Roman paru en 1954, témoignant d'un moment historique.
Je me suis rendue compte après cent cinquante pages que je suis intéressée uniquement par le débat intellectuel de l'époque : l'après-guerre et l'amorce de la guerre froide, la position des écrivains face à ce que
R Aron a appelé le grand schisme. Choisir son camp. Etre de gauche ; être ou ne pas être membre du PC.
Au deuxième tome il y a la passionnante controverse entre Henri Perron (Camus) et Robert Dubreuilh (
Sartre) : faut-il ou non révéler l'existence des camps soviétiques ? Au nom de la vérité, Perron le fait dans son journal ; il est désavoué par Dubreuilh, car cela affaiblit l'URSS.
Dans l'ensemble le propos m'a paru long, car je ne me suis pas attaché aux personnages, mais alors pas du tout ; aussi, j'ai préféré le parcourir en diagonale et me tourner vers «
le siècle des intellectuels », l'essai de M
Winock, troisième partie – où j'ai trouvé mon compte.
Le vilain C Dantzig dans son dico égoiste disait que les personnages crées par
De Beauvoir sont des « poupées d'un ventriloque ». Il n'a pas tort à mes yeux.