AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 902 notes
Est-il possible d'être à ce point bouleversée par un roman ??????

C'est un peu comme si mes 35 années de lecture n'avaient eu comme seul et unique objectif que de me préparer à cette lecture-là, et aucune autre ; comme si cet amour des mots, qui s'est développé avec le temps et au gré des rencontres littéraires, ne m'avait porté que vers cette auteur-là, cette Jeanne Benameur

Tout y est, le style et la poésie dans le style, l'histoire et la poésie dans l'histoire, les personnages et la poésie dans les personnages, tout est poésie dans ce roman, tout est juste, de cette justesse intime que je ne peux trouver qu'en poésie : ce qui parle à cet « enfoui », comme si la conscience n'était qu'un vecteur, un lien entre deux « puissances » plus importantes, dans un dialogue qui échappe totalement à la partie consciente de mon être mais qui la fait s'effondrer, tout de même… : j'ai pleuré toutes les 5 pages, c'est dire, surtout que c'est la première fois que ça m'arrive.

Alors quoi ? Faudrait-il tenter de décortiquer, de dire l'indicible ????
Faudrait-il résumer l'histoire, la condenser comme pour une quatrième de couverture, en quelques mots maladroits, maladifs ?
Quelques mots qui ne diraient rien…
Rien que ce qu'on peut lire ailleurs, ce vieux bonhomme de 90 balais qui voit la mort s'approcher et qui a besoin de « finir » avant la fin, de boucler certaines boucles comme on dit. Rien que ces 4 personnages qui gravitent autour de lui, à sa demande, parce que pour finir, il a besoin de recommencer…
Rien que ça, parce que l'essentiel dans ce roman, n'est pas dans l'histoire, ni dans les personnages, ni dans le style : il est dans le lien entre les choses, entre les temps, entre la vie et la mort, cet ouvrage est en lui-même un lien, c'est en cela qu'il est Poésie, poésie sans métaphore, exceptionnel donc, juste là dans la lenteur des gestes et le dos qui se courbe, juste là dans l'économie du dialogue, juste là dans le suspend de temps…

5 étoiles c'est bien peu pour un livre de cette qualité-là… babelio devrait rajouter un symbole « exceptionnel » : je m'en vais de ce pas l'inclure dans mes livres pour une île déserte !
Commenter  J’apprécie          257
Après le charme ressenti avec La patience des traces, je voulais à nouveau me confronter à la plume de Jeanne Benameur et j'ai été moins touchée par Profanes même si l'écriture est ici également empreinte de profondeur et capable de restituer les sentiments, contextes, ambiances des personnes et des lieux. Moins touchée peut-être parce que l'histoire, quant à son déroulement, est assez conventionnelle dans le sens "Ensemble on s'en sort" (ce que je ne conteste pas). Octave trouve dans l'équipe qu'il a réunie autour de lui comme il le faisait dans le bloc opératoire, la force et la confiance nécessaire pour parcourir le chemin du deuil et permettre à chacun de parcourir le sien, leur ouvrant les yeux sur le sens de la vie et de la mort. Quand on ne croit plus en rien, quand trop d'horreurs, quand trop de blessures, quand trop d'absences ou de déceptions, vers qui se tourner, en quoi croire ? 

Cela me pousse à continuer à la lire car ce qui prévaut dans ses ouvrages c'est la qualité de l'écriture et la justesse de ses analyses des sentiments humains et l'ambiance de ses romans. Un moment à part.

"Dans leurs regards la gravité de ceux qui ont appris que l'amour ne protège de rien. Qu'il sert juste à prendre tous les risques. Et qu'on est toujours aussi vulnérable. (p154)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          240
C'est rare mais j'ai bien du mal à trouver les mots pour qualifier mon ressenti en refermant ce livre.

Je suis émue, je suis mal à l'aise, je suis perplexe, je suis tourne-boulée...

J'ai adoré le voyage, mais j'avais mis ma ceinture ça m'a valu des sueurs froides. Je parle des montagnes russes d'émotion, pas de violence. Il n'y en a aucune.

La délicatesse des mots choisis, la douceur des gestes, des intentions, ...

Je pense que ce livre ne se raconte pas, il faut le lire.

Je suis très très attachée à cette auteure!
Commenter  J’apprécie          233
Les romans de Jeanne Benameur laissent des traces dans la mémoire du lecteur. Parce que ses personnages sont vivants, sensibles, fragiles, humains. Même lorsqu'il est question de la mort, de la souffrance qu'elle assène, du venin qu'elle insuffle dans le temps. Je n'attendais rien de ce vieil homme de 90 ans qui ouvre par ses pensées la première page de Profanes. Puis je l'ai suivi pas à pas. Je l'ai découvert au fil des pages, comme j'ai appris à connaître aussi les quatre autres personnages du roman. L'émotion y était subtile, souvent retenue dans les recets du silence. Pas un mot de trop, mais des gestes, des regards. Un vieil homme qui sent qu'il faut se frotter à la vie des autres pour pouvoir se lever encore chaque matin. Un vieil homme qui aura besoin de leur force et de leurs souffrances respectives pour pouvoir accepter le passé. J'ai aimé surtout observer comment se croisent progressivement les histoires personnelles. Benameur ne bouleverse pas les destins, elle façonne des sentiers de vies par des rencontres, des émotions qui sillonnent et font leur lit. Pas de grands mots, pas d'effets magistraux, mais le juste agencement de mots choisis, qui font toute la poésie de son écriture, à l'image des haïkus cités dans le roman.
Merci à Charlotte, qui savait que j'aimerais Profanes !
Commenter  J’apprécie          233
Profanes est le sixième livre de Jeanne Benameur que je lis, et aucun ne m'avait autant touché. Offert par ma grand-mère, je l'ai lu avec grand plaisir. le quatrième de couv. a priori ne m'aurait pas attiré plus que ça (la vieillesse, le deuil, le manque d'amour…), mais je me suis laissée embarquer par sa magnifique plume. Dans ce roman, les personnages vont s'extirper de la noirceur pour atteindre une sorte de paix, de simplicité et de bienveillance mutuelle.

J'ai apprécié le décalage subtil créé par les cinq points de vues, quoique l'on entende tout de même une voix prédominante. le personnage du nonagénaire peut paraître agaçant dans sa volonté de diriger leurs destins, bien qu'il passe son temps à s'en défendre, mais on n'a pas besoin d'aimer les personnages pour s'intéresser à eux. Les autres sont à peine esquissés, ce qui est appréciable finalement et évite de charger en psychologie l'histoire. On les découvre par petites touches successives, chacun ayant sa blessure secrète terrible. Je ne trouve pas que l'on puisse s'identifier à eux ni s'y attacher. Cette distance crée une sorte de pudeur, qui place le lecteur dans la même position qu'un autre habitant de la maison. Toutes les relations sont polies, peu engageantes. le bouquet final permet de transcender cette barrière et de lier certains personnages plus fortement.

On pourrait dire qu'il ne s'agit pas seulement d'un récit mais de Pensées car le côté philosophique est très prégnant. Derrière la ficton, on lit un essai sur la vie, la mort, l'amour. La plupart des lecteurs qui ont aimé ce livre (dont je fais partie) y sont sensible, tandis que ceux qui n'ont pas réussi à entrer dedans ont sans doute été déroutés par le manque de péripéties.

Le point fort de ce livre est à mon avis sa langue. Jeanne Benameur est plus poète que philosophe car ce sont les mots eux mêmes qui irradient. Comme une mélopée qui se déroule, il y a un rythme, une scansion, des répétitions, des échos. On prend et reprend le livre, peu importe où l'on en était, on peut y entrer comme dans un fleuve, prendre un petit bain de langue. C'est soyeux et confortable, un tissu de mots qui rassure comme un doudou.
Lien : https://lireetclaire.wordpre..
Commenter  J’apprécie          222
Un vieillard décide de s'entourer de quatre personnes triées sur le volet, ayant chacune une partie de la journée à passer avec lui et un rôle précis. Très vite, on comprend que si ce vieil homme est seul, c'est parce qu'il a perdu les deux femmes de sa vie, sa fille puis sa femme, et le rôle des quatre protagonistes va être intimement lié à cette perte.
On suit tour à tour les cinq personnages, on entre dans leur vie par une petite porte mais très vite on a l'impression de très bien les connaître, ils nous ressemblent tant...
Une belle idée de départ, une jolie écriture poétique et sensible mais rien de mièvre, un beau portrait optimiste de cabossés de la vie mais sans tomber dans la sensiblerie.
Belle découverte !
Commenter  J’apprécie          200
Comment vous parler de ce livre comme l'ensemble de l'oeuvre de Benameur ? Les livres ne se racontent pas, ils se lisent, se sentent et se ressentent. L'écriture de Benameur est un enchantement, on prend plaisir à s'attarder suspendu à une page, le temps se distille au gré des mots, le silence s'invite et on devient le temps d'une lecture, un protagoniste à part entière tellement le récit est vivant, faisant écho à notre propre vécu. L'histoire de Profanes c'est une fin et à la fois un commencement, une lumière sur l'ombre de chaque personnage.

Ensemble, Octave et ses quatre personnes font se découvrir et s'offrir l'un à l'autre à leur façon avec leur lot de mystère, de souffrance et ce besoin de poursuivre leur chemin différemment. Octave leur offre bien plus qu'un travail, c'est une chance, un havre de paix voir de recueillement que sa demeure. Lui, porte son deuil, ses regrets et ce besoin d'accomplir avant son grand départ un dernier souhait pour sa fille.
comme dans tous les livres de Benameur, l'histoire n'est qu'une toile de fond, pour une myriade de questionnements sur des sujets délicats qui épargnent personne. La lecture nous ouvre une porte à nous de la pousser et d'explorer ce monde de l'indicible.
Tout en finesse et douceur, on se sent bercé par les phrases, malgré les sujets graves, on parvient à rester pleinement serein et accepter l'inacceptable tant les mots sont d'une sagesse absolue.

Ecrire le noir et peindre les pages de pastel c'est le pouvoir des mots.
Commenter  J’apprécie          204
J'ai découvert Jeanne Benameur avec Les insurrections singulières, un roman qui a été très remarqué en 2011. Si je l'avais apprécié, j'étais peut-être en deçà de l'engouement des autres lecteurs.

Je viens de terminer Profanes et cette fois c'est un énorme coup de coeur. le premier de cette année 2013 sera, je le pense, difficile à égaler.

Dans ce livre, il y a tout ce que j'aime. Quatre personnes "aux mémoires inquiètes" se retrouvent dans " la grande maison" si apaisante d'Octave Lassale, un ancien chirurgien de 90 ans. Lui aussi a des choses à comprendre et oublier. Des choses que le sacré ne peut apaiser, que son amour de l'art ne peut totalement combler. Seules d'autres vies peuvent le sauver.

" Un profane aussi à le droit de douter. le doute n'est pas réservé aux croyants.
J'ai besoin d'autres êtres humains, comme moi, doutant, s'égarant, pour m'approcher de ce que c'est que la vie."

Petit à petit, chacun va se guérir auprès des autres.

" La vie de l'un peut éclairer la vie de l'autre."

Le style de l'auteur est en osmose avec l'évolution des sentiments. J'avais l'impression que tout se polissait avec lenteur et douceur. Les passions (haïku, portraits de Fayoum, cinéma, danse, peinture) de chacun sont reposantes et bercent la lecture. La maison et son jardin sont des havres de paix, à l'image du calme compréhensif de leur propriétaire.

En plus de ces sentiments, de cette évolution positive des âmes, il y a une vraie histoire, celle du destin De Claire.

Je vous laisse découvrir ce superbe roman et j'ai hâte de connaître votre avis.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
Commenter  J’apprécie          200
Un bon début de lecture, prometteur quant à l'idée de l'histoire, un éminent chirurgien à la retraite ayant connu un passé familial douloureux, qui décide d'engager quatre personnes complémentaires pour l'accompagner dans les dernières années de sa vie.

Mais très vite, j'ai ressenti une sorte de récurrence malheureuse dans les mots employés, dans le déroulement de l'histoire, comme une impression que l'auteure en "faisait trop" et que cela finissait par ressembler à « la petite maison dans la prairie »…

Bref, j'ai terminé la lecture en diagonale, sachant que dans l'une ou l'autre des paragraphes, je retrouverai toujours les mêmes mots, toujours le même thème de l'amour retrouvé, des liens ténus et inespérés qui se tissent entre les personnages, tout cela m'a finalement semblé trop idyllique pour être vrai.
Commenter  J’apprécie          193
« Profanes » de l'écrivaine française Jeanne Benameur est un livre qui se savoure au calme. Chaque ligne, chaque mot s'apprécie et invite à la réflexion. C'est une invitation à ouvrir des horizons et élargir notre raisonnement, à se questionner sur ce que nous sommes et ce qui nous a permet de le devenir. Que représente notre vie et celle des autres ?

Abordant avec profondeur la croyance de l'homme en l'homme à travers la vie et la mort, les liens invisibles qui se tissent peu à peu entre les personnages est renforcé par un style d'écriture assez épuré, avec des suppressions de ponctuation qui renforcent cette sensation de lien, d'absence de rupture, comme si chaque notion était indissociable de l'autre.

Même si l'écriture est légère, et poétique nous nous sentons submergé par la puissance de ses pensées. Chaque propos porte. La sensation de lire disparaît progressivement comme si le livre nous absorbait totalement.

Profanes mais pourtant croyants, croyants en la vie et cherchant à la protéger coûte que coûte, chacun des quatre personnages qui constitue l' « équipe » d'Octave va l'aider à faire face à ses douleurs passées, l'aider à continuer de vivre car qu'y a-t-il de plus précieux que la vie ?

Véritable coup de coeur pour cette écrivaine que je ne connaissais pas !
Commenter  J’apprécie          184




Lecteurs (1854) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3724 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}