La littérature permet de se venger de la réalité en l'asservissant à la fiction ; mais si mon père fut un lecteur passionné, il savait que l'écriture exige de rebutantes vertus, des efforts, de la patience ; c'est une activité solitaire où le public n'existe qu'en espoir.
Mais je refusais qu'un homme me frustrât de mes responsabilités : nos maris voyageaient. Dans la vie, je le savais, il en va tout autrement : une mère de famille est toujours flanquée d'un époux ; mille tâches fastidieuses l'accablent. Quand j'évoquai mon avenir, ces servitudes me parurent si pesantes que je renonçait à avoir des enfants à moi ; ce qui m'importait, c'était de former des esprits et des âmes : je me ferai professeur, décidai-je.
Que j’étais loin de lui quand je nous croyais proches
Il ne songeait pas à changer la vie, mais à s’y adapter. Moi, je cherchais un dépassement.
Presque partout il affectait une allure à la fois ahurie et provocante qui signifiait que sa vraie place n’était pas là
[...] j’observais les étudiants, étudiantes assis autour de moi sur les bancs des amphithéâtres : certains m’intriguaient, m’attiraient ; à la sortie, il m’arrivait de suivre longuement des yeux une inconnue dont l’élégance ou la grâce m’étonnait [...]
Il y avait des gens qui avaient fait des choses : j’en ferais. Je ne prévoyais pas bien lesquelles.
Ma vie à moi conduira quelque part
La monotonie de l’existence adulte m’avait toujours apitoyée
La fièvre ne tomba pas. Sa mère eut le droit de passer la dernière nuit près d'elle. Zaza la reconnu et sut qu'elle mourait. "N'ayez pas de chagrin, maman chérie, dit-elle. Dans toutes les familles il y a du déchet : c'est moi le déchet."