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Citations sur Histoire de ta bêtise (72)

« A l’unisson du consommateur censé jouir de consommer, le travailleur est convié à jouir de travailler »
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Tu n’as pas compris la tribune de Ruffin sur la haine que les classes populaires vouent à Macron. A nouveau ta prétendue incompréhension était un jugement. Fidèle à ton cap, tu condamnais cette tribune avant de la comprendre. Tu l’emballais dans ta catégorie discoursdehaine pour condamner le discours et ne pas voir la haine. La haine, tu ne peux pas l’entendre. Tu ne peux envisager une seconde être haïssable puisque tu es cool. Réaliseras-tu un jour que c’est justement ce cool qui est haïssable ? Qu’au delà de la violence sociale, c’est le coulis de framboise qui l’enrobe qui est obscène ? C’est l’écrin d’humanité dans lequel tu feutres ta brutalité structurelle. C’est les 20000 euros d’indemnités pour qu’un ouvrier avale un plan social. C’est ta façon d’appeler plan de sauvegarde de l’emploi une vague de licenciements, d’appeler restructuration une compression de personnel, et modernisation d’un service public sa privatisation. Ton sourire est une deuxième balle dans la nuque. Aux exactions du marché il ajoute l’offense du mensonge. 
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Tu voteras jusqu’à la lie.
Tu es le sujet idéal de la monarchie républicaine. L’élection par quoi le citoyen délègue et donc abdique sa souveraineté est le pic de jouissance de ta libido citoyenne. Sur ce point comme sur le reste nous sommes à fronts renversés. Tu tiens l’élection pour le lieu exclusif de la politique, je tiens que la politique a lieu partout sauf là. Je sors du jeu au moment où tu y entres. 
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Un soir que sur un plateau s’évoque le vote Macron comme vote bourgeois, tu t’inscris en faux. Toi tu as bien voté pour lui mais tu n’es pas bourgeois, tu n’as pas grandi de collège Montaigne en lycée Henri IV, tu n’es pas le fils d’un écrivain éditeur lui-même fils d’un riche homme d’affaires, tu n’as ni épousé une fille d’écrivain millionnaire ni fait un enfant avec une fille de grand industriel italien, tu n’es pas un sectateur de la démocratie libérale, un apôtre infatigable du monde libre, un pourfendeur assidu de la gauche sociale, un contempteur zélé de tout mouvement de masse, non tu n’es pas un intellectuel organique de la classe dominante, tu n’es rien de ce que tu transpires par tous les pores, et d’ailleurs tu ne t’appelles pas Raphaël Enthoven.
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La radicalité n’est pas la démesure. Elle est même peut-être la bonne mesure de la situation.
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Réaliseras-tu un jour que c'est justement ce cool qui est haïssable ? Qu'au-delà de la violence sociale, c'est le coulis de framboise qui l'enrobe qui est obscène ?
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La bourgeoisie a toujours bon goût puisque le bon goût se définit par le fait que c'est le sien.
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Ce n’est pas dans les coordonnées du fascisme que mon corps est paramétré. Ce n’est pas le fascisme qui détruit la petite paysannerie ; ce n’est pas une coalition de gouvernements d’extrême droite qui extermine les poissons, qui impose à tous le chantage à l’emploi, qui tôt le matin parque des corps amers et hagards dans des RER, qui impose à une caissière des journées 9‑13 / 17‑22, qui esclavagise la moitié de la planète pour mettre l’autre au chômage, transforme en GPS les ouvriers d’entrepôt,m’oriente par algorithmes, privatise la santé et les plages, flique les chômeurs, bourre les pauvres de sucre, bourre tout le monde de perturbateurs endocriniens, soustrait 100 milliards par an au fisc.
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La modernité de ton candidat n'était qu'un décalque politique de ce boniment. Macron n'était pas moderne, il était neuf, comme un lave-vaisselle. Son argument de vente tautologique était : prenez-moi car je suis nouveau. Prenez-moi car votre lave-vaisselle actuel est périmé. Le commerce exclut par nature que ce soit mieux avant ; en commerce c'est toujours mieux après.
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Tu ne comprends toujours pas. Ton esprit n’est pas en état de comprendre, hébété qu’il est par le shoot de joie que je viens de lui procurer en souscrivant à une analyse de Zemmour. C’est la grande confirmation de ta thèse centrale : les extrêmes se rejoignent. Que font les extrêmes dès qu’ils ont une heure à tuer ? Ils se rejoignent. À la piscine, au bowling, sous des ponts, dans un salon de l’ambassade de Russie, ils se rejoignent. Tu es outré, tu es ravi. Tu avais raison de soupçonner une coalition des populismes.

Et puisque tu ne comprends pas, c’est encore à moi, secourable, qu’il incombe de t’éclairer. Je ne vais pas me dissocier de Zemmour pour laver mon honneur mais pour t’éclairer. Pour t’éclairer sur votre proximité rhétorique. Issue d’une famille pied-noir virée d’Algérie, le petit Éric en a conçu une tenace hostilité aux Arabes, c’est une chose et après tout elle le regarde, mais surtout il garde une telle reconnaissance à la patrie de l’avoir hissé jusqu’à Sciences Po qu’il l’aime, la patrie, d’un amour aussi intransitif que ton credo européen. Vous êtes des croyants. Vous vous balancez à la gueule des icônes. Éric Zemmour brandit l’effigie de Richelieu, Raphaël Glucksmann celle de Voltaire, et les voici objectivement solidaires dans l’occultation de la question sociale.

À son analyse de classes Zemmour ne donne aucun prolongement social. Sa sympathie pour « le peuple », voire « les peuples », ne lui sert qu’à incriminer la bourgeoisie béatement cosmopolite qui selon lui a assassiné sa maîtresse la France. Elle est purement stratégique ; elle s’arrête là où commencent les mouvements sociaux, qu’il ne soutient jamais, pas plus qu’il ne porte ses flèches éditoriales contre la loi travail, la flexibilisation des salariés, le management par la terreur, la dégressivité de l’indemnité de chômage. Les classes populaires l’intéressent pour autant qu’elles sont l’incarnation contingente d’un peuple français transtemporel, campé sur son génie, sur son destin historique de nation dominante. À la fin il ne défend les classes populaires que sur la foi de la passion identitaire et du racisme foncier qu’il leur prête. À la classe, sociale, historique, mobile, il préfère le peuple, territorial, substantiel, fixe.

Le peuple est pour toi cette masse indifférenciée dont il y a toujours urgence à réfréner les ardeurs. Le peuple est pour lui cette masse indifférenciée sur laquelle un grand homme conquérant, et de préférence Bonaparte, gagne à s’appuyer. Tous les deux vous dites : le peuple. Et par extension : populisme – pour le revendiquer ou le conspuer, peu importe. Vos lexiques se recoupent, se soutiennent, m’excluent. Moi qui n’ai pas l’usage de pareils termes, je suis dans vos débats le tiers absent.

Dans vos débats intra-bourgeois.
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