C'est un roman assez étouffant.
Etienne est photographe de guerre, et il a été retenu en otage.
Pendant tout ce temps ce qui l'a aidé à tenir, c'est le souvenir de son appareil photo (en otage lui aussi) et de la musique qu'il jouait quand il était petit, dans le trio qu'il formait avec Enzo et Jofranka, au village.
Quand il revient, rien n'est pareil. Etienne s'interroge beaucoup sur le sens des choses. On est immergé dans ses réflexions, et par rebond dans celles de tous ses proches.
L'écriture est serrée et sans dialogue. Tout au discours indirect qui rend une impression de dissociation constante. Ca m'a fait l'impression d'un long hurlement silencieux. Mais c'est sûrement voulu.
Il y a malgré tout un beau message de vie à attraper.
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Étienne ne sait plus rien".Chaos intérieur Comment revenir,vivre après avoir été otage de guerre( un "objet", une "bête ")?
Grâce à"l'abri des mots" pour rester humain,le lieu de l'enfance :la nature,les aimants(mère,2 amis).Mais chacun a aussi "une part d'otage"en lui! Sensible++.Fin bof!
Plume fluide, syntaxe libre (ex: sans verbe...).Découverte d'1 ecrivaine qui écrit sur l'être/corps/mots/esprit.
+++ les mots comme l'"abri"/"espace" existentiel ("Il rentre ds les mots.Son seul lieu"/"là ça va.Je suis vivante"). Oh que oui!
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Un texte en résonnance avec la libération du dernier otage français en captivité… Chaque protagoniste reste otage de sa vie, de son enfance, au-delà du « confinement » physique, un roman tout en émotion et en retenue. Superbe
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Je suis plutôt mitigée par la lecture de ce roman particulier.
J'ai lu avec un grand intérêt la première partie qui retrace le parcours d'Etienne, photographe-reporter de guerre qui est pris en otage alors qu'il effectue un reportage. Commence alors un récit où il cherche à survivre à l'intérieur des murs de l'endroit où il est emprisonné. Pour cela, il puise des moments de plaisir dans ses souvenirs d'enfance : son village natal et ses beaux paysages et surtout la musique, notamment le trio de Weber. Enfant, il partageait cette passion, avec ses deux amis, Enzo et Joffranka. Ensuite, on vit et on partage sentiments les sentiments d'Etienne lors de sa libération, entre le moment où il quitte sa prison et celui où il rejoint le tarmac où une multitude de personnes l'attend. Un instant comme suspendu dans l'intemporalité.
A travers ce récit, l'auteur pose des questions intéressantes : comment se reconstruire après des mois de captivité, de solitude et de doute sur son avenir ? Comment se sentir humain quand on a été enfermé entre 4 murs, que l'on ne parle quasiment plus à personne pendant un temps qui semble une éternité ; quand on se considère comme un vulgaire objet qu'on échange lors de sa libération ? Comment continuer à vivre après cette expérience douloureuse ?
Pour se reconstruire, Etienne éprouve le besoin de retourner dans le village de son enfance où il va retrouver, petit à petit, ses habitudes et ses réflexes. Symboliquement, il retrouve ses gestes si habituels du départ : « faire son sac ». Mais que signifie partir ? S'éloigner à des milliers de kilomètres ou peut-on éprouver le sentiment d'évasion d'une autre manière ?
Parallèlement à ce sujet passionnant, l'auteur évoque la vie de chacun des proches d'Etienne, sa mère Irène, ses deux amis d'enfance et son ex-femme, Emma. Mais je n'ai pas réussi à m'attacher à ces personnages, sauf peut-être à la mère d'Etienne. Chacun d'entre eux est habité par un sentiment de solitude et de souffrance mêlés, qui trouvent leur cause dans des événements douloureux de leur vie, dans leurs propres failles.
Chacun vit une forme d'emprisonnement différente : ils sont otages, à leur manière de quelqu'un ou de quelque chose. L'idée est intéressante mais je n'ai vraiment pas adhéré à ce procédé. Dommage.
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