poésie - quelques pages belles (et jubilatoires) sur le décrochage d'une exposition
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et on marche pieds nus
comme si c’était une grande plage de sable
bousculée
ses hauts, ses bas
ou une grande
oui une très grande baleine
dont la peau tiède encore
s’aplatit de seconde en seconde et alors
il faut se dépêcher
si on veut parcourir
ce qu’il en reste
de plus en plus invisible à tous les regards
et on tremble
un peu de froid
en avançant
tu les vois tourner autour du livre
le grand cahier posé sur le lutrin noir
y pousser leurs enfants à écrire
à dessiner
avec des mots qu’ils n’ont pas choisis
joli musée gâché par
cette affreuse exposition qui n’a rien
à faire ici
souffle le père
à la petite Amélie qui s’applique sous son bonnet rose