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sur 829 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si vous avez besoin de sérénité ce délicat roman agira comme un baume apaisant et réparateur. Il s'agit d'ailleurs dans ce doux récit de réparation celle de Simon un psychanalyste très à l'écoute de ses patients mais trop peu de lui même. Un matin son bol se brise sur le sol et ce banal incident ouvre en lui une brèche. Un déclic s'opère lui faisant prendre conscience d'un besoin viscéral de faire le point. Il quitte tout le temps d'un voyage dans les îles japonaises Yaeyama pour faire « le plein de vide ». Un voyage introspectif qui le changera à jamais. Il troque ses agendas remplis de noms de patients et « l'armée des mots » contre le silence, la contemplation et la méditation. Hebergé dans une maison d'hôtes par un vieux couple, Simon entamera au sein de leur foyer protecteur un voyage spirituel. Madame Itô est collectionneuse de magnifiques tissus anciens, son discret mari travaille dans son atelier de céramiste où il pratique l'art nippon du Kintsugi une technique ancestrale qui consiste à réparer les objets brisés en recouvrant avec de la poudre d'or les jointures laissant ainsi les cicatrices apparentes. L'imperfection est sublimée. Les lignes de faille sont transformées en lignes de force et l'analogie ici avec les blessures intimes est finement traitée. «On est heureux de redonner vie à ce qui était voué à l'anéantissement. On marque l'empreinte de la brisure. On la montre. C'est la nouvelle vie qui commence. »Une relation complice et profonde naîtra entre eux. Il comprend alors petit à petit d'où vient son mal être.
Lire Jeanne Benameur et suivre ses personnages c'est faire un voyage poétique dans un monde intemporel et minimaliste, pénétrer dans un havre de paix propice au recueillement, c'est être à l'écoute de son propre silence, de son intériorité, de ses blessures non cicatrisées, réunifier corps, coeur et esprit mais c'est aussi devenir attentif à chaque bruissement de vie, se ressourcer en pleine nature dans un état de demi sommeil, c'est enfin trouver l'élan, le souffle vital qui mène à la liberté intérieure, à la paix de l'âme. Un voyage que je ne peux que conseiller.
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Depuis des mois, Simon Lhomme, psychanalyste, ne prend plus de nouveaux patients et pour ceux avec lesquels il n'est pas arrivé au terme, il leur conseille un confrère. Mais ce matin-là, le bol dans lequel il boit son café et auquel il tient tant, se brise. Alors son départ va s'accélérer. Il demande conseil à son ami, Hervé, habitué aux voyages lointains. Avant de s'envoler pour les îles Yaeyama, il s'imprègne de l'odeur de la ville de son enfance, de son port, de ses ruelles. Si loin de chez lui, dans cette maison d'hôtes tenue par un couple d'artistes, elle, collectionneuse de vêtements anciens, lui, céramiste, il replonge souvent dans ses souvenirs habités de Louise et Mathieu, ses amis d'enfance, et Mathilde, une jeune consoeur rencontrée récemment...

Simon Lhomme, de par sa profession, a appris à écouter et saisir le sens des mots, attentif aux paroles de ses patients, allant jusqu'à consigner dans des agendas des heures et des heures de sa vie. Allant jusqu'à oublier ses propres mots/maux... Son voyage au coeur des îles tropicales de Yaeyama, pays de tradition, sera l'occasion pour lui de faire face à son passé et son histoire, l'île étant propice au recueillement. Sa rencontre avec ses hôtes, notamment le mari qui pratique le kintsugi, sera déterminante. Jeanne Benameur nous offre un roman tout en délicatesse et poésie. À l'aide de phrases courtes évocatrices et immersives, elle dépeint, tout en finesse, le cheminement de Simon Lhomme, ses amitiés, faites parfois de silences et de gestes, avec le couple japonais ainsi que les paysages luxuriants et sereins. Un très beau voyage spirituel en quête de la vérité et d'une paix avec soi-même...
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Dernier roman de Jeanne Benameur et me voilà de nouveau sous le charme de sa prose.
Cependant, j'ai cette fois été moins sensible à l'histoire en elle-même. Simon ne m'a pas touchée, je n'ai pas été réceptive à sa "retraite" au Japon. Il m'a manqué le pourquoi de ce retrait en ce pays lointain. de ce fait, je n'ai pas réussi à me plonger dans son introspection, ni dans sa découverte des passions de M. et Mme Ito : les tissus anciens et le racommodage des poteries. Un tout petit quelque chose m'a manqué !
Peut-être faudra-t-il que je relise ce roman à un moment plus calme de ma propre vie, ceci afin de l'apprécier à sa plus juste valeur.
Jeanne Benameur reste pour moi une auteure comme je les aime, qui nous transporte dans son univers grâce à la poésie de ses mots.

Merci à Babelio pour cette fois encore cette belle opération Masse Critique qui nous permet toujours de découvrir de beaux romans ; merci aux Editions Actes Sud pour l'envoi de ce livre qui, j'en suis certaine, ravira d'autres lecteurs férus de belle écriture.
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Simon Lhumain va partir, quitter la ville qu'il aime depuis l'enfance. Il a besoin de commencer un autre chemin. Il a été un psychanalyste honnête, pas un faiseur de miracles. Se retrouver à l'aéroport avec une valise et un sac, juste un billet aller, pour le retour ce sera selon. Que tout soit nouveau, les visages, les vêtements, les enseignes dans les rues, l'architecture, découvrir !
S'intéresser à la culture traditionnelle. Simon se retrouve au Japon, dans les îles Yaemana. Un pays de traditions. Madame Itô tient une maison d'hôtes et collectionne les tissus anciens. Daisuke, son mari, répare les céramiques brisées, un peu comme Simon qui essayait de réparer des êtres brisés. Mais comment être sûr qu'un être humain a retrouvé une vie plus sereine ?

Jeanne Benameur nous offre un récit tout en délicatesse. le choix de l'auteure de nous emmener au Japon n'est sans aucun doute pas anodin. Pour Simon, ce pays est l'occasion de faire face à sa propre histoire, de faire une analyse personnelle sur son métier, ses amitiés, ses amours. Il va trouver une paix infinie, toucher la beauté du doigt. Les saveurs délicates des repas, les bienfaits des sources chaudes où l'on se baigne nu, la douceur des étoffes. Savoir écouter, ne pas poser de questions inutiles, laisser le silence prendre sa place naturellement dans une conversation. Une écriture, douce, sensuelle, poétique et élégante. Il faut prendre son temps pour lire et apprécier la beauté de la plume de Jeanne Benameur. Une fois de plus elle sait explorer l'âme humaine avec bonheur.

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Voilà un roman de la mélancolie, tout en douceur, mais plus profond qu'il n'y parait.
Simon Lhumain vient de prendre sa retraite de psychanalyste, le moment est venu de faire ce voyage intime et de s'éloigner de sa vie et de sa ville en bordure d'océan pour aller vers l'inconnu.
Il a passé sa vie à écouter ses patients, il est temps de penser à lui.
« Toute sa vie passée à écouter les autres. Il n'écoute plus personne. Il y a là une paix profonde et une tristesse. »
Le voilà retiré dans une maison d'hôte tenue par des artistes et située sur les îles de Yaeyama au large du Japon. Autre culture, autres paysages, autre climat, de quoi se délester de son passé afin de retrouver une sorte de liberté.
Cette quête de liberté passe par la contemplation, la méditation et la nage dans les eaux chaudes.
« Il va nager. le corps dans l'eau pousse la peur devant lui. Toujours plus loin. Il retrouve le sentiment de force que donne la lente avancée à chaque brasse. »
Hôtes attentionnés et discrets, Monsieur et Madame Itô prennent soin de lui, respectent sa solitude et savent l'écouter lorsqu'il en ressent le besoin. Cette rencontre avec deux êtres sensibles, deux artistes, va l'aider à avancer en confiance dans sa retraite.
« Il a été lui aussi un havre pour les émotions insoutenables des autres. Il a su être ce havre. Toutes les tempêtes se calment. Il faut juste pouvoir attendre. Sentir qu'un autre est là, avec vous, pour traverser, c'est la seule aide. »
Bien sûr, il est question de psychanalyse puisque Simon revient sur l'histoire de certains de ses patients qui l'ont marqué ainsi que sur son propre vécu et sur des périodes clés de sa jeunesse, mais la psychanalyse de Jeanne Benameur n'est pas que didactique, elle permet d'aller à la rencontre des personnages et elle tend vers la recherche d'une forme de sérénité et de libération de soi.
Auprès de Daisutke qui répare avec art les céramiques brisées, Simon trouve le chemin pour se réparer, prendre de la distance avec sa propre culpabilité et retrouver la joie intense de se servir de son corps.
Inutile de déflorer l'histoire, il faut se laisser porter par ce courant de bienveillance, d'écoute, et goûter à la sérénité du dépaysement. Il faut accepter quelques longueurs, mais n'y a-t-il pas le mot « patience » dans le titre ?
J'ai toujours autant de plaisir à retrouver la plume élégante de Jeanne Benameur.
Son écriture lumineuse, ciselée et teintée de poésie accompagne avec talent ce récit intimiste.


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Dans ce court et beau livre nous suivons Simon, un psychanalyste de profession. Il vient de laisser partir son tout dernier patient. Il a passé sa vie à écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d'une brèche dans son quotidien - un bol cassé - vient le temps du rendez-vous avec lui-même.
C'est une lecture où il faut prendre son temps pour se laisser bercé par la poésie, la douceur et l'élégance de la plume de Jeanne Benameur. L'Ambiance dans laquelle on voyage est particulière, on assiste en douceur à la quête existentielle de Simon. On le suit dans son introspection et sa délivrance.
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Simon part loin de chez lui. Loin de ses patients qu'il analyse. Il part au Japon, sur les îles Yaeyama. Mais dans la quiétude de la maison de ses hôtes, Madame Ito et son mari, le mot peur s'impose à lui. C'est donc ça qu'il est venu chercher sans le savoir : se dire et accepter qu'il a une peur tapie depuis toujours au fond de lui. Une peur à identifier pour l'affronter et s'en libérer que ce séjour parmi les magnifiques tissus et céramiques de Madame et Monsieur Ito permettra peut-être.

Partir. Chacun ou presque y a pensé un jour. Partir pour se redécouvrir dans un ailleurs inconnu. Pour perdre ses repères et en trouver d'autres. Pour comprendre tout simplement qu'à l'écoute de son corps l'esprit peut se déployer et se reconstruire. Voilà une jolie expérience à laquelle nous convie Jeanne Benameur qui avec poésie, d'un rivage à l'autre, à la faveur d'un jardin propice à la méditation et à l'introspection, nous entraîne dans un temps suspendu riche en sensations.
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Traces des mots, des paroles, traces du temps, de la douleur, de l'amour, traces laissées par les autres dans notre être profond.
Jeanne Benameur nous emmène dans le voyage initiatique de Simon, psychanalyste de son état, qui ressent à un moment de sa vie le besoin de larguer les amarres pour faire le point. Il va se retrouver sur l'île japonaise de Yaeyama au charme nonchalant en bord de la mer.
Une quête lente, onirique, douce et violente, Simon se confronte à lui-même, son passé, son essence.
C'est beau mais il m'a manqué un petit quelque chose pour être véritablement conquise et que le charme opère. Simon reste froid, étranger, ressasse ses pensées, et je n'ai pas été envoutée ni touchée par son histoire et son questionnement.
J'aurais aimé vibrer, ressentir plus d'émotions, mais le récit reste assez linéaire, sans surprise, et je me suis un peu ennuyée…
La plume de l'auteure est agréable, convoque de belles images (j'ai aimé en particulier celle de la raie manta), joue des mots avec facilité. Un prochain rendez-vous avec Jeanne Benameur me permettra j'espère une rencontre plus aboutie…
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Les traces, celles qui révèlent l'être profond, le passé enfoui mais ineffaçable, qui libèrent des barrières mentales... La patience de les apprivoiser, peu à peu.

Ce sera le parcours de Simon, tentant jusqu'ici de réparer les âmes brisées, en s'oubliant lui-même. Il suffit souvent d'un infime événement pour que la carapace se craquelle. Un bol cassé, symbolique d'une amitié perdue. Et voilà Simon quittant pour un temps indéfini son cabinet de psychanalyste,sa maison à laquelle il est pourtant attaché comme à un roc. Destination: le Japon, plus exactement les îles subtropicales de Yaeyama.

Avec lui, le lecteur s'imprègne de chaleur humide, de végétation luxuriante. Et surtout, il découvre deux personnes précieuses, généreuses: Akiko et Daisuke, le couple qui héberge Simon. Discrets mais aussi attentionnés, ils vont aider Simon à se dénuder l'esprit et le corps, à quitter la gangue des remords et des ressentiments. L'une collectionne des habits traditionnels anciens, l'autre casse des objets en céramique pour les réparer ensuite, devenant des objets de toute beauté, avec des liserés d'or...

Jeanne Benameur, en phrases courtes et poétiques, sait subtilement, comme dans ses autres romans, nous restituer l'essence d'un être, cachée sous des strates de protection. La peur est là, mais aussi l'espoir de libération.

J'ai aimé cette renaissance, cet environnement bienveillant, où les silences pansent les blessures. J'ai aimé les bains chauds dans la cascade, les moments où Simon et Daisuke se confient dans leurs langues mutuelles et que leurs coeurs se comprennent par-delà les mots étrangers.

J'ai aimé accompagner Simon dans sa quête essentielle. Je conseille vivement ce livre doux, profond et vibrant d'humanité.

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Tout est douceur, lenteur, un souffle sur le visage, une caresse sur la main. Simon a quitté l'océan, traversé les terres et s'est posé sur lui-même, la tête en rupture, les sens relâchés. Il est psychanalyste mais pas ici, pas dans le jardin de ses hôtes, pas sur le sol du temps que l'on savoure ; il est devient ordinaire. Un homme. Des failles. Une histoire.
Roman sur l'introspection et sur l'instant que l'on s'accorde, sur la valeur du silence, des mots entre les lignes, sur les souvenirs, sur ce que l'on devient. « Les traces » quel joli mot choisi par l'auteure. Ces petites marques rivées au coeur, claquées aux muscles jusqu'aux pas que l'on fait malgré soi.
« La patience des traces », ce sont les détails de la vie. Ce temps qu'il faut prendre. L'arrêt et les plaisirs. Ne cherchons plus, tout est si proche. Il nous faut juste sentir. Accepter.
Ce livre est une pause.
Une grande inspiration. Un soulagement.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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