Je poursuis ma boulimie de
Clémentine Beauvais (la métaphore n'est pas innocente, car avec
Les petites reines, attendez-vous à avoir envie de crottin de chavignol, de compote de pommes, de Sancerre, et bien évidemment... de boudin !)
C'est l'histoire de trois jeunes filles (12, 15 et 16 ans) qui entament un road-trip à vélo, de Bourg-en-Bresse à Paris, pour se relever du harcèlement sont elles sont victimes, sous prétexte qu'elles n'entrent pas dans les canons de beauté attendus des filles de leur âge. Un road-trip où elles ne sont pas seules, puisqu'elles sont chaperonnées par le Soleil en personne, le grand frère de l'une d'elles, ex-soldat de 26 ans amputé des deux jambes, qui les guide avec son fauteuil roulant de compétition.
Ce drôle d'équipage part à la rencontre de son père, réel ou de substitution, de sa culpabilité, de son identité, de son pire ennemi où de son idole, le tout à la Garden-Party de l'Elysée du 14 juillet.
Couronné du prix Sorcières en 2016, ce roman frappe par le mordant de sa narratrice, qui remet à leur place toutes les formes d'exclusion et de discrimination (racisme, genre, handicap, grossophobie...) Pourtant quand on a lu ce que
Clémentine Beauvais a écrit par la suite, on a presque l'impression d'un premier jet, d'un brouillon... en tout cas, de quelque chose d'un tout petit peu moins abouti. Logique, je suppose, elle faisait en quelque sorte ses premières armes. Mais on savoure quand même les ingrédients qui font le succès de sa recette magique : l'humour, la poésie, la profusion des détails et des situations cocasses, et un malin plaisir à égratigner des personnalités connues réelles ou imaginaires !
Bref, un super moment, et si je ne me trompe le dernier de ses romans ados qu'il me restait à lire... snif ! Je n'ai plus qu'à enchaîner avec sa production pour les enfants.