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3,83

sur 362 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'un s'appelle Skender. Ancien soldat. Légionnaire et mercenaire. Aujourd'hui rendu à l'état de clochard. Qui ferait n'importe quoi pour récupérer son ex-femme (Manon) et leurs deux fils (Jordi et Dylan) si on lui offrait la possibilité de revenir en arrière …

L'autre s'appelle Max. Ancien soldat. Légionnaire et mercenaire également, compagnon de route de Skender en Afrique, Afghanistan et Irak. Aujourd'hui chauffeur majordome homme de confiance de « Madame » dont il est probablement secrètement amoureux …

« Madame » est riche, très riche. Elle vient de loin elle aussi. Détruite par une enfance de misère. On raconte qu'elle a tué son vieux mari (Albert) et qu'elle aime la chasse …

Trois êtres totalement brisés, que la vie n'a guère épargnés … Dont le destin va se jouer à huis clos … Qui puiseront en eux le meilleur comme le pire …

Magnifique et introspectif roman choral ! Formidablement empathique ! Une puissante intrigue, indéniablement « cérébrale ». L' écriture est lumineuse, les considérations sont d'une grande profondeur. Sans oublier la demi-douzaine de protagonistes qui se partage le récit, marquant durablement l'esprit des lecteurs ! J'ai pris un grand plaisir à cette courte lecture, où malchance, souffrance et amour fou se côtoient (avec brio) à chaque instant !
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Y a de ces romans qui vous catapultent dans un autre monde. Dès les premiers mots. Dès les premières phrases. J'ai senti qu'il y allait se passer ce truc. Ce truc qui s'installe au fil des pages, qui prend de l'ampleur, vous mène par le bout du nez, vous charcute le coeur et qui le consume, d'abord lentement et sournoisement puis comme une nécessité. Ça bouscule, ça charrie les émotions et ça crie l'impuissance, la résignation, le désespoir. Tumulte noir, nauséabond, la perversité humaine, la folie, les tourments.


Lucas Belvaux signe un premier roman poignant et bouleversant. Il narre ces infinités de peurs, de fragilités, de solitudes, d'errance. Il insuffle les maux, brave l'impensable, défie les lois et la nature à coup d'amour.


Premier roman de la longue liste des 68 premières fois que je découvre pour cette nouvelle aventure, et c'est sur un KO que je le referme. Ce roman est d'une intensité incroyable, celle qui te colle les frisons pour l'éternité. Une plume acerbe, rythmée, qui m'a plongé dans un récit brut où la vie est un kaléidoscope, une succession de cris muets et de larmes acres. Un roman qui condense tout ce que j'aime dans la littérature. Vraiment une P**** de claque !
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Ce premier roman de l'acteur et réalisateur belge raconte une chasse à l'homme. Une riche veuve demande à son homme de confiance, Max, de lui trouver la proie idéale. Ce sera Skender, un ancien compagnon de la légion, devenu clochard. Celui-ci est marié, a deux fils avec lesquels il n'avait plus de contact et il voit dans les millions proposés en échange de ce safari humain une manière de se racheter auprès de la famille qu'il a délaissée.

Le roman est prenant, les chapitres sont courts et se dévorent. le choix d'un récit choral permet de donner des points de vue différents sur les événements. Cela évite l'ennui et nous permet de mieux connaître les protagonistes : Madame, la commanditaire de cette chasse inhumaine ; Max, son homme de main ; Skender mais aussi sa femme Manon et leur fils aîné Jordi. Chacun d'eux nous parle de ce qu'il ressent, de ce qu'il voudrait mais aussi de ses doutes sur l'avenir. Leurs « je » alternent tout au long d'un récit maîtrisé jusqu'au bout.

Le récit n'est pas centré sur l'action mais sur la psychologie des personnages et c'est ce qui m'a intéressée. Il permet une réflexion sur ce qui fait qu'un homme est un homme. Il y est question de vie et de mort bien sûr, d'argent mais aussi de culture et d'amour. Max se demande comment il a pu, sans vergogne, choisir son ancien compagnon d'armes comme proie : «  Comment ai-je pu être aveugle à ce point ? le mépriser comme s'il était moins que moi, moins humain ? Comme si nous n'étions pas semblables ? Quelle colère m'a aveuglé ? Quelle indifférence ? Que suis-je devenu ? Et pourquoi ? Comment ? Rien ne m'aura protégé. Aucun livre, aucune musique. La culture ne protège pas, de rien. (…) Un homme est un homme (…) il n'est, d'abord, que ce qu'il est, imparfait, incapable de comprendre les troubles qui le traversent, de résister à ses envies, à ses besoins. C'est ainsi, il n'en est pas moins homme. » (p.287)

C'est un roman évidemment perturbant par son sujet mais avec une écriture sobre et précise.
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Bien sûr on sait que Lucas Belvaux est d'abord cinéaste ! et il le prouve avec le formidable scénario de ce livre durant lequel je n'ai cessé de me demander comment il allait finir ! Quelle originalité de cette histoire de chasse à l'homme – mais une chasse à l'homme consentie par le gibier humain.
L'auteur fait parler tour à tour chacun des protagonistes de l'histoire, avec beaucoup de justesse, y compris et presque surtout, pour les enfants.
Ces deux anciens légionnaires, marqués à vie par ce qu'ils ont connu à l'armée sont attachants et leurs sentiments sont admirablement décrits.
J'ai lu ce livre dans le cadre des 68 premières fois mais j'ai vraiment envie de le posséder pour en relire les nombreux passages sur lesquels j'ai mis de post it !!

Lien : https://poirson.marie-helene..
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De l'histoire je dirais simplement qu'elle est hors du commun, surprenante. Je n'avais jamais rencontré une telle histoire avant et raconté d'une telle façon. Je ne m'attendais pas du tout à ça ! Il s'agit en gros d'une chasse à l'homme mais à la fois de résilience, de renaissance, de diverses leçons de vie, d'apprendre à se contenter des petites choses qui font le bonheur quotidien... 🦴

✍️La plume est piquante quand il le faut, mais elle sait aussi se montrer tendre, douce, hésitante, elle passe par toutes les émotions au grès des différents personnages. En effets les sentiments sont dominants dans ce roman !

✍️Les chapitres sont courts. A chacun d'eux on change de narrateur, de personnage. Et chaque personnage a son caractère unique, différent, ses pensées parfois douces, parfois cruelles...

✍️Le style et la mise en page permettent une lecture fluide et rapide. Cependant j'ai ressenti un légère lassitude sur les tout derniers chapitres, j'ai trouvé qu'il était temps d'en finir, de connaître l'issue ! Mais c'est un bien petit bémol par rapport à la qualité littéraire du livre et au sujet original dont il traite !

✍️Ce n'est pas un coup de coeur mais c'est une lecture que j'ai vraiment appréciée et que je suis ravie d'avoir découverte grâce au prix des jeunes Mousquetaires organisé pas loin de chez moi. C'est un des 5 romans finalistes.

➡️Je vous invite à le lire et à me donner votre avis si vous êtes curieux et aimez sortir des sentiers battus !

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Un magnifique roman, nerveux, subtil, émouvant. Lucas Belvaux est un excellent réalisateur, mais est en germe, un grand écrivain. Un style vif, rythmé, de grande qualité. Une capacité d'habiter ses personnages, de les rendre familiers, intelligibles, attachants. L'histoire d'un trio post traumatique. Chacun a sa voie pour échapper aux blessures, aux échecs ou aux humiliations du passé. Chacun est confronté au sens et plus encore au poids de sa propre vie, à son rapport à la mort, à son rapport au risques. Une réflexion sur le temps, le temps long et le temps court. Comment compenser le temps qui passe trop vite ? Comment ne pas le laisser filer inexorablement ? Sous le couvert d'une chasse à l'homme, Lucas Belvaux raconte la chasse intime de ses trois héros contre eux-mêmes, la manière de se libérer de leur passé, d'oser un avenir. C'est l'histoire de trois rédemptions donc aucune n'est mièvre, ou médiocre. le réalisateur mué en auteur maîtrise parfaitement son art. Il ne néglige rien, ni les seconds rôle qui ne manquent pas de consistance, ni une narration qui tient le lecteur en haleine. Un suspens qui ne se dénoue que tout à la fin, dans la cohérence et l'émotion. Que faut-il attendre à l'avenir de Lucas Belvaux : qu'il filme ou qu'il écrive ? La réponse est évidente : les deux.
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Vaudeville sauvage
La lecture des premières pages m'a mis en tête la chanson de Jacques Brel Les Remparts de Varsovie, et je l'entendais :
« Madame promène son cul sur les remparts de Varsovie
Madame promène son coeur sur les ringards de sa folie
Madame promène son ombre sur les grand-places de l'Italie
Je trouve que Madame vit sa vie… »
Un air obsédant, sur un rythme similaire au déroulement de ce roman.
D'emblée le lecteur est happé dans cette intrigue tendue à l'extrême.
Car l'histoire est extrême. Madame a, à son service, Max un ancien légionnaire, une rencontre de hasard qui s'est transformée. Elle est devenue son pygmalion et lui, par sa présence, comble une solitude abyssale.
Madame a eu une envie : chasser l'homme. Une vraie chasse où le gros gibier sera remplacé par un être humain. Max pense à Skender, légionnaire qui a été sous ses ordres et qui a dévissé jusqu'à la clochardisation.
« Les deux êtres qui m'ont été les plus proches s'éloignent inexorablement, comme s'ils étaient sur un radeau emporté par un courant contre lequel je ne peux rien. Je les ai menés l'un vers l'autre comme je les aurais menés à l'autel. Ils s'appartiennent maintenant, leurs destins sont liés. Je ne suis plus dans leur monde. Ils me font confiance pourtant, une confiance totale. Ils ont raison, ma loyauté à leur égard a toujours été absolue. Elle l'est encore, elle le sera jusqu'à la fin. Il le faut car je serai juge, le garant principal du respect des règles, l'arbitre de leur folie. »
Le lecteur va vivre cette préparation sur plusieurs mois, en immersion, car il la vivra dans ses moindres détails et cela chez chacun des protagonistes et avec comme miroir ceux qui seraient touchés par ricochet, notamment la femme et les enfants de Skender.
Les mots se transforment en voix, en points de vue différents.
Mais c'est une interrogation en profondeur qui se dégage, une réflexion sur la vie et sa valeur.
Ces trois personnages sont des « décalés » de la vie. Madame, qui paraissait une riche veuve écervelée se révèle très différente de cette image. Max lui est amoureux d'un monde qu'il n'avait jamais connu, celui de la culture.
Skender est un fracassé, prêt à tout pour mettre ses enfants et sa femme à l'abri du besoin, leur offrir une vie décente et plus encore. Il oublierait presque que c'est de lui dont ils ont besoin.
Il n'est pas possible de divulgâcher l'histoire car toute l'écriture est tendue dans le but de faire vivre aux lecteurs, les transformations, et les émotions qui se dégagent de chaque parcours individuel.
Chacun va muter et révéler ce qu'il y a de puissant à transcender les conditionnements d'une vie.
L'écriture est puissante, inattendue pour un premier roman, même si l'on sait que Lucas Belvaux a un parcours artistique.
Il nous interroge en permanence sur nos renoncements, nos déchirements, nos capacité à faire sauter nos carcans, nos liens avec l'Humanité.
Finalement l'auteur nous fait entendre un chant comme un chant du loup qui par sa sauvagerie nous fait frissonner et par sa beauté nous fait prendre conscience du prix d'une vie.
C'est dense et c'est aussi une danse du noir vers la lumière.
Une belle maîtrise pour vous parler de la vie.
La psychologie des personnages a été travaillée en profondeur, qui rend ce huis-clos étouffant, implacable et fascinant.
C'est tellement précis et maîtrisé que notre souffle est coupé, notre coeur palpite en accéléré.
Un réel talent littéraire à savourer.
©Chantal Lafon


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Le titre de ce roman ne pourrait mieux décrire les personnages que nous suivons en une alternance de chapitres courts où chacun son tour se dévoile, se met à nu et nous embarque. Roman remarquable tant il nous embarque dans une lecture haletante, nerveuse qui nous mène au coeur des tourments de chacun.
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C'est l'histoire de deux hommes qui se sont connus lorsqu'ils étaient des soldats. Ensemble, ils ont fait plusieurs guerres, vécus et vus des tragédies. de retour à la vie civile, chacun suit son chemin, plus ou moins bien. Dix ans plus tard, ils se retrouvent, mais pas par hasard. Max est l'employé de Madame et veut sortir Skender du tragique de sa vie actuelle. Commence alors le plus improbable, monstrueux et immoral des contrats entre ces trois personnages brisés par la vie, tourmentés.

Dans des chapitres courts, l'auteur va nous raconter, en altèrnant le point de vue des trois protagonistes du contrat, mais aussi de la femme et des deux enfants de Skender, les six mois précédents l'exécution de ce contrat. Six mois durant lesquels ils vont évoluer, apprendre, réaliser, se cramponner à leur certitudes ou bien lâcher prise...Une tension psychologique qui monte au fur et à mesure qu'on tourne les pages, accentuée par l'écriture qui évolue elle aussi. Jusqu'à cette fin qu'on ne pouvait voir venir.

Un premier roman haletant que je n'ai pas pu lâcher.
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Très surprenant et tranchant ce premier roman de Lucas Belvaux, scénariste et réalisateur au cinéma.
Le style et le propos sont vifs, secs, coupés à la hache, cruels et plausibles, les phrases courtes de ce roman choral nous met sous tension.
Lisez ce livre sans en dévoiler l'intrigue aux futurs lecteurs.
Le titre reflète bien l'historique des trois personnages fracassés par leur passé.
Un protagoniste, Skender est remarquablement décrit dans sa psychologie, sa souffrance, sa culpabilité et l'envie de se racheter auprès de ses enfants.
Presqu'un un roman noir et d'apprentissage mais les adultes sont déjà abimés par leurs vécus.
Narration haletante, précise et saisissante comme nos ressentis de lecteurs en tournant les pages.
Puissant, dérangeant dans notre mémoire de lecteurs (lectrices).







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