Fabien habite à Sarcelles avec sa famille où la vie est douce et remplie de foot, de copains et de poésies.
Un matin, ses parents l'emmènent pour rejoindre "le paradis" comme ils disent, et Fabien est rebaptisé Farid à leur arrivée à Raqqah en Syrie.
Fabien pense : "Les
poèmes ça existent pour faire plus beau que la réalité." Mais ni
Jacques Prévert ni Mr Tannier ne parviendront à sauver l'innocence de l'enfance et le bonheur de l'insouciance.
Ce sont 80 pages de déchirements de coeur, d'horreurs et de malheurs.
Enrôlé en tant que lionceau du califat pour Daesh, Fabien/Farid est formé à la mort, à tuer au nom de la religion ou à mourir en martyr. La folie sans limite des hommes a encore frappée.
Puis la mort est là, elle frappe partout sans crier gare. L'horreur et les bombardements prennent les parents de l'un et les membres de l'autre.
Et enfin, les camps pour se sauver, déshumanisants au possible. le quotidien se remplira de coups, d'insalubrité, de maladie, de pauvreté, d'abandon, de vols, et de corbeaux noirs. Ils sont beaucoup. Beaucoup trop de femmes et d'enfants.
[Elle hurlait en français avec un accent belge : "J'envoie chier Daesh. C'est que de la merde tout ça. Vous avez voulu faire de nous des monstres. Je suis une femme libre. Je veux prier, penser, vivre et baiser comme je veux et avec qui je veux !" [...] On ne l'a jamais revue ni son bébé.]
Fabien pense : "On peut pas pleurer pour tout et tout le temps. On finit par plus avoir de larmes."
Fabien essaye de faire rire, de changer les idées à sa mère, à son petit frère, aux copains du camp.
Puis Fabien ne rira plus jamais.
Un court roman écrit au travers des yeux d'enfant. Une entrée dans le coeur d'un enfant qui ne cessent de faire vivre ses souvenirs de bonheur de la "vie d'avant" pour ne pas sombrer.
Je referme ce petit roman le coeur lourd et triste que de telles horreurs ne cessent jamais et soient toujours d'actualité.
C'est bouleversant, déchirant, dur. C'est un récit plein d'humanité, poignant et tragique.
🖤🥀
Vous l'avez lu ? Vous connaissez la plume de Rachid Benzine ?