Au cours de
Secret Invasion, Nick Fury sort de la clandestinité pour se battre aux cotés des autres héros contre les skrulls. Pour savoir ce qu'il a fait pendant ce temps là, il faut se replonger dans
Secret War (première apparition de Daisy Johnson) et dans The Mighty
Avengers 3: Secret Invasion Book 1 (recrutement des
Secret Warriors) & Mighty Avengers vol.4:
Secret Invasion Book 2 (première mission des
Secret Warriors).
L'action de ce tome se situe pendant le Dark Reign (Norman Osborn a pris le pouvoir des organisations paramilitaires dans le Marvel Universe et en particulier il a démantelé le
SHIELD pour le remplacer par une nouvelle organisation baptisée HAMMER. Nick Fury se retrouve seul et isolé, il est un agent de rien du tout (d'où le titre "Nick Fury : agent of nothing"). Néanmoins, il a commencé à préparer son retour en faisant appel à des superhéros potentiels repérés quand il était encore directeur du
SHIELD et dont il a gardé l'existence cachée à tout le monde. Cette équipe se compose de Daisy Johnson (Quake), Phobos (le fils d'Ares), Sebastian Druid (le fils de Doctor Druid), Yo-yo Rodriguez (Slingshot, fille du Griffin), J.T. James (Hellfire, petit fils du premier Ghost Rider) et Jerry Sledge (Stonewall). Et en cours de route, ils recrutent un dernier membre qui n'est autre qu'un protégé de Gateway (aborigène bien connu des aventures des X-Men dans les années 1990).
Nick Fury a confié cette équipe aux bons soins de Daisy Johnson qui est chargée de les entraîner et de les commander au combat. Leurs missions sont en rapport avec la recrudescence d'activité d'HYDRA. Nick Fury profite de ce temps libre pour enquêter sur HYDRA et pour mettre sur pied une deuxième équipe d'intervention composée d'anciens agents du
SHIELD (par exemple Dum Dum Dugan, Jasper Sitwell, Gabriel Jones et l'incomparable Contessa Valentina Allegra de la Fontaine). de son coté, HYDRA est sous la domination du Baron Wolfgang von Strucker qui s'est également entouré de beau monde : Madame Hydra, Viper, Gorgon (un rescapé de Wolverine: Enemy of the State : Ultimate Collection), Kraken et The Hive (un petit nouveau très réussi).
Les illustrations sont assurées par
Stefano Caselli, un italien ayant déjà travaillé sur divers projets Marvel (par exemple Avengers The Initiative 1: Basic Training). Il a une manière de rendre les hommes sous un aspect très viril et coriace qui convient très bien à Nick Fury. Ses scènes d'action sont parfois un peu brouillonne ce qui se traduit par des dessins difficiles à déchiffrer. Il réussit à rendre assez vivantes les nombreuses scènes de dialogue. Sa comtesse de la Fontaine présente des proportions qui la rendent moins sexy que d'habitude (une véritable honte). Les effets spéciaux décrivant les pouvoirs de The Hive réussissent à faire ressortir leur caractère grotesque, à la fois dans le sens ridicule et à la fois dans le sens horrifique. Les décors sont d'un niveau correct et très bien mis en valeur (voire complétés) par la mise en couleur de
Daniele Rudoni.
Ce tome regroupe les épisodes 1 à 6 de la série mensuelle, ainsi que 8 pages de l'épisode spécial "Dark reign : new nation". Les scénarios ont été écrits par
Brian Michael Bendis et
Jonathan Hickman. Pour être franc, j'ai plusieurs problèmes avec cette série. Bendis et Hickman ont choisi de modifier le positionnement d'HYDRA sur l'échiquier du pouvoir dans un grand mouvement de rétro-continuité difficile à avaler (même la comtesse fait observer que ce retournement de situation n'est pas crédible). Ce coup de théâtre ressemble à du Bendis en roue libre voulant absolument choquer au prix de toute crédibilité. Deuxième souci, les scénaristes privilégient les affrontements et une pléthore de personnages, ce qui laisse peu de place pour développer qui que ce soit. En fait, l'histoire aligne les apparitions des uns et des autres, sans vraiment approfondir qui que ce soit. Et du coup, en tant que lecteur, j'ai beaucoup de mal à m'attacher aux péripéties qui alignent de longues scènes de dialogues exposant la situation complexe, aux batailles rapides et confuses (et peu crédibles pour ce qui est de la récupération des helicarriers).
Ce titre d'espionnage m'avait mis l'eau à la bouche, mais à vouloir trop mettre de choses dedans (superhéros + espionnage + retour de nombreux personnages) les scénaristes ne réussissent pas à développer quoi que ce soit (qui trop embrasse, mal étreint).