Le jour où, tome 3 : Elle n'a pas fait Compostelle

Le premier volume de cette bande dessinée était très agréable à lire, frais et plein de bon sens.
Le second volume avait un petit air de déjà vu et les conseils donnés étaient un peu trop pédagogiques à mon goût.
Avec le troisième, on atteint des sommets dans le sens où c'est une ode au développement personnel et à la bienveillance, et la BD regorge de conseils pour bien mener sa vie, à un point que ça en devient fatiguant.
Bien sur que des personnes essaient de nous influencer dans la vie à tous les niveaux (famille, amis, collègues, publicités, groupes divers, partis politiques…) mais à priori, on le sait, non ?
Du moins, les gens qui lisent et ont l'esprit ouvert !
Les dessins sont toujours aussi gais, ronds et colorés mais le discours moralisateur qui ressort de ces pages m'a donné l'impression que l'on prenait un peu les lecteurs pour de gentils idiots ayant besoin d'être accompagnés pas à pas dans leur vie de tous les jours au risque de faire de grosses bêtises.

J'ai trouvé le propos assez intéressant, c'est une lecture feel good, de sagesse Zen, dans le genre qui aide à vivre mieux, de guide de vie. L'histoire en elle-même m'a paru assez mièvre, notre héroïne part faire de la randonnée avec un guide spirituel, un ami, et on va suivre leurs discussions sur leur façon d'aborder la vie, d'éviter les “aimanteurs”. le sujet sur ces “aimanteurs” est ma foi assez juste, bien que cela enfonce quelques portes ouvertes. C'est entrecoupé de petits contes zen. leur introduction dans le récit sont bien menées. Mais du côté du dessin, je n'ai pas du tout aimé le style lisse et à la mode, et j'ai été très gêné par leurs airs de ravis de la crèche, leurs sourires béats, ça suinte les bons sentiments, on nage en plein monde des bisounours, c'est assez agaçant. le dessin dessert le propos, déjà bien pensant et moralisateur, le rendant encore plus mièvre. C'est au final un peu donneur de leçon, déconnecté des réalités et un peu niais. A la rigueur pour un public jeune ado, mais personnellement, je m'y suis bien ennuyé.

Clémentine retrouve Antoine pour une randonnée dans les Pyrénées. Ce dernier veut lui apprendre une nouvelle leçon de vie : celle de se méfier des "aimanteurs", c'est-à-dire tout ce qui peut nous influencer.

J'ai eu beaucoup de mal à apprécier la lecture de cet album que j'ai trouvé répétitif et trop moralisateur. Tout le propos se porte sur ces fameurs aimanteurs. Il nous explique comment on est influencé par le monde qui nous entoure : la famille, les amis, la politique, la religion, la mode... ce qui, franchement, est enfoncer une porte ouverte. Bien sûr qu'on est influencé par tout ce qui nous environne... Tout le reste c'est pour nous dire à quel point c'est mal... bref peu utilisable dans la vraie vie tout ca...
Bien sûr le côté feelgood, la rando en montagne, les mini histoires zens ont un petit côté sympa mais pas suffisant pour contrebalancer le blabla moralisateur.

Le dessin est lumineux, rond et un poil enfantin. Il donne un côté naïf à l'histoire.

Bon je n'avais déjà pas accroché sur le diptyque précédent. Et je n'aurai pas lu ce tome si il ne rentrait pas dans un thème du challenge BD.
Je ne l'ai pas plus apprécié. Beaucoup de blabla pour pas grand-chose. Un seul thème abordé sous plusieurs facettes : l'influence des gens et des choses sur nos choix et nos vies. Pas faux mais beaucoup de discours un peu moralisateurs pour toujours des choses qu'on ne peut pas vraiment appliquer dans le monde réel. Les petites histoires ne sont pas très bien amenées, c'est assez répétitif. Ca permet tout de même de casser un peu le rythme qui aurait été linéaire. C'est assez agaçant. Surtout avec cette ambiance trop trop bienveillante. Tout est beau, tout est rose.
Tout comme les personnages avec leurs sourires niais de bienheureux. Qui sont aussi du coup un peu agaçants, sans complexité, sans profondeur.
Les dessins sont lumineux, le trait est simple. Les personnages ne sont pas désagréables visuellement mais ils sont un peu plats. Les paysages sont bien rendus.
Si la lecture ne m'a pas du tout convaincue, elle reste facile.

Les 2ers tomes étaient assez intéressants voire pertinents mais ici, cela se veut non donneurs de leçons alors que cela l'est. Ces petits contes zens sont sympas en soi mais ce sont les explications un peu trop appuyées du couple de randonneurs qui sont en trop.
Dommage.

Je m'arrêterai là dans la série, on m'avait offert les 3 premiers tomes. Ca ne va pas en s'arrangeant, même si certains passages peuvent amener à une réflexion intéressante... Mais toujours au fond en filigrane ce culte de soi, de la jouissance individuelle maximale sans réflexion sur l'impact collectif, cette idée qu'on est mieux que les autres qui sont tous des moutons. Cette injonction à REUSSIR SA VIE, à performer, avec une voie qui serait UNIQUE. Des contradictions nombreuses au final dans tous les tomes, entre les histoires Zen elles même ou avec les croyances ou modes de vie adoptés par les protagonistes. Pour moi ça sonne faux. A l'image du discours de l'aimanteur Antoine (qui même en posant qu'il ne veut pas être aimanteur, reste -encore plus ?- un aimanteur), qui vante les vertus de la rando légère, mais on se demande bien comment les 2 compères toujours souriants arrivent à partir avec de si petits sacs pour une rando en autonomie (où la nourriture semble être en abondance) de 4 nuits et une tente chacun, c'est génial ! le dessin est lui aussi complètement lisse, rond, sans aspérité... La complexité et ambivalence de la vie et de chaque être humain, qui font aussi sa richesse, sont gommées pour un obtenir un mode d'emploi limpide vers le bonheur individuel, entre quelques sois... Belle aimantation !