- Mais... commença Keerik-da, nous ne sommes que des femmes !
J'en reste sans voix.
- Et alors ? s'écrie dame Rikken. Vous n'êtes pas concernées, peut-être ?
- Ma dame, nous... nous portons les enfants, nous travaillons à la ferme, mais nous ne sommes pas faites pour la guerre.
Elle vient à peine d'éclater le crâne d'un homme à grands coups de caillasse ! Elle se paie ma tête ou quoi ? Non, même pas. Dans son esprit bien rangé de Skavienne, la réalité des faits ne pèse pas bien lourd face aux préjugés de toute une vie.
- Parce que tu crois peut-être que les hommes, eux, sont faits, pour la guerre ? Tu crois que je suis venu au monde avec un fléau d'armes entre les mains, juste pour étriper de pauvres gens, hein ? Tu crois que ça me fait plaisir de me balader sur des champs de bataille pour briser des os et trancher des veines ?
La peur est la force maîtresse de toutes les guerres. Celui qui la tient sans sa main rassemble ou divise les armées comme bon lui semble. Celui qui la laisse entrer en lui a perdu le combat avant même de le commencer.
Parfois, un frère, une sœur, c’est tout ce que la vie nous a laissé. C’est le dernier lien avec tous les souvenirs, les lieux disparus, les morts, les époques du passé. Pour Nola, Paol est tout cela à la fois. Pour moi, un frère, c’est juste un traître qui m’a livré à l’ennemi. À chacun sa famille.
Plus on aime, plus on souffre.
- Il y a tout un tas d'histoire à ce sujet, souviens-toi de la légende de Karl-le-Golem … tous les membres de son cercle étaient des hommes, ils étaient ses amants et amants entre-eux.
- Entre hommes ?
- Bon Dieu, Jal, l'homosexualité, ça existe ! Tu es au courant, non ? En tous cas, le cercle était tellement solide que Karl n'a jamais été vaincu en combat. Jusqu'au jour où l'un de ses membres lui a tranché la gorge dans son sommeil - par jalousie.
- Il y a tout un tas d'histoires à ce sujet, souviens-toi de la légende de Karl-le-Golem... Tous les membres de son cercle étaient des hommes, ils étaient ses amants et amants entre eux.
- Entre hommes ?
- Bon Dieu, Jal, l'homosexualité, ça existe ! Tu es au courant, non ? En tout cas, le cercle était tellement solide que Karl n'a jamais été vaincu en combat. Jusqu'au jour où l'un de ses membres lui a tranché la gorge dans son sommeil - par jalousie.
- Je croyais que Karl-le-Golem avait été empoisonné par le démon Eela ?
Il glousse un peu.
- Tu ne sais pas que les contes ont toujours une double lecture ? Le démon Eela représente la jalousie. Tu es naïf, c'est mignon. Parfois, on dirait un vrai bébé.