Constituées d'atomes punkoïdes
D'abord «
Histoire de ta bêtise » m'a subjugué. En conséquence de quoi j'ai cherché d'autres Bégaudeau. Il y aura eu «
En guerre » au niveau de mes attentes et puis ce «
Molécules » qui nous réunit ici. Entre polar et drame social. Au bout de quatre vingts pages, le meurtre a eu lieu, le coupable est arrêté et il passe aux aveux. le reste du roman est une balade basée sur ce point d'ancrage que sont les premières pages.
C'est comme si Bégaudeau traitait tout ce qu'il touche en punk qu'il fut. Avec cette sensibilité particulière des anciens punks, ce mouvement qui ne fut pour Bégaudeau comme tant d'autres, rien de moins que la couveuse de son anarchie marrante, son nihilisme responsable, son bordel à principes.
Il n'y a pas de règles formelles dans l'écriture de «
Molécules ». Avoir de l'imagination, des choses à dire et une voix semblent les seules repères fondés à justifier son existence. Un pied dans le réel et un autre dans un univers mental fait d'idées. le second est un prisme qui éclaire de son éclatante totalité le premier.
Les livres de Bégaudeau sont aussi fascinants que l'écrivain lui-même. Une sorte d'anti-
Beigbeder alors qu'il en est si proche. Deux jumeaux, séparés à la naissance, qui auraient eu leur parcours propre. Les initiales sont les mêmes et les noms de famille se ressemblent dans leurs déclamations.
Pour conclure, un roman qui vaut le coup mais en grande partie par le reste de l'oeuvre et la connaissance que l'on a de l'auteur. Je mentirais en ne signifiant pas que s'il n'avait été écrit par Bégaudeau, son intérêt serait quasiment nul. Ce que je ne dirais pas pour «
En guerre » qui est percutant en soi.
Samuel d'Halescourt