Les fourmis travaillent inlassablement sans se poser de questions. Elles accumulent des milliers de vivres dans les réserves et des brindilles pour la construction de la fourmilière. Tout à coup, je remarque que certaines d'entre elles transportent d'étranges choses. Je m'élance et cours le long de la colonne, remontant le courant des ouvrières qui traînent des petits objets inconnus.
Nous rentrons bredouilles et déçus au camp et passons la soirée au "Bar des Pucerons". Mon assistant me rappelle que nous ne pouvons pas vivre longtemps sans notre reine mère. Déjà le manque de naissances se fait sentir car elle pond quelques 142 857 oeufs par jour. Les fourmis noires pourraient en profiter pour nous attaquer. Il a raison, le petit imbécile! Qu'est-ce qui lui prend de raisonner si bien? Après quelques gouttes d'alcool de puceron, je réalise que c'est moi l'imbécile, et le gros! Nous sommes en train de passer en revue tous les mammifères alors que je connais des insectes qui ont eux aussi des poils.
J'avais complètement oublié qu'au contact des hommes, les animaux perdent peu à peu l'usage de la parole ! J'en profite pour expliquer à Elie comment un animal domestique relâché dans la nature est incapable de communiquer avec les autres animaux. Il se laisse bien souvent mourir de tristesse et de faim.
Il m'avoue aussi que, sans moi à ses côtés, il serait mort de peur depuis longtemps. Il trouve que je suis un détective formidable. Il est très bien, ce petit !