C'est la deuxième lecture que je fais de ce livre, et je crois que plus on le lit, plus on le comprend. J'ai aujourd'hui 18 ans, je l'ai lu pour la première fois à 14 ans, et je suis persuadée que je n'étais pas capable de le comprendre à l'époque. Pas que sa compréhension soit difficile, non, mais juste parce que à l'époque j'étais encore assez hermétique aux misères des autres et au monde qui m'entourait.
Bref, en lisant ce livre j'ai ressenti une immense colère. Colère contre ces kiwis (ce ne sont pas des être humains, impossible !) qui violent des nanas sans défense, et mineure parce que c'est facile pour eux, mais qui en plus s'en vantent, comme un trophée à rajouter au dessus de leur cheminée. Mais aussi contre les proches qui préfèrent fermer les yeux et oublier plutôt que de soutenir et d'aider. Comme dirait Hugo « Personne n'eût osé en parler. Personne n'eût osé s'en souvenir. »
Puis il y a eu de la compassion pour cette jeune femme détruite, morte dans son coeur, qui me disait « ça aurait pu être toi. Tu aurais pu souffrir du même mal qu'elle. » On se sent vulnérable en lisant ce livre, parce qu'il nous rappelle que « nous ne sommes que des femmes» dans des cités dirigés par des pseudo-kaïd dont la seul activité est de tenir les murs.
Gros coup de coeur pour la deuxième fois, mais ayez le coeur solide. Samira est vraie dans tout ce qu'elle dit. Elle se met à nue et nous expose son âme meurtrie, dans un langage cru et violent, sans jamais chercher à amoindrir la réalité, alors il faut pouvoir le supporter.
Lien :
https://lentremonde.wordpres..