut faire de Suzanne sa maîtresse. Quant à Marceline, aidée par le docteur Bartholo, elle souhaite briser l'alliance du nouveau couple, pour faire de Figaro son époux. C'est sans compte sur Bazile, qui lui, veut épouser Marceline...
Beaumarchais donne donc lieu à un énorme quiproqui... qui va très rapidement se transformer en comédie comique pour le lecteur.

Les personnages sont attachants, les classes sociales sont très distincts, et les avantages qui découlent de ces rangs se voient énormément.

Très rapidement, le comique arrive à se frayer un chemin entre ces nombreux quiproquos. Beaumarchais use de rebondissements et de retournements de situations inattendus pour surprendre davantage le lecteur/spectateur, et pour accentuer l'aspect comique de la scène.

C'est une pièce qui se lit très rapidement, les échanges s'enchaînent, les thèmes abordés sont intéressants. Outre ce que l'on pourrait penser, il y a quand même pas mal d'action dans ce livre. le lecteur ne s'ennuie pas une seconde !

Beaumarchais aborde la question du rapport de complicité entre les maîtres et les valets, ainsi que les avantages qui accompagnent ce haut rang. A travers ce livre, on pourrait penser que les valets ont plus de droits et d'intelligence que leurs maîtres, qui eux, sont plus rabaissés au rang de sots.


Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Comédie de maîtres et de valets, ce tendre Chérubin se joue de tous et de tout.

Le cri de "Figaro a tué la noblesse" se fait entendre de répliques en polémiques.

Comique de situation et de caractère rivalisent de jeux et de péripéties.

A découvrir sans coup ferrir.

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"Le Mariage de Figaro" De Beaumarchais, une comédie subversive du XVIIIe siècle, invite le spectateur à une farce élaborée, mêlant intrigues amoureuses, jeux de classe et satire sociale. Plongeons dans cet univers ludique sans attribuer de note explicite à cette pièce maîtresse du théâtre français.

Situons-nous dans la France pré-révolutionnaire du XVIIIe siècle, une époque de bouillonnement social et d'idées subversives. "Le Mariage de Figaro" nous transporte dans le château du Comte Almaviva, où les employés et les aristocrates s'engagent dans une comédie de tromperies et de revendications.

Le premier acte de cette comédie brillante nous introduit dans l'intrigue complexe du mariage de Figaro, le valet astucieux, et Suzanne, la camériste ingénieuse. Beaumarchais, tel un marionnettiste des mots, orchestre un ballet de malentendus et de rebondissements, mettant en scène les affrontements entre les classes sociales.

Le style De Beaumarchais, c'est une prose vive et spirituelle qui défie les conventions de son temps. Ses dialogues, pleins d'esprit et de sarcasme, dénoncent les privilèges injustes et célèbrent l'intelligence et l'astuce des classes inférieures. Chaque réplique est un coup bien placé qui met à nu les absurdités de la société.

La structure de la pièce, avec ses multiples intrigues entrelacées, ressemble à une pièce de théâtre complexe où les personnages évoluent comme des pièces sur un échiquier. Beaumarchais jongle avec les relations interpersonnelles, créant une comédie sociale qui va bien au-delà du divertissement léger.

En conclusion, "Le Mariage de Figaro" est une oeuvre théâtrale riche en ironie et en subversion. Beaumarchais, avec son esprit caustique, offre une critique cinglante de la société de l'Ancien Régime. Cette comédie, à la fois légère et incisive, reste une oeuvre majeure du théâtre français, offrant une réflexion intemporelle sur les conflits de classes et les jeux de pouvoir.
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Je reste sur le même sentiment que le Barbier de Séville. On a une intrigue beaucoup plus dense, avec quasiment une grosse situation burlesque par acte, ce qui fait que l'on croit regarder 4 ou 5 pièces d'affilée avec à chaque fois les mêmes ressorts : le comte veut exercer "son droit" sur la future épouse de Figaro, ou il soupçonne la comtesse d'avoir un amant (oui parce que ce qu'il trouve normal pour lui est scandaleux pour elle, bref...). On a pléthore de quiproquos, de confrontations, de justifications, de pièges qui sont déjoués ou retournés, c'est assez compliqué de s'y retrouver surtout avec la quantité assez folle d'apartés à destination du spectateur ou d'un seul personnage. Je ne suis pas metteur en scène, mais si je m'en tiens au texte, ça m'a l'air incroyablement difficile à adapter : j'ai l'impression que les comédiens doivent se démener pour donner une quelconque vraisemblance à cet enchaînement où tout n'est que coïncidences, escamotages et jugements à l'emporte-pièce fondés sur des détails anodins. Ça m'a rappelé quelque chose que j'avais détesté dans Les Chouans de Balzac, à savoir les personnages qui changent quinze fois diamétralement d'opinion sur l'être aimé au premier faux-semblant rencontré... Il y a des passages très drôles, bien sûr, notamment avec Brid'oison, et il y a les fameuses formules choc qui font passer Beaumarchais pour un révolutionnaire (ce qu'il ne fut pas), mais cela n'a pas contrebalancé mon impression plutôt fade. Cela étant, les traits d'esprit sont vraiment excellents.

En définitive, c'est beaucoup d'agitation pour pas grand-chose, ce n'est ni un moment de repos, ni un moment d'émotion, ni un moment de rire. On passe son temps à reconstituer le puzzle de l'intrigue, à essayer de se rappeler qui sait quoi, qui pense quoi de qui, qui est qui par rapport à qui, bref on remet de l'ordre dans un capharnaüm au lieu de savourer les situations autant qu'on le voudrait. C'est peut-être le fait de m'être trop frotté au théâtre classique et à Molière qui produit cette impression, mais Figaro fait un peu pâle figure à côté.
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Ce n'est clairement pas mon style de livre de prédilection, mais comme beaucoup, j'ai été obligée de le lire dans un contexte scolaire.

J'ai trouvé les personnages très "classiques" dans leur manière de penser, leur façon de faire, et leurs attraits. J'avoue que Suzanne et son côté frivole m'ont un peu tapé sur le système.

Toutefois, certaines réflexions sur l'égalité homme femme, devant la jalousie par exemple, m'ont un peu plus tenu en haleine, de part leur côté avant-gardiste.

Toutefois, c'est surtout une pièce pour divertir, avec différents quiproquos, et des scénarios qui connaissent d'une page à l'autre bon nombre de rebondissements.

Maintenant, je vais regarder une adaptation théâtrale pour prendre vraiment connaissance du décor et du contexte sociétal.
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Je n'ai pas été tellement emballé par cette oeuvre. Pourquoi? Je ne sais pas réellement. Je n'ai pas réussi à rentrer parmi tout ce monde et toutes leurs sournoiseries. Par ailleurs (mais cela vient peut être de ma réception), j'ai trouvé des passages un peu flous, où les actions se mélangent quelque peu.
Certes, certaines situations sont décalées à souhait, certes le personnage de Figaro est très drôle et l'histoire également, certes la critique est aiguisée (à tel point que l'oeuvre fut censuré par Louis XVI), mais malgré toutes ces qualités, je ne lui mettrais que 3 étoiles malgré la renommé et le talent de Beaumarchais, 3 étoiles totalement subjectives (mais on ne peut pas toujours tout apprécier, n'est ce pas?).
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