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Une lecture dépaysante sur un sujet très particulier qui aborde le thème du déni de grossesse et qui sera traité ici de façon surprenante tant au niveau narratif que du scénario.
"Tombée des nues", un titre parfait pour résumer la sidération que peut provoquer un tel événement, la subtilité de ce récit est de nous faire prendre conscience que si la mère est bien sûr la première concernée, l'entourage immédiat est impacté de façon immédiate et brutale et plus encore ici à la montagne et en hiver dans une bergerie.
Un roman chorale dont le parti pris narratif sera d'être volontairement chaotique, à l'image du désordre matériel et émotionnel que va provoquer l'événement, un roman qui pose à peu près toutes les questions en donnant la parole à un panel de personnages allant de la mère au père, des voisins et amis en passant par la sage femme et l'ancienne institutrice aigrie ou encore la famille.
Le fait que cette naissance "miraculeuse" se soit produite dans ce microcosme montagnard avec ses analogies particulières relatives notamment à l'élevage de chèvres donne une dimension philosophique particulière a toutes les réflexions qui vont en découler.
L'auteur propose deux grilles de lectures, l'une est classique et l'autre propose de suivre le cheminement de chaque témoin et l'évolution de son point vue en "sautant" d'un paragraphe à l'autre, original et ingénieux.
Bien que parfois incommodé par cette narration décousue, j'ai aimé tous ces questionnements sur un sujet que je ne connaissais pas et qui se révèle d'une grande complexité, beaucoup de phrases marquantes et autant de réflexions fascinantes, différents points de vue qui abordent autant de questions couvrant un large panel tant psychologique, qu'émotionnel ou même matériel.
Une belle image de la solidarité montagnarde également qui procure une chaleur bienvenue, j'ai aimé cette expérience de lecture et cette impression de m'être instruit sur un sujet dont la somme de connaissances est semble-t-il aujourd'hui encore très théorique.
Il me reste à remercier Croquignol dans le rôle du "vil tentateur", merci à toi ;)
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Dans un village de montagne, une femme donne naissance à un enfant dans une baignoire sans avoir pris conscience qu'elle était enceinte. ● J'ai commencé à lire l'oeuvre de Violaine Bérot par Comme des bêtes, le dernier paru, et on retrouve dans Tombée des nues cet entrecroisement de voix narratives et cette écriture si réussie de l'oralité. ● On a en outre la possibilité de lire de roman de deux façons différentes : soit chronologiquement, soit par voix narrative : c'est là un procédé très original, que je n'ai encore jamais vu ailleurs. ● Néanmoins j'ai été un peu déçu car je trouve le récit moins riche que Comme des bêtes, et le double parcours de lecture, assez artificiel, n'apporte pas grand-chose au roman. ● Je vais cependant continuer à explorer l'oeuvre cette autrice car j'aime beaucoup son style – et contrairement à d'autres elle a vraiment quelque chose à dire.
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Voici un livre original qui traite d'un sujet difficile , l'histoire d'une naissance inopinée et les quelques jours qui suivent cet événement narrée par différents personnages denses : la grand- mère, Baptiste, le Pére, Marion, la mère, la sage femme , la bavarde madame Peyre et l'ami cher du couple .
Baptiste et Marion , leur chienne Sucette mènent une vie simple, une vie de labeur , dans un village reculé .
Ils élèvent des bêtes.. Ils ont un rapport charnel à la nature et aux animaux.
Une nuit de tempête de neige, Marion est prise de violentes douleurs: elle est en train d'accoucher , seule dans sa salle de bains ........
Personne n'a absolument rien deviné ni soupçonné pendant ces neuf derniers mois, aucun signe qu'un enfant grandissait en Marion......
La jeune femme , en état de sidération, muette , n'exprimait rien, pas un mot , pas un geste ni un cri , elle était hébétée, , ne parvenait plus à revenir à la réalité , anéantie .......devant la petite fille qu'elle venait de mettre au monde .
Pour les femmes victimes d'un déni de grossesse , ce qui leur arrive est trop inconcevable pour qu'elles puissent l'accepter .Un bébé qui sort de leur corps , cela dépasse l'entendement !
Quelle souffrance psychologique peut conduire une jeune femme à laisser grandir un bébé dans son ventre sans l'autoriser à exister ?
De quoi se protège Marion pour refuser de s'écouter à ce point ?
Parviendra t- elle à tisser des liens avec cette petite fille ?
A l'aide d'une écriture précise,rapide , pressée,tout en tension psychologique,telle une course folle menée dans l'urgence d'aider cette femme , des phrases justes , coups de poing , l'auteur traduit le cyclone mental qui s'abat sur la vie de Marion, le choc salutaire afin d'aider une femme à se dépêtrer de sa douleur, une intrusion et une souillure intolérables pour elle et l'extraordinaire puissance de vie de ces enfants - là !
Un livre écrit avec intelligence , originalité , profondeur et sensibilité qui ne peut ne pas plaire à tout lemonde à cause de sa construction, chacun peut le lire de deux façons, en effet !
Je n'ai jamais lu d'ouvrage traitant ce sujet , je ne connais pas l'auteur .
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Violaine Bérot aborde ici le déni de grossesse. Cette enfant que personne n'attendait, tombée des nues, va bouleverser la vie de ses parents, de la famille, des voisins et amis, du village tout entier, du personnel hospitalier.

Dans ce roman choral, l'auteur fait la part belle à l'oralité et nous donne à entendre la voix de chacun des protagonistes face à cet événement. Je pense qu'il faut le lire avant Comme des Bêtes qui est bâti sur le même procédé narratif et est plus abouti. La lecture de ce roman reste cependant riche et j'ai aimé la manière dont l'auteur a construit son histoire en offrant une ossature sans s'appesantir sur des détails inutiles, laissant également le lecteur se faire sa propre idée.


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Le déni de grossesse est un sujet délicat et difficile auquel s'est attaquée Violaine Bérot dans « Tombée des nues », un petit ouvrage à la rédaction originale puisqu'il peut se lire de deux façons : soit de manière linéaire, en enchaînant les différents paragraphes numérotés, soit en se laissant guider par les numéros en fin de paragraphe, indiquant le prochain auquel se reporter. Une manière peut-être de prendre ce sujet plus à distance, c'est malin et intelligent.

En tout cas, quelle que soit la façon dont on aborde l'ouvrage, par jour ou par personnage, le sujet est traité de la même manière : les différentes réactions de sept personnages en apprenant que Marion, une femme d'un petit village montagnard, a accouché d'un enfant alors même que son compagnon Baptiste et elle ignoraient tout de sa grossesse. La lecture par numéros fait parler en premier la personne la plus étrangère à l'histoire, Suzanne Peyre, la femme du maire, la plus choquée par l'évènement et qui a des mots très durs à l'encontre du couple, les accusant de négligence. S'enchaînent ensuite les pensées de la sage-femme qui s'est occupée de Marion, soucieuse de l'état de détresse qu'elle devine chez la nouvelle maman, puis les parents de cette dernière, choqués d'abord puis ravis, ensuite Dédé et Tony, les amis solides du couple, avant de laisser la parole à Baptiste, lui qui ne voulait pas d'enfant mais qui pourtant tombe instantanément amoureux de son bébé, et à Marion, la victime de cette grossesse non attendue, et donc non désirée. La seule qui reste bloquée dans le malheur. Ces pensées s'enchaînent sans transition, se fondent les unes dans les autres, avec ce rythme propres à la litanie d'une parole uniquement intérieure, de la personne la plus étrangère à ce tourbillon pour terminer par la personne la plus concernée, Marion. Marion si touchante dans sa détresse, sa sidération, son refus de comprendre ce qui lui arrive (« j'avais mal aux mâchoires à force de retenir ma haine, je souriais, je ne cessais plus de sourire, je n'avais trouvé que cette parade, sourire, puisque j'étais incapable de hurler. ») et qui se retrouve si seule, si incomprise (« […] Marion va bien elle se remet, la voix qui les prononçait se distordait, ricanait, c'était Baptiste et ce n'était plus lui, la voix riait, se moquait, Marion va bien elle se remet, ça pouffait de rire dans mon crâne, Marion va bien elle se remet, alors je souriais, qu'aurais-je pu faire d'autre que sourire puisque j'allais bien, puisque je me remettais »).

Au-delà du sensationnel, l'événement interroge de façon intime les personnages, puisqu'il ravive certaines plaies, de l'institutrice impuissante à aider son élève battu par ses parents, aux grands-parents aux rapports compliqués avec leur fille qui ne s'est jamais sentie à la hauteur de leurs espérances, à ces futurs parents ignorants de leur statut en devenir, qui leur tombe dessus d'un coup. Mais surtout à cette mère qui ne l'a pas demandé, qui est abasourdie devant la violence de ce qui lui arrive, elle qui se demande si elle sera capable de ne pas faire du mal à ce bébé qu'elle ne peut appeler le sien. Un beau roman qui interpelle sur ce refus de voir ce qui pourtant devrait être frappant, une grossesse, sur le désarroi face à l'indicible, à l'impréparation que ce déni engendre (c'est déjà parfois difficile de devenir mère en s'y préparant pendant neuf mois, alors en quelques heures…), et qui est si bien rappelé par la sage-femme : « j'aurais tellement aimé pouvoir la rassurer, la déculpabiliser, parce que tout le monde pense que c'est normal pour une mère d'aimer son enfant mais ce n'est pas vrai, accepter son bébé ça peut prendre des jours et des jours, j'aurais voulu lui expliquer, on ne devient pas maman par magie, ça vient doucement, prenez votre temps. »
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Voici un livre original pour sa lecture en décalé si on le désire. En effet, on peut suivre le chemin par des numéros. du coup, au lieu de lire de la page 1 à la fin, commence à un endroit puis à la fin de cet endroit un autre numéro est indiqué on s'y rend et on navigue ainsi dans le livre en avant en arrière.
En fait, c'est un livre choral, sauf que là on a le choix de lire toute l'histoire d'un personnage puis un autre etc au lieu : un coup c'est moi qui parle puis un autre et un autre et on retourne à l'autre. C'est moins déstabilisant pour ceux qui ont du mal avec ce genre de roman. Pour ma part, j'ai trouvé le concept original.
Le sujet l'est aussi original, je n'avais jamais lu de roman sur ce déni de grossesse. Au fil du récit on peut deviner pourquoi cela s'est produit mais je pense que l'auteur aurait pu creusé encore un peu plus sur le plan psychologique. Mais ça reste un roman et non un essai, l'histoire autour est réconfortante ça donne un équilibre entre la souffrance psychologique de la maman et la joie de ce miracle dans la famille des parents et le branle bas au village. J'ai bien aimé l'ambiance, la solidarité des villageois, les Adèles qui vont même procéder au vote pour le choix du prénom du bébé, mettre les femmes au tricot pour apporter une layette à la maternité.
Il a de beaux personnages, puis les voix des uns et des autres qui offrent tout ces possibles dans l'histoire, j'ai beaucoup aimé, je regrette juste que ce fut si court. J'aurai aimé le retour de la maman, l'accueil du bébé au village et la suite, comment la maman va adopter ce bébé. Un sujet intéressant qui pourrait expliquer parfois les drames d'infanticide qui sont peut être la suite du déni de grossesse. Cela n'est jamais dit, mais est ce moins abordé ?
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Dans un village de montagne vivent Baptiste et Marion, éleveurs de chèvres.
Marion a 42 ans et un beau jour, elle accouche sans s'être rendu compte qu'elle était enceinte.
Deuxième roman de Violaine Bérot que je lis.
Deuxième coup de coeur.
Le processus est le même que dans « Comme des bêtes »
C'est l'entourage qui raconte les événements.
Petit plus sympathique et original ici, le roman peut se lire de deux manières.
Soit page après page, traditionnellement.
Soit comme un jeu de piste, en commençant par le chapitre 5 et en découvrant à la fin quel chapitre lire, et ainsi de suite.
J'ai d'abord choisi la deuxième solution ayant ainsi l'intégralité du récit de chaque personnage.
Le teste est sans points.
Que des virgules.
Et pourtant, aucune gêne à la lecture.
C'est un roman sur le déni de grossesse et les conséquences sur la mère.
C'est tout en nuance, en sensibilité, en petites touches.
Aucun jugement de valeur n'est porté.
Juste des faits, des perceptions, des ressentis.
L'écriture est très belle et tous les personnages plus qu'attachants.
Un bon écrivain, c'est vraiment un grand bonheur pour le lecteur.
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Peut_on , d'un déni de grossesse, faire un court roman plein de poésie? Aucun jugement dans cet ouvrage . Violaine Bérot pose les faits, avec infiniment de pudeur et de délicatesse, elle sait si bien le faire!. Tour à tour les personnages commentent, s'interrogent, manifestent désarroi, colère, doute, inquiétude... Mais il émane de cette naissance non attendue de la tendresse, des teintes pastels, une attention bienveillante portée à la mère et à l'enfant. décidément, je n'ai qu'une envie: découvrir tous les autres ouvrages de cette auteure. J'ai juste été un peu gênée par la présentation du livre, je n'en dis pas plus, découvrez Violaine Bérot !
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Je poursuis ma lecture des ouvrages "récents" de Violaine Bérot. Je retrouve sa plume au service d'un sujet profond, puissant, fondamental : le dénie de grossesse. le titre résume bien la situation. Tout le monde tombe des nues. Rédigé sous forme de roman choral, ce dernier est volontairement destructuré avec une sorte d'interactivité avec le lecteur rappelant les livres dont vous êtes le héros. Soit, on le lit comme un roman "normal" propose l'autrice, soit on suit les indications. J'ai joué le jeu, heureusement, je crois que tout mélangé m'aurait complètement perdu. le choix fait par l'auteure est de donner la parole à chaque personnage. La forme est amusante, est-elle vraiment utile et adaptée au propos ? Je me pose la question. Quoi qu'il en soit, la vision des personnages apporte des éclairages spécifiques sur le thème. La mère, le père (en derniers), les gens du village, la communauté qui en cause, qui juge, qui aide, les amis. L'aspect social et solidaire m'a beaucoup plu. Les deux derniers portraits (du père et de la mère) sont très forts. L'artiste excelle dans l'art de nous mener dans des territoires humains troubles, authentiques et nuancés. Ce n'est pas l'ouvrage qui m'aura le plus parlé, mais je trouve ça parfaitement courageux et nécessaire de s'y être collé. Respect Madame Bérot.
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Coup de coeur pour ce récit choral, il
donne la voix à sept personnages après la naissance « miraculeuse » d'un bébé .
L'auteure explore avec beaucoup
de pudeur le déni de grossesse, les personnages expriment dans leurs mots leurs sentiments et leur solidarité envers les nouveaux parents sans porter de jugement . le texte est touchant .
Seule Mme Peyre trouble la fin
du recit pour dire la nécessité d'une surveillance sociale des parents.
Marion a fait un déni de grossesse , elle élève des chèvres et constate qu'elle n'est pas dotée du même instinct maternel que les caprins.Et ce que lui dit la sage-femme avec beaucoup de douceur a valeur universelle .Et le lecteur a de l'empathie pour Marion', il lui fait confiance..,
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