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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pas besoin d'un grand livre pour nous faire voir l'horreur, nous déchirer le coeur, nous révolter devant la monstruosité du régime islamique.

Fabien aime Monsieur Tannier, son instituteur, ses grands parents aussi puis le foot (surtout l'équipe de France) et la poésie, celle de Jacques Prevert. Ses parents français reconvertis à l'islam l'emmènent en Syrie où ils lui promettent le paradis pour des musulmans comme eux. Fabien rebaptisé Farid ne voit rien du paradis promis. Lui ce qu'il voit ce sont des hommes qui tuent partout, des femmes pendues, des enfants soldats, les gens crient, ralent, se fâchent tout le temps. Il faut mentir la bas, dire que tout va bien car Allah akbar. Pour protéger ses parents aussi qui déchantent et ne voient pas l'islam comme les endoctrinés de daesh qui transforment le monde en une vaste boucherie. Mais il est trop tard.

C'est un petit livre écrit à hauteur d'enfant extrêmement poignant. Une réalité exacerbée par ce regard d'enfant qui ne comprend pas et reçoit l'horreur comme autant de gifles incompréhensibles quand on est enfant. Alors il se réfugie dans la poésie, il récite, il écrit, Monsieur Tannier serait fier de lui. Quand arrive la coupe du monde, c'est beau de voir cet enfant embrigadé en Syrie se sentir heureux d'être français. Que reste t'il quand tout n'est plus que souffrance et horreur? le rêve, l'imagination, les souvenirs d'un temps où les gens s'aimaient. Puis la poésie. Rachid Benzine l'a dit, comme le monde serait bien plus beau sous l'effigie d'un poétiquement correct.

J'ignorais le degré de monstruosité qui règne auprès de ces radicaux, la perte totale d'humanité est effrayante, la folie des hommes au nom d'une religion me dépassera toujours.
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On ouvre ce livre, on prend connaissance de la situation de ce petit bonhomme qui ne demandait qu'à montrer ses poèmes à Monsieur Tannier, son maître, qui ne demandait qu'à grandir, heureux entre ses parents, ses grands-parents, ses amis, un petit être innocent qui découvre l'horreur dans un milieu ou aucun enfant ne devrait se trouver. Mais hélas, le monde est fait pour les adultes, et les adultes gardent parfois une innocence idiote et coupable, celle qui les amène à entrainer des enfants vers la souffrance extrême.

Ce récit, il vous touche en plein coeur, il vous vole votre âme, parce que cette histoire, ce n'est pas de la fiction, c'est le vécu de famille partie pour la Syrie, c'est l'histoire d'une descente aux enfers sans possibilité de retour.

Je crois que je vais vite lite un autre roman pour faire passer le cafard qui s'empare de moi !

Je terminerai ma chronique par ces parole d'Yves Duteil qui résument si bien cette situation et que je dédie à ces enfants suppliciés :

« J'ai vu des enfants s'en aller, sourire aux lèvres et coeur léger
Vers la mort et le paradis, que les adultes avaient promis
Mais quand ils sautaient sur les mine, c'était Mozart qu'on assassine,
Si le bonheur est à ce prix, de quel enfer s'est-il nourri ? »

je sors amère de cette lecture nécessaire.

Merci à l'auteur d'avoir eu le courage de publier ce récit.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Un livre, petit par le nombre de pages , impressionnant par le récit qu'il contient et le message qu'il porte .
C'est à travers le regard naïf de Fabien que nous allons partir vers la Syrie , vivre l'embrigadement de ses parents et , par force , le sien dans l'enfer de Daesch .
Ce regard d'un petit garçon innocent et heureux va s'embrumer tout au long d'un cheminement idéologique qui le conduira du Paradis à l'enfer , l'exact contraire de ce qui lui était promis , lui , le gamin heureux féru de poésie et de beauté transporté dans un monde de terreur , de violence , de fanatisme , d'interdits , d'obscurantisme ...
Le style brutal , fait de phrases courtes , sèches nous perce jusqu'au fond de nos tripes .La violence ne se décrit pas , elle suinte pourtant dans chaque mot, dans chaque phrase , dans chaque page .Point de dialogues , trés peu de personnages ,peu d'actions mais une pression incessante qui pousse le plus endurci des lecteurs " à imaginer " et , sans doute , à partager la souffrance fièrement et pudiquement retenue par cet enfant trop vite devenu mature . Un livre dont tout est " prison" du début à la fin .Aucune fioriture , aucune issue de secours .
Lire de tels ouvrages ne peut être que salutaire pour une société qui , en inversant ses valeurs , risque de perdre son âme et sa liberté .Mais ça , c'est une autre histoire qui n'est pas encore à écrire , souhaitons le .
Bonne soirée chères amis et amies et à trés bientôt .


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En Syrie, le camp d'Al-Hol accueille, depuis la chute de Daesh, des milliers de familles de djihadistes. Les conditions de vie y sont terribles. Les enfants représentent près des deux tiers de la population du camp (la plupart ont moins de 5 ans).

Fabien/Farid y vit avec sa mère et son petit frère. C'est de ce camp qu'il nous conte son histoire.

Il nous parle de Sarcelles, des copains, du foot et surtout de sa poésie. Il nous parle de la conversion à l'islam de ses parents, de leur fuite vers la Syrie et de leur installation à Raqqah. Il nous parle de l'école coranique, de la première fois qu'il a tenu une arme dans les mains, des exécutions, des enfants-martyres. Il nous parle de ses espoirs de retrouver sa vie d'avant à Sarcelles, de revoir ses grands-parents, et même son ancien instit à qui il n'a pas eu le temps de réciter ses derniers poèmes. Il nous parle de la réalité de la guerre et de ses horreurs, des bombardements, des morts, des blessés, des mutilés. Puis il nous parle du camp d'Al-Hol où il est emprisonné, maltraité, surveillé, battu parce qu'enfant de djihadistes...

Toujours il se raccroche à ses poèmes, qu'il invente et récite, aux autres, pour lui-même, pour ne pas sombrer, pour ne pas tomber, pour garder le moral, pour garder espoir...

Petit roman de 84 pages, il n'en est pas moins poignant et troublant. C'est avec le regard d'un enfant de 10 ans que les faits nous sont racontés. le ton est enfantin mais élaboré, toujours très/trop réaliste. Fabien ne comprend pas tout mais nous, lecteurs, pouvons lire entre les lignes et ce que ce petit garçon vit est terrible. Il nous touche en plein coeur cet enfant qui n'a aucunement sa place dans cette guerre.

Et puis, il y a l'absence d'humanité dans ce camp qui remue beaucoup également. Les conditions de vie déplorables, le manque de soin, le manque d'hygiène, le manque de tout, le surnombre des détenus, les maladies, la violence des gardiens et des interrogatoires, la tension entre les femmes, les dénonciations... tout ça fait penser à d'autres camps quelques décennies en arrière... Qu'autant d'enfants vivent une telle horreur de nos jours, c'est juste impensable...

Difficile de dire qu'on a aimé un tel livre, pourtant et bien que fiction, on ne peut en ressortir indemne. L'histoire est à la fois horriblement poignante et divinement bien écrite.

Un petit roman bouleversant, intense, inoubliable.
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Petit livre coup de poing, coup de coeur....
L'auteur se met à hauteur d'enfant pour raconter une histoire dramatique, celle de ces enfants emmenés par leurs parents qui ont décidé de vivre et de combattre aux côtés de Daesh en Syrie.
Une histoire évidemment douloureuse.
En très peu de pages, l'auteur va nous conter la vie en France, le départ et là-bas.... la nouvelle école, les nouveaux "amis", la violence, la mort puis les camps et l'attente du retour espéré en France.
L'histoire est d'autant plus douloureuse qu'elle nous est racontée par Fabien-Farid, parti à 8 ans en camp à 11.
Ses espoirs, ses attentes, ses incompréhensions....
.
Un texte magnifique, douloureux, violent qui arrive à rendre vivants ses personnages et ce en moins de 100 pages.
Un livre marquant sans conteste.
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Papa et maman ont choisi de partir en Syrie

En racontant le drame d'un petit garçon que ses parents entrainent en Syrie, Rachid Benzine réussit un roman choc. Un récit émouvant qui pose la question du sort de milliers de personnes aujourd'hui piégées.

Fabien est un petit garçon de Sarcelles qui a trouvé en son enseignant de CE2, monsieur Tannier, un allié pour sa grande passion à côté du football, la poésie. Mais le jour où il devait déclamer ses vers devant ses camarades de classe, ses parents lui ont annoncé qu'ils partaient en voyage.
Au terme d'une longue route, il s'est retrouvé au paradis sur terre s'il devait en croire sa mère, à Raqqah en Syrie. Où très vite ce paradis prend des airs d'enfer. Sa mère pore désormais un niqab. En sortant de l'école, «on sait jamais qui est qui. Pour retrouver maman dans le paquet c'était difficile. Elles se ressemblent toutes. Alors fallait que j'attende que maman m'appelle sinon je ne savais jamais avec qui repartir à la fin des cours.» Son père est un combattant, et même s'il est discret, il sent bien que ses certitudes des premiers jours vacillent. En tentant bien que mal à répondre aux questions de son fils, il lâche: «Heureusement qu'on t'a mon petit Fabien pour éviter de perdre complètement la tête.»
Car même s'il a encore le football, on entend lui expliquer que la seule poésie qui vaille est celle qui chante la gloire du califat. Et son père comprend que derrière la candeur de l'enfance, son fils pose les bonnes questions: «Je me demande comment ils ont pu venir à Raqqah en connaissant rien de l'arabe et presque rien de la religion. Sûrement pour apprendre. Mais en fait ils apprenaient pas grand-chose. À eux aussi les Daesh ils leur faisaient répéter des phrases qu'ils devaient connaître par coeur pour faire bonne figure quand ils étaient avec tous les autres barbus et avec les femmes en niqab.» Quand ils se rendent compte de leur erreur, il est trop tard. Ils sont désormais prisonniers, sont obligés de se déplacer en fonction du conflit. Jusqu'à ce jour où son père ne revient pas. Où sa mère est remariée avant que son second mari ne meure lui aussi. Arrive alors un troisième homme, violent, qui va mettre sa mère enceinte avant qu'elle n'obtienne le divorce. Une spirale infernale qui finira dans un camp, dans le Kurdistan syrien, où ils se retrouvent des milliers. Dans cette enclave, véritable cour de miracles, on trouve des dizaines de nationalités. «S'il n'y avait pas mes poèmes, je crois que maman serait déjà morte. Et Selim aussi. Je l'aime mon frère. Quand il n'a pas mal au ventre à cause de la maladie ou parce qu'il n'a pas assez à manger, Selim est le plus gai des compagnons. (...) Je crois que Selim et mes poèmes c'est le meilleur médicament pour soigner tous les malheurs de maman. Parce qu'en vrai on n'a pas souvent de bonnes raisons de rigoler dans le camp.»
Rachid Benzine s'est solidement documenté pour nous offrir ce court mais percutant roman. L'islamologue est en contact avec des réfugiés et partage avec eux un drame qui semble inextricable. La France, encore traumatisée par les attentats qui ont frappé son sol, préfère détourner le regard et laisse ses ressortissants dans ses camps où les conditions de vie sont horriblement difficiles. Même les enfants, victimes collatérales de l'aveuglement de leurs parents, ne sont pas secourus. A travers ces lignes se pose la question de la décision comme le fait Karine Tuil à sa manière. Dans le pays des Droits de l'homme, le principe de précaution – que l'on appellera ici aussi la peur – a pris le pas sur toute considération humanitaire. Outre la colère, on peut légitimement aussi se demander si cette inaction n'est pas une bombe à retardement. Et voilà comment on bascule du conte tragique à la réflexion politique. Sans manichéisme, mais avec des enjeux majeurs. Après Dans les yeux du ciel et Ainsi parlait ma mère, Rachid Benzine donne ici une nouvelle preuve de son formidable talent d'écrivain.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un enfant a quitté son école en France, il a été amené par ses parents dans le « paradis » de Daech.

Fabien est un garçon sensible qui rêvait de devenir poète. Il s'appelle maintenant Farid, il doit apprendre le maniement des armes et même assister à une exécution. On pourrait aussi lui proposer de devenir un martyr en le munissant d'une ceinture d'explosifs. Il se retrouvera dans un camp de réfugiés, dans une enclave qui sera un camp de prisonniers pour les fidèles de Daech. La terrible misère viendra-t-elle à bout de sa poésie et de sa joie de vivre?…

Un court roman, mais une tragédie insupportable, une grosse larme pour les enfants, innocentes victimes de guerres inhumaines.
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Fabien est un petit garçon comme tant d'autres. Il a une vie heureuse entre ses copains, le foot et sa passion pour la poésie.
Enfin... il avait...
Tout a basculé pour lui le jour où ses parents ont décidé de partir en Syrie.

Finie l'existence insouciante et normale d'un enfant de son âge, et tout simplement, finie l'enfance.
Fabien vient de rentrer dans un nouveau monde, un univers qu'il ne comprend pas et dans lequel il se sent perdu et malheureux.
Tiraillé entre son désir de retrouver sa vie d'avant et son envie de faire plaisir à ses parents, il perd tous ses repères et commence à désespérer.

Le camp est effroyable. Les conditions de vie sont abominables, la violence est omniprésente et l'humanité totalement absente.
C'est une sorte de monde parallèle dans lequel la vie humaine n'a aucune valeur.
Les enragés qui dirigent font régner la terreur et tous subissent la folie de ces fous furieux.
Ce ne sont pas des fous de Dieu mais des fous tout court. Ce qui se passe là n'a plus rien à voir avec la religion !

Rachid Benzine nous offre un roman poignant.
Un texte court mais bouleversant. Une lecture marquante.
Fabien, personnage de fiction, amène forcément le lecteur à penser à tous ceux qui vivent réellement l'horreur de ces camps barbares et subissent la folie délirante d'adultes coupables.
Coupables de les endoctriner dans une haine épouvantable, de leur faire vivre mille situations violentes auxquelles des petits ne devraient jamais être confrontés.
Coupables de leur voler leur innocence, de leur voler leur jeunesse, de leur voler leur vie entière.
Ce voyage au bout de l'enfance est bel et bien un véritable voyage au bout de l'enfer, et c'est le coeur serré que j'ai refermé ce livre, remplie d'empathie pour tous ces petits innocents, de colère envers leurs parents qui les entraînent dans ces camps épouvantables, et de haine pour ces monstres qui leur font subir ça.
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Ce roman fort émouvant raconte l'histoire d'un petit garçon heureux dans la vie jusqu'à ce que ses parents l'emmènent en Syrie, croyant trouver le pays de leurs rêves.
Ils ont bien été trompés et tout se terminera mal, comme on peut le penser.
Le langage est bien celui d'un enfant, nous pleurons avec lui et savourons les rares moments de bonheur de ce passionné de foot et de poésie.
Cette lecture est plombante et assez tire-larmes pour un été mais malheureusement réaliste car elle décrit la misère des camps dans lesquels sont entassé.e.s femmes et enfants perdus à cause de Daech...
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Fabien a du manquer l'école, ses parents lui ont promis le paradis .La Syrie, l'état islamique est le but de ce grand voyage et le paradis devient vite un enfer.
Fabien s'appelle à présent Farid et survit comme le gamin de 8 ans qu'il est encore. Raqqa et son enfer, les coups, l'endoctrinement, le maniement des armes, les lionceaux du califat , la délation, la faim, la peur , la mort. Puis la route et enfin un camp en Syrie kurde.... la faim, la peur, la délation toujours et encore, les coups, la maladie .. l'espoir de rentrer en France et de retrouver Sarcelles s'amenuise.
Rachid Benzine confie à Farid le soin de nous raconter l'horreur. Les mots d'un enfant nous vrillent peut-être d'avantage que ceux d'un adulte..
Pourquoi, pourquoi, pourquoi???
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