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C'est un récit tragique de la bataille de Berlin, en 490 pages serrées (en édition anglaise Penguin) par Antony Beevor, l'un des spécialistes mondiaux de l'histoire militaire contemporaine.

Il commence à Noel 1944, par un recensement des forces en présence : les 3 millions de Berlinois, dont beaucoup sont là contre leur gré (prisonniers de guerre, travailleurs forcés), vivent dans les ruines laissées depuis 3 ans par les bombardements anglo-américains. Au milieu d'eux, enseveli dans le bunker profond de la Chancellerie du Reich, se tient leur Fuhrer, décidé à tenir quoi qu'il en coûte. Dans les rues, les immeubles, le métro, les caves, tout ce qui peut être transformé en piège pour l'ennemi l'a été.

Encore les effectifs allemands sont-ils en partie composés de la Volkssturm, (la « levée du peuple ») qui recrute des garçons de 16 et même 13-14 ans, et des vétérans de la Première guerre mondiale. Quant aux unités de l'Armée ou de la SS, elles restent redoutables compte tenu de leur expérience du combat, et la plupart de leurs soldats vont se battre jusqu'au bout, parce qu'ils craignent la captivité à vie ou l'exécution.

De l'autre coté de l'Oder, à 80 km à l'est de Berlin, l'URSS a massé 11 fois plus de soldats, 7 fois plus de chars, et 20 fois plus de canons qu'il n'en reste au Reich nazi après 3 ans et demi de guerre en Russie. du côté soviétique, la densité de combattants marchant vers l'ouest est telle que l'artillerie russe fera souvent feu sur ses propres troupes, notamment sur l'axe principal de l'offensive, les hauteurs de Seelow. Ces soldats ont souvent vu leur famille détruite par les nazis, quand ils n'ont pas, comme leurs camarades américains ou anglais, vu de leurs yeux les indicibles horreurs des camps.

Le courage des soldats, la pression formidable exercée par les chefs, leur absence évidente d'humanité, les vengeances inévitables à la fin du conflit, tout se ligue pour produire la tragédie la plus cruelle.

Terrible est la situation des populations civiles, et d'abord des femmes qui subissent, à Berlin comme en Prusse orientale, en Silésie et en Poméranie, des viols systématiques, qui n'épargnent pas les Polonaises ou les ouvrières étrangères.

Staline, en tout cas, atteindra tous ses objectifs : se tailler un glacis soviétique de la Pologne à la Roumanie, et mettre la main sur les scientifiques qui, sans grand succès heureusement, travaillaient à l'arme atomique allemande dans un immeuble tranquille (c'est à dire jamais bombardé) de Berlin Dalhem. Ils seront efficaces (quoique lents) au service de leur nouvel employeur, permettant la première explosion soviétique en 1949.

Les Alliés occidentaux, eux, accompliront leur plus noble dessein, gagner la guerre en limitant autant que possible leurs pertes humaines. Au fil des semaines, ils seront soumis à la tentation d'avancer vers Berlin, certains Allemands pensant qu'il vaudrait mieux être prisonnier des Américains que des Soviétiques. le sage Eisenhower ne cèdera pas et maintiendra la solidarité entre les Alliés, en s'arrêtant sur l'Elbe.

Beevor raconte tout cela en s'appuyant sur les archives ouvertes depuis la Perestroïka (mais pour combien de temps encore ?) et sur des témoignages directs de gens qui étaient dans le chaudron des fronts, dans les caves surpeuplées, sans eau ni nourriture, ou dans les rues battues par l'artillerie.

Il offre donc une riche contribution à l'histoire de cette période où l'humanité a découvert qu'elle n'a pas de limite dans le crime.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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» Ce copieux volume bien documenté et écrit avec talent raconte l'agonie du régime hitlérien dans les ruines de sa capitale . La population sacrifiée à la folie mégalomaniaque de ses dirigeants mais payant aussi pour une bonne partie son adhésion à un système maléfique . On voit aussi comment certains dignitaires tentèrent jusqu'au bout à négocier avec es alliés pour échapper à l'avance implacable et vengeresse des Russes alors que d'autres allèrent jusqu'au bout de leur logique démentielle.
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Apres Stalingrad, l'écart en effectifs et matériel ne cessa de se creuser entre les forces militaires soviétiques et celles que l'Allemagne nazie pouvait consacrer a sa guerre a l'Est. Par ailleurs, a mesure que les revers s'accumulaient sur tous les fronts, Hitler - personnalité psychotique - devenait de plus en plus déconnecté de la réalité et obligeait ses généraux a accumuler les stratégies et tactiques suicidaires dans cette tragique retraite vers l'Allemagne qui évoque un peu la retraite de Russie napoléonienne. Surtout, la lecture de ce livre nous révele le prix atroce que dut payer la population civile allemande lors des derniers mois de la guerre pour avoir massivement plébiscité l'avenement du sanglant faux prophete paien Adolf Hitler.

A la lumiere de sa lecture, la derniere phrase de l'ouvrage magistral d'Antony Beevor résume bien le régime nazi: "L'incompétence, le déni obstiné de la réalité et l'inhumanité du régime nazi furent bel et bien révélés par la facon dont il s'est affondré."
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ce livre nous devoile les atrocites commises par les allemands sur les juifs,polonais et russes,mais aussi les malversations commises sur le peuple allemand.Des hommes,issu du peuple ont ete requisitionnes pour empecher l'arrivee des russes a Berlin;mais il y avait aussi les femmes et les enfants qui mourraient de faim et de froid fautes d'etre secourus.En plus des atrocites commises par les russes,il y a l'abandondu peuple. Les femmes qui n'auront pas ete victimes des viols collectifs,mourront de froid sur les bords des routes,ne pouvant nourrir leur bebe.A plus d'un titre les femmes ont paye un lourd tribut a cette guerre.Ici,elles ne sont ni oubliees ni ignorees,leur calvaire est decrit dans les moindres details.N'oublions pas les inommables maladies veneriennes et grossesses non desirees.
La defense de Berlin....utopie;ce sont pour la plupart des membres a peine ages de 14 ans,des jeunesses hitleriennes qui s'y collent.Infanticide de masse par l'exploitation du fanatisme de certains membres ou par la menace de mort des jeunes garcons apeures a aller combattre.C'est la debacle,les russes arrivent sur Berlin et que font les soldats nazis?Ils exercent des executions sommaires sur les deserteurs,les prisonniers qui sont encore enfermes dans les camps de concentration et dans les fermes de travail obligatoire.
Livre tres tres tres interessant et impressionnant que je conseille.J'ai maintenant hate de lire stalingrad.Meme si je lis ces livres dans l'ordre chronologique invers je ne serai pas decue
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Quand la folie est vaincue le monde part dans l'absurdité , ce que démontre bien Beevor avec ce nouveau document extraordinaire sur la seconde guerre mondiale . Toujours aussi pédagogue il se révéle également conteur hors pair et parvient a restituer de maniére sidérante ce temps de folie dans un monde en folie . La chute du nazisme , c'est une tragédie pour le peuple allemand , mais aussi pour ceux qui on donnés leurs vies pour que le monde retrouve la paix. Ce qui s'est produit ces jours là dans cette ville c'est inimaginable . Et pourtant hélas tout est vrai .... Beevor est un esprit comme rarement l'on en rencontre .... Remarquable encore une fois .
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Appréciant l'auteur, je me suis lancé dans cet ouvrage avec assez peu de connaissance sur cette bataille (mis à part le bunker d'Hitler, et le drapeau hissé sur le Reichstag)
Le style est toujours aussi agréable, et le contenu riche.
L'auteur aura suscité bien des polémiques, en abordant les exactions soviétiques. Les crimes alliés ayant été longuement occultés, la mise à jour de ces derniers ne va jamais sans provoquer des réactions.
Je recommande ce livre, et l'auteur (ayant toujours apprécié ses ouvrages)
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Le constat qui domine tous les autres à la lecture de cet ouvrage c'est "mais quelle horreur que la guerre !" Cela peut paraître un peu naïf comme découverte mais c'est d'abord le gâchis permanent que j'ai eu sous les yeux au fil des pages qui me frappe. Des millions de réfugiés allemands fuient devant l'avancée des troupes soviétiques dans l'est du pays. Ils sont 11 millions sur les routes le 10 mars 1945 et beaucoup d'entre eux vont se retrouver à Berlin, rendant encore plus difficile la survie dans la capitale. L'armée rouge commet des exactions à l'égard des civils. Des femmes de tous âges sont violées et sans distinction d'origine, même des travailleuses forcées "libérées", des femmes soviétiques déportées par les nazis y passent (à propos des viols et de la survie dans Berlin il y a l'excellent Une femme à Berlin).

Staline veut mettre la main sur les ressources industrielles de l'Allemagne, récupérer de l'uranium et les travaux des savants atomistes. Il s'agit donc pour lui d'arriver à Berlin avant les alliés occidentaux. Pendant ce temps Hitler n'est plus capable de juger de la réalité. Il se conduit comme si l'armée allemande disposait de ressources illimitées qu'elle pouvait encore mobiliser. Ses généraux ne le contredisent pas, désireux de le flatter ou aveuglés par leur admiration. Par derrière la lutte pour la succession est engagée, ce qui montre bien qu'eux non plus n'ont pas vraiment les pieds sur terre. Dans la description des derniers jours dans le bunker d'Hitler je retrouve exactement ce que j'avais vu dans le film La chute, notamment le personnage très présent de Traudl Junge, la secrétaire d'Hitler.

Antony Beevor présente de façon très détaillée les combats qui ont conduit à la chute de Berlin et du régime nazi, de janvier à mai 1945. Par moments c'est presque jour par jour qu'on suit les événements. Si tout ne m'intéresse pas de la même façon -les mouvements de troupes m'ennuient un peu, je dois le dire- il y a aussi de nombreuses anecdotes, des témoignages qui rendent l'histoire vivante et cela se lit plutôt bien. Je suis restée longtemps dessus parce que j'ai lu d'autres livres en même temps. Je lirai sans doute, mais pas tout de suite, Stalingrad du même auteur.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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L'histoire racontée comme un roman d'aventure. On est plongé rapidement dans l'aventure et tout s'éclaire sans avoir besoin d'être agrégé d'histoire.
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Là, je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas accroché du tout au livre. Je ne l'ai même pas fini.

Trop décousu ? Sans doute...
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