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sur 842 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Simon Lhumain est psychanalyste. Depuis quelques temps déjà, il a le projet de partir loin, sans billet retour et de quitter sa côte française qu'il aime tant.

Un matin, il casse un bol bleu qui lui a été offert par un ami et c'est le déclic. Il part au Japon et laisse Hervé, une consoeur plus jeune avec qui il s'entend bien et surtout son métier d'analyste et le souvenir de ses patients.

Lui qui toujours a été à l'écoute des autres va chercher sa voie et s'écouter, aller là où c'est douloureux, dans un pays dont il ne parle pas la langue.

Un roman initiatique, comme une quête. Cet homme va aller à la découverte de lui-même et à la rencontre des autres et va petit à petit se reconstruire et atteindre la sérénité.

Dans ce court texte, tout est délicat et beau, les métaphores sont filées jusqu'au bout et les liens entres les personnes sont profonds et solennels. Sans doute pour cette raison, j'ai eu quelques difficultés à accrocher. J'ai eu du mal à y croire... de telles relations peuvent-elles vraiment exister ? La poésie de Jeanne Benameur m'a parfois donné l'impression de friser la préciosité.

Mais malgré ces quelques défauts, je recommande ce roman cohérent, subtile et intelligent qui nous fait passer un délicieux moment sur cette île au pays du soleil levant.

J'ai repensé au film «Le coeur régulier» avec Isabelle Carré, d'après le roman d'Olivier Adam, qui m'avait beaucoup émue.

Tu l'as lu ? Il t'a plu ? Es-tu fan de cette autrice ? Lequel me conseillerais-tu ?
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De Simon, nous ne savons presque rien. Une vie de psychanalyste : comment la résumer ? Un entourage maigre. Des amis disparus. Une Mathilde qui pourrait devenir proche. C'est tout de même un ami qui l'aide à partir. Loin. le Japon. Là, il lâche prise. L'endroit s'y prête et ses hôtes deviennent intimes instantanément.
De cette histoire de rien, l'auteure titre une introspection douce et poétique, mélancolique aussi un peu. Un voyage lent et délectable.
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C'est avec joie que j'ai retrouvé Jeanne Bénameur.
Un roman introspectif,porté par sa poésie sans égale, où comment un psychanalyste : Simon,lorsqu'un matin ,il fait tomber son bol fétiche bleu,se remet en question.
LA chute du bol est le déclencheur et Simon sans bien comprendre pourquoi s'envole vers le Japon.
Un travail d'introspection une analyse du " moi" ,une remise en question ,tout cela merveilleusement bien écrit par Jeanne Bénameur.Relaxant,reposant,voyager au coté de Simon fut pour moi un vrai plaisir ,c'est du Jeanne Bénameur quoi!!!!.
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Il y avait eu le billet de Michel qui avait laissé son empreinte et, quelques semaines après, l'opportunité d'écouter Jeanne Benameur échanger avec Francis Eustache pendant le festival Epoque à Caen. J'ai beaucoup aimé cette conversation qui, au sein d'un cadre assez académique, a laissé à chacun la place pour délivrer son chant et a permis tout de même, plus qu'on aurait pu l'espérer, que se tisse entre les deux une forme de dialogue résonnant. Même s'ils étaient face à face, Jeanne Benameur parlait depuis son île, depuis le lieu de l'écriture et du faire avec les mots. Francis Eustache avait la posture de l'écoutant, de celui qui vient témoigner de ce qu'il a entendu et compris sans être professoral pour autant, sans délivrer aucune certitude néanmoins. J'ai beaucoup apprécié la place qu'il faisait dans ses réflexions de cogniticien à la poésie, à la psychanalyse et à l'écriture.
Tout ça pour dire que ma lecture de la Patience des traces avait été surinvestie en amont d'une bonne couche d'attendus. Je me suis un peu agacé au début du dispositif romanesque, peinant à trouver une incarnation à ce psychanalyste face à l'océan, rencontrant providentiellement une jeune consoeur à un moment charnière de son existence, bénéficiant d'un ami idéalement conçu pour lui organiser le voyage de ses rêves sans qu'il ait même à expliciter quoi que ce soit. Mais, comme au théâtre ou dans les livres d'enfants, acceptant cet artifice conventionnel pour ce qu'il met en place, je suis rentrée dans cette histoire faite de réminiscences et d'éclairages nouveaux.
C'est une très jolie histoire, pleine de douceur et d'acceptation. D'une connaissance désabusée de l'humain aussi, des vaines petites raisons qui sont capables de l'enfermer une vie durant, cultivant le plaisir morbide d'une souffrance assignatrice. le périple au Japon, les sources chaudes, la texture des tissus anciens et ceux que l'on teinte encore aujourd'hui, le retour à l'eau, au sommeil, tout cela m'a agréablement bercé. Toujours de façon un peu précaire toutefois, sans qu'il faille grand-chose pour que je trouve les phrases brutalement simplistes, l'évocation cliché.
Je me suis dit aussi, le livre refermé, que je ne lirai qu'un de ce genre de livres. Qu'il doit être difficile, quel que soit le parcours et l'alibi romanesque dont on le pare, de raconter autre chose de ce point de vue. Les récits de psychanalyse font-ils remonter autre chose qu'une scène dont le témoin acteur s'est arrangé d'y lire une fracture ? Et toute l'accumulation des strates, répétitions, édifications de paravents, boulettes de fils et de poils, miroirs et pelotes comme autant de nouvelles digestions, régurgitations de cette scène qui aura fait le coeur de la vie psychique. Sans doute que c'est fascinant à vivre quand c'est de votre existence qu'il s'agit, que vous avez fait vôtre cette manière de concevoir votre rapport à vous-même, au monde et que vous y avez consacré toute votre énergie. A lire, c'est intéressant, une fois.
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Ce récit n'est surtout pas un roman d'action où péripéties et rebondissements vous tiendraient en haleine, Non, ce texte tout en délicatesse en est l'extrême opposé. Eloge de la simplicité, de la frugalité, du lâcher prise et même de l'oisiveté, il vous entraine sur une petite île japonaise méconnue des touristes, un lieu presque secret où des formes ancestrales d'artisanat perdurent et se développent entre les mains expertes des habitants.
J'ai aimé l'atmosphère feutré et le dépaysement qu'apporte cette lecture.
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Simon, psychanalyste, part au Japon pour se mettre à l'écart, lui qui a passé toute sa vie à écouter les autres.
Ce récit, c'est aller au fond de soi puiser l'essentiel pour mieux vivre son avenir. C'est prendre son temps pour découvrir les choses et les êtres, ne rien forcer, cesser cette course imbécile derrière le consumérisme. C'est un doux voyage dans le passé, les souvenirs. L'écriture est poétique, gracieuse et lumineuse.
Hélas, je ne peux m'empêcher de penser que seul le pouvoir de l'argent peut donner la liberté de vivre comme on le souhaite dans une bulle hors du temps et apprécier la beauté tels ces merveilleux tissus évoqués dans la narration.

Petit aparté :
Il est étrange comme j'ai beaucoup aimé lire ce livre de Jeanne Benameur qui pourtant ne m'a laissé aucun souvenir quand j'ai voulu écrire ces quelques lignes un peu plus tard. Alors qu'un autre qui m'avait semblé moins prégnant sur le moment se révèle demeurer dans ma mémoire comme Nager nues de Carla Guelfenbein, romans lus tous les deux la même semaine.

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Simon casse le bol, souvenir de son copain d'enfance aujourd'hui décédé. Cette brisure lui fait prendre conscience qu'il doit se poser, faire le point et cesser un temps de prendre en charge (c'est son métier) les douleurs psychologiques des autres. Il part se reconstruire dans une île japonaise auprès d'un couple de sages et d'artistes qui lui apprennent la "patience" nécessaire à l'introspection. Cette atmosphère paisible et généreuse l'aide à se souvenir et reconstituer les véritables liens qui unissaient les 3 amis d'autrefois.
Phrases courtes, propos essentiels, tout l'art de Jeanne Bénameur dans ce roman.
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Mon premier titre hors jeunesse de Jeanne Benameur. J'étais à la recherche d'un de ses titres pour le challenge solidaire et ma bibliothécaire m'a orientée vers ce roman peu épais. Quand je l'ai commencé, je me suis posée une grande question : mais pourquoi m'a-t-elle proposé ce livre ? J'ai eu un mal fou à me lancer et j'avais passé 1 semaine pour venir à bout de 50 pages. le déclic s'est vraiment fait quand Simon est parti au Japon et que le fil de ses pensées/souvenirs s'est développé. Avant, je vous l'avoue de suite : il avait sacrément besoin de changer d'air et de faire lui-même une thérapie.

L'atmosphère était lourde me rendant perplexe par la lenteur du récit. Son arrivée au Japon m'a fait l'effet d'un petit rayon de soleil venant déchirer son ciel gris et morose. La délicatesse du couple Ito m'a beaucoup plu et m'a fait ressentir cette pudeur qu'ont les Japonais vis-à-vis de l'accueil et des sentiments. C'était joli, passé les 50 premières pages (OUF!!)
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4ème de couverture : "Psychanalyste, Simon a fait profession d'écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d'une brèche dans le quotidien - un bol cassé - vient le temps du rendez-vous avec lui-même. Cette fois encore le nouveau roman de Jeanne Benameur accompagne un envol, observe le patient travail d'un être qui chemine vers sa liberté. Pour Simon, le voyage intérieur passe par un vrai départ, et - d'un rivage à l'autre - par le lointain Japon : ses rituels, son art de réparer (l'ancestrale technique du kintsugi), ses floraisons...
Quête initiatique qui contient aussi tout un roman d'apprentissage bâti sur le feu et la violence (l'amitié, la jeunesse, l'océan), c'est un livre de silence(s) et de rencontre(s), le livre d'une grande sagesse, douce, têtue, et bientôt, sereine".

J'ai beaucoup aimé ce livre, bien écrit, empreint de douceur et de poésie. le chemin intérieur suivi par le personnage principal est à la fois intéressant et touchant.
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Comme il est écrit page 80 : … « Elle s'est lancée dans la lecture de Quignard puisqu'il lui en avait tant parlé. Elle avoue qu'avec une page elle a quoi de penser longtemps …

« La patience des traces » s'insinue en nous presqu'à chaque page et donne à penser longtemps.

Longtemps, un long temps : … « Non, le temps en dehors de nous n'existe pas. C'est nous qui sommes le temps. Nous nous égrenons. »…

Et nombre de phrases s'écoulent au long du cheminement du psychanalyste Simon.

Après avoir écouté tant de vies se dire, tant de mots importants ou importuns s'énoncer dans son cabinet de thérapeute, il se retire et tente de retrouver l'avant de l'alphabet.
Qui l'écoute lui?

Son introspection, sa plongée au plus profond de lui-même trouvera réponse dans un ailleurs : le Japon, une île, des êtres autres qui lui permettront dans un silence riche, non de recommencer sa vie mais de la continuer neuve et apaisée.

Le psychanalyste se psychanalyse, retourne en lui-même et est malmené par ses non-dits.
Tout repasse : les phrases prononcées lorsqu'il recevait, une femme « particulière » qui ne revint pas aux séances et qui le hante, ses relations avec les patients et la distance professionnelle et puis plus privé, son ami et la femme aimée, amitié et amour saccagés peut-être par sa faute et tant de faits, de ressentis qu'il porte en lui.
Jusqu'au moment où grâce au vécu en ce gîte japonais, aux sources chaudes, à la force de vie du couple japonais où il loge, il comprend et dit ce mot "lacanien" : « il s'avait ».
Peu à peu il voit, sent, regarde, écoute, est dans la vie telle qu'elle se donne.

Le livre est magnétique, d'une certaine complexité.
Pudique, par petites touches, comme une estampe japonaise qui laisse entrevoir ce qui n'est pas et invite à aller plus loin.
Rythme lent, délicatesse.

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