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Josée Stoquart (Collaborateur)Guy Birenbaum (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070429905
307 pages
Gallimard (20/05/2003)
3.76/5   289 notes
Résumé :
Samira Bellil est une rescapée. Adolescente, elle a été victime de plusieurs viols collectifs que l'on nomme aujourd'hui des «tournantes». Rongée par la culpabilité et le dégoût, détruite par l'ostracisme de sa famille et les rumeurs dans son quartier, elle se réfugie dans la drogue et l'alcool.
Son témoignage coup de poing dévoile la violence sexuelle qui s'est instituée et banalisée dans des cités et des banlieues où tout se réduit à des rapports de forces ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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J' ai aimé ce livre parce qu'il me renvoie à ma propre histoire , à ma propre souffrance , à mon parcours chaotique de femme en mal d'être, prisonnière d'un corps qui n'en finit pas de banquer pour toutes les" fautes commises". Assez égocentrique comme raison, mais c'est le genre de livre qui, pour une personne comme moi , symbolise une Victoire. Car le viol en réunion dans les caves ne date pas d'hier, il date des années 60, au moment où ont commencé à fleurir un peu partout ces fameuses Habitations à Loyer Modéré (HLM). Une plaie à coeur ouvert qui ne cesse de saigner et se plait à engendrer de plus en plus d'êtres en perdition,... pauvres petites fleurs dont les pétales ont volé en éclat avant même d'être éclos....Je suis une de ces petites fleurs, c'est pour cette raison et beaucoup d'autres que je me sens redevable à Samira qui a eu le cran de monter au créneau afin de briser la loi du silence qui entoure cette "pratique" ignoble. Pour elle, mais surtout pour toutes les "autres" . Les mêmes qu'ELLE" ....
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Samira Bellil est une rescapée. Fille d'algérien, elle passe son enfance dans la banlieue 95, à l'adolescence elle se rebelle et commence à traîner dehors avec les caïds de la cité.

Elle sera victime de plusieurs viols collectifs que l'on nomme aujourd'hui des "tournantes". Il s'agit de faire tourner une fille entre plusieurs garçons, chacun son tour "la saute". Rongées par la culpabilité et le dégoût, détruite par le laisser aller de sa famille et les non dits, la rumeur qui se propage si vite dans ces quartiers et terrasse la vie des pris pour compte. Elle se débrouille comme elle peut, vu que les gens la laisse tombée les uns après les autres. Elle se réfugiera dans l'alcool et le cannabis. Après une longue thérapie, avec enfin une psychothérapeute compréhensive et à l'écoute, elle décidera de faire ce témoignage pour qu'on parle de ce qui se passe vraiment dans les cités, les non dits, la loi du silence, la loi du plus fort, les pressions physiques, sexuelles, morales, sans oublier la honte et les humiliations qui sont le vrai quotidien de ces filles.
Et pousser haut et fort un grand coup de gueule contre la justice qui n'est malheureusement pas faite ou pas comme il le faudrait !!!
Pour toutes ces femmes, qu'elles appellent ces " frangines ", victimes, comme elle, qui ont subis le pire des crimes.
Mais surtout pour briser la loi du silence.

" "Pour sortir de mon malheur, il m'a fallu des années d'effort et beaucoup de souffrance". À 29 ans, Samira Bellil reconsidère son passé et se raconte tout entière dans ce récit autobiographique fort et émouvant. Dans l'enfer des tournantesest, comme le dit Samira, "la triste histoire d'une minette de banlieue". À 13 ans, Samira a été violée et battue à plusieurs reprises dans une cité de la banlieue parisienne. Sous le joug d'un caïd local, elle a eu peur, des années durant, de témoigner. Peur des conséquences, peur de la répression, peur du qu'en-dira-t-on. Sans fausse pudeur et sans rien cacher de ce qu'elle a subi et qu'elle nomme "la loi des cités", Samira Bellil confesse le souvenir des violences qu'elle a subies et la perte progressive des repères que cela a entraîné dans son comportement. de la "fille fleur bleue" qu'elle était, elle a été vite considérée comme une "fille facile", puis une "fille à cave". Vite marginalisée, Samira raconte comment elle a été rejetée par sa famille et même par certaines de ses amies. Placée en centre, elle est devenue fugueuse et très vite a tourné autour de la petite délinquance, livrée à la rue et à ses tentations.
Ce témoignage très cru et très brut dans sa forme résonne de vibrants accents sincères. Il dénonce vigoureusement la violence des milieux matchistes chez certains jeunes garçons de banlieue. Il témoigne aussi et surtout de la rage de cette femme pour renaître au monde après tant d'humiliations et d'oubli de soi. "Grâce au livre, je pense avoir retrouvé une forme de dignité", affirme l'auteur. Cette confession, aussi douloureuse soit-elle, en valait donc la peine puisqu'elle nous livre au final une vraie leçon de courage. "
-- Denis Gombert --

J'ai trouvé cette citation très parlante que dire de plus que ce qui vient d'être dis, ce livre est un témoignage riche en émotions, surprises et beaucoup de courage.
Certes le vocabulaire employé tout au long du livre est assez dur à supporter, sans cesse il y a des insultes, vulgarités de tous genre, mais c'est le langage de la cité !!! Alors on fait avec mais c'est dommage qu'il y en est autant. Sinon le livre est vraiment bien, il lui a fallu du temps pour accepter ce qui c'était passé et vivre avec, et pouvoir raconter sa vie comme ça avec autant d'aisance, je vous tire mon chapeau.
Malheureusement la vie ne l'aura décidément pas gâtée car peu de temps après ce poignant témoignage, la reconnaissance des autres et son engagement pour l'association "Ni Putes, Ni Soumises" dont elle est la marraine, Samira est décédée en 2004, d'un cancer de l'estomac.
Elle repose maintenant en paix au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.
J'ai beaucoup aimé ce livre et la seule chose qu'on peut rajouté tout ce qui vient d'être dis, c'est ...
BRAVO !!!
Lien : http://leslecturesdemademois..
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Ce livre est tout simplement une grosse tarte dans la tronche.

De nos jours, on entend fréquemment parler de ce phénomène terrible que sont les tournantes. Une pratique gerbante que personne ne mérite de subir.

Samira Bellil témoigne ici de ce qu'elle a vécu. Rien de moins que trois viols collectifs. J'ai encore du mal à imaginer comment elle a fait pour survivre à tout ça. Parce que outre ces actes purement et simplement barbares, il y a ensuite le regard des autres, leur comportement. La victime est juste vue comme la salope qui n'a eu que ce qu'elle méritait. On se croirait presque au Moyen-Âge...

On retient de ce récit un sentiment d'injustice, de dégoût, mais en même temps la force, la détermination de cette jeune femme qui voulait vraiment s'en sortir. On se demande après ça comment on ose se plaindre pour un rien et laisser tomber alors qu'elle, malgré tout ce qu'elle a subi, malgré des phases désespérées, a tout fait pour s'en sortir.

Au final, je n'ai qu'une chose à dire : chapeau.
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Samira Bellil est une rescapée. Ce sont les premiers mots qui m'ont frappé quand j'ai lu le résumé de ce témoignage des plus poignant. Ma lecture fut dure et compliquée, j'ai souffert avec Samira pendant toute ma lecture.

Par nature l'homme est capable des plus grandes atrocités. Et plus le monde avance et plus c'est pire. de plus en plus notre monde ressemble à un grand purgatoire. le pire c'est que le parcoure de vie de Samira n'est pas qu'un cas isolé. L'effet de bande donne à l'homme une puissance détestable, ils ne reculent devant rien pour briser les plus faibles. Mais les femmes ne sont pas les seules à passer sous les doigts de tels tortionnaires, enfants, personne handicapée, garçon ou fille ne rentrant pas dans le moule et stéréotype de la société de dégénérés dans laquelle on vit. Nous sommes dans une génération désenchantée et ça ne va pas aller en s'arrangeant.

Disons que Samira se retrouve au mauvais endroit moment, mauvaises fréquentations que diraient certains. Moi je dis que ce genre de viols crapuleux ne doit tout simplement pas avoir lieu. N'est-on pas sensé vivre dans un monde civilisé ? Connerie ! Après ce type de sévices les victimes doivent vivres avec leurs traumas jusqu'à la mort. Samira a développé une forme de crise d'épilepsie après ces viols à répétitions. D'autres iront développer des crises d'angoisse vraiment violentes qui peuvent prendre des proportions alarmantes sur leur état physique et mental. On ne se relève jamais complètement d'une telle cruauté humaine. Car l'humain sait se montrer le plus cruel des êtres de ce monde. À plusieurs il est toujours plus facile de se déculpabiliser du mal qu'on fait à une personne seule qui ne sait pas se défendre.

Après cela, comment avancer dans la vie ? Comment se reconstruire ? Comment ne pas vouloir mettre fin à ses jours ? C'est presque un pari impossible pour les victimes de telles pratiques. Pourtant Samira va tenter d'avancer courageusement dans la vie. Une force de caractère hors du commun. Pourtant ces tortionnaires l'auront brisé dans tous les sens du terme. Après son premier viol, ils savent mettre la peur dans sa tête en lui faisant comprendre que si elle parle ça se retournera contre elle. La loi des cités c'est comme la loi des petites villes, tout le monde se connaît. Alors commence la prison de peur et d'angoisse perpétuelle. Deux choix s'offre alors aux victimes l'ouvrir ou la fermer. Ceux qui l'ouvrent, comme Samira, vivront en étant montrés du doigt comme si c'étaient eux les responsables et ceux qui la ferment, car la peur est trop grande de ce qu'ils pourraient faire à eux, mais aussi aux personnes de leur entourage. Quoiqu'il arrive dans les deux cas il faut vivre avec ses démons.

À partir du moment au Samira va parler elle va connaître un parcoure très compliqué et très dur. Un peu comme si elle traversait les neuf cercles de l'enfer. Une vie faite de coups bas et de coups de poignard dans le dos. Pas aidé par sa famille ou le climat est des plus néfastes elle va aller de galère en galère. Affronter ses démons est parfois plus dur que les enfermés dans une boite et d'en jeté la clé. Mais les démons finissent toujours par briser cette boite, car leur puissance du mal grandit année après année. Samira va alors commencer un vrai parcours du combattant, une vraie traversée en eaux troubles pour se construire une nouvelle vie.

On ne peut être qu'admiratif devant une telle forme de courage. Son parcours aura été long et laborieux, mais au final elle aura réussi à se reconstruire. Hélas tout le monde n'en est pas capable...

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Résumé : " "Pour sortir de mon malheur, il m'a fallu des années d'effort et beaucoup de souffrance". À 29 ans, Samira Bellil reconsidère son passé et se raconte tout entière dans ce récit autobiographique fort et émouvant. Dans l'enfer des tournantes est, comme le dit Samira, "la triste histoire d'une minette de banlieue". À 13 ans, Samira a été violée et battue à plusieurs reprises dans une cité de la banlieue parisienne. Sous le joug d'un caïd local, elle a eu peur, des années durant, de témoigner. Peur des conséquences, peur de la répression, peur du qu'en-dira-t-on. Sans fausse pudeur et sans rien cacher de ce qu'elle a subi et qu'elle nomme "la loi des cités", Samira Bellil confesse le souvenir des violences qu'elle a subies et la perte progressive des repères que cela a entraîné dans son comportement. de la "fille fleur bleue" qu'elle était, elle a été vite considérée comme une "fille facile", puis une "fille à cave". Vite marginalisée, Samira raconte comment elle a été rejetée par sa famille et même par certaines de ses amies. Placée en centre, elle est devenue fugueuse et très vite a tourné autour de la petite délinquance, livrée à la rue et à ses tentations. Ce témoignage très cru et très brut dans sa forme résonne de vibrants accents sincères. Il dénonce vigoureusement la violence des milieux machistes chez certains jeunes garçons de banlieue. Il témoigne aussi et surtout de la rage de cette femme pour renaître au monde après tant d'humiliations et d'oubli de soi. "Grâce au livre, je pense avoir retrouvé une forme de dignité", affirme l'auteur"

Salira Bellil nous raconte sans détour l'horreur qu'elle a traversé ... 3 fois!
J'avoue m'être demandée si c'était réel, si elle n'inventait pas, mais non. C'est ça le plus terrible. Ce remettre d'un viol est très dur, et cela peu prendre des années, du coup j'ai du mal à imaginer comment elle a fait pour trouver la force de se relever!

Issue d'un milieu modeste d'une ville étudiante de province, je ne connais la vie des banlieues parisienne que par ce que j'en vois à la Tv. Là c'est une vraie plongée dans les quartiers et dans la vie d'une jeune fille qui vit dans les banlieues. Ce qui m'a le plus marqué, ce n'est pas tant les viols en eux mêmes mais la violence que Samira subies tout autour.
Lors des scènes où elle est battue, il m'est arrivée d'avoir la nausée tant c'était criant de vérité et que la douleur transpirait à travers ses mots.
Samira est une survivante et elle a tout mon respect.
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Cette expérience me donne une envie grandissante d'écrire ce livre. Chaque mot sera choisi, bien réfléchi, bien mûri. Ce livre aura le poids de ce que j'ai vécu, la valeur de mes réflexions et ma rage de m'en sortir. Ce livre laissera la trace ineffaçable de mon vécu, et je pourrai enfin ranger mon histoire sur l'étagère d'une bibliothèque.
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Je ne veux pas me venger. Il y a bien longtemps que ce désir m'a quittée. Je veux juste que chacun sache la part qu'il a eue dans mon cauchemar. J'ai été sincère, j'ai été lucide, le plus que j'ai pu. J'ai voulu montrer à quel point la négligence de ma famille, de mon entourage, de l'avocate et des services sociaux m'a déglinguée, en plus des traumatismes des viols. C'est de ma propre vérité qu'il s'agit dans ce livre. Et si je n'ai pas pris en compte la vérité des autres, c'est tout simplement que ça n'était pas mon objectif.
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Mais le plus fort, c'est que les violeurs se considèrent comme des victimes, ils sont les "héros" à plaindre, ceux qui sont sous les verrous, parce qu'ils ont été "donnés". Pourtant, si on leur demande ce qu'ils feraient si un gars violait leur petite soeur, ils répondent sans hésitation: "Je le flingue !" Elle n'est pas à se taper la tête contre les murs, cette logique ?
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En face de moi, c'est le vide, le silence, un mépris glacial. On fait comme si je n'existais pas, comme si rien ne s'était passé. Tout doucement, je meurs par le regard que l'on ne me donne pas.
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L’Alchimiste de Paulo Cœlho est une révélation pour moi. Je comprends que je dois accomplir, moi aussi, ma légende personnelle. Je suis comme le berger qui, pour atteindre son trésor, passe par de multiples galères. Moi aussi, j’ai suivi des chemins tortueux, traversé des mers profondes où j’ai failli me noyer. Le trésor que je veux atteindre, c’est la vie. La vraie vie. C’est mon chemin, mon destin, ma légende personnelle. Merci Paulo !
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Video de Samira Bellil (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samira Bellil
Témoignage de Samira Bellil, victime de viols en réunion.
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