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Coup de coeur pour ce récit choral, il
donne la voix à sept personnages après la naissance « miraculeuse » d'un bébé .
L'auteure explore avec beaucoup
de pudeur le déni de grossesse, les personnages expriment dans leurs mots leurs sentiments et leur solidarité envers les nouveaux parents sans porter de jugement . le texte est touchant .
Seule Mme Peyre trouble la fin
du recit pour dire la nécessité d'une surveillance sociale des parents.
Marion a fait un déni de grossesse , elle élève des chèvres et constate qu'elle n'est pas dotée du même instinct maternel que les caprins.Et ce que lui dit la sage-femme avec beaucoup de douceur a valeur universelle .Et le lecteur a de l'empathie pour Marion', il lui fait confiance..,
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Tombée des nues est le premier roman de Violaine Bérot que je lis, et ce ne sera pas le dernier . Quel coup de foudre ! L'écriture est d'une puissance, elle vient nous chercher, nous touche, nous secoue... Les mots sont justes et forts.
J'ai été incapable de lâcher ce roman une fois commencé.
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Violaine Bérot aborde ici le déni de grossesse. Cette enfant que personne n'attendait, tombée des nues, va bouleverser la vie de ses parents, de la famille, des voisins et amis, du village tout entier, du personnel hospitalier.

Dans ce roman choral, l'auteur fait la part belle à l'oralité et nous donne à entendre la voix de chacun des protagonistes face à cet événement. Je pense qu'il faut le lire avant Comme des Bêtes qui est bâti sur le même procédé narratif et est plus abouti. La lecture de ce roman reste cependant riche et j'ai aimé la manière dont l'auteur a construit son histoire en offrant une ossature sans s'appesantir sur des détails inutiles, laissant également le lecteur se faire sa propre idée.


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Le déni de grossesse est un sujet délicat et difficile auquel s'est attaquée Violaine Bérot dans « Tombée des nues », un petit ouvrage à la rédaction originale puisqu'il peut se lire de deux façons : soit de manière linéaire, en enchaînant les différents paragraphes numérotés, soit en se laissant guider par les numéros en fin de paragraphe, indiquant le prochain auquel se reporter. Une manière peut-être de prendre ce sujet plus à distance, c'est malin et intelligent.

En tout cas, quelle que soit la façon dont on aborde l'ouvrage, par jour ou par personnage, le sujet est traité de la même manière : les différentes réactions de sept personnages en apprenant que Marion, une femme d'un petit village montagnard, a accouché d'un enfant alors même que son compagnon Baptiste et elle ignoraient tout de sa grossesse. La lecture par numéros fait parler en premier la personne la plus étrangère à l'histoire, Suzanne Peyre, la femme du maire, la plus choquée par l'évènement et qui a des mots très durs à l'encontre du couple, les accusant de négligence. S'enchaînent ensuite les pensées de la sage-femme qui s'est occupée de Marion, soucieuse de l'état de détresse qu'elle devine chez la nouvelle maman, puis les parents de cette dernière, choqués d'abord puis ravis, ensuite Dédé et Tony, les amis solides du couple, avant de laisser la parole à Baptiste, lui qui ne voulait pas d'enfant mais qui pourtant tombe instantanément amoureux de son bébé, et à Marion, la victime de cette grossesse non attendue, et donc non désirée. La seule qui reste bloquée dans le malheur. Ces pensées s'enchaînent sans transition, se fondent les unes dans les autres, avec ce rythme propres à la litanie d'une parole uniquement intérieure, de la personne la plus étrangère à ce tourbillon pour terminer par la personne la plus concernée, Marion. Marion si touchante dans sa détresse, sa sidération, son refus de comprendre ce qui lui arrive (« j'avais mal aux mâchoires à force de retenir ma haine, je souriais, je ne cessais plus de sourire, je n'avais trouvé que cette parade, sourire, puisque j'étais incapable de hurler. ») et qui se retrouve si seule, si incomprise (« […] Marion va bien elle se remet, la voix qui les prononçait se distordait, ricanait, c'était Baptiste et ce n'était plus lui, la voix riait, se moquait, Marion va bien elle se remet, ça pouffait de rire dans mon crâne, Marion va bien elle se remet, alors je souriais, qu'aurais-je pu faire d'autre que sourire puisque j'allais bien, puisque je me remettais »).

Au-delà du sensationnel, l'événement interroge de façon intime les personnages, puisqu'il ravive certaines plaies, de l'institutrice impuissante à aider son élève battu par ses parents, aux grands-parents aux rapports compliqués avec leur fille qui ne s'est jamais sentie à la hauteur de leurs espérances, à ces futurs parents ignorants de leur statut en devenir, qui leur tombe dessus d'un coup. Mais surtout à cette mère qui ne l'a pas demandé, qui est abasourdie devant la violence de ce qui lui arrive, elle qui se demande si elle sera capable de ne pas faire du mal à ce bébé qu'elle ne peut appeler le sien. Un beau roman qui interpelle sur ce refus de voir ce qui pourtant devrait être frappant, une grossesse, sur le désarroi face à l'indicible, à l'impréparation que ce déni engendre (c'est déjà parfois difficile de devenir mère en s'y préparant pendant neuf mois, alors en quelques heures…), et qui est si bien rappelé par la sage-femme : « j'aurais tellement aimé pouvoir la rassurer, la déculpabiliser, parce que tout le monde pense que c'est normal pour une mère d'aimer son enfant mais ce n'est pas vrai, accepter son bébé ça peut prendre des jours et des jours, j'aurais voulu lui expliquer, on ne devient pas maman par magie, ça vient doucement, prenez votre temps. »
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Je n'avais jamais vu cela : un roman qui commence par un Avertissement au lecteur : « ce livre peut être lu de 2 façons : soit comme un libre normal, soit en suivant un autre ordre [] : Commencez au numéro 5; en fin de chaque paragraphe vous trouverez entre parenthèses le numéro du paragraphe suivant. »

Je ne savais pas quoi faire, j'ai donc choisi l'option 2, et je ne suis pas déçue. J'ai retrouvé le style d'écriture très poétique que j'avais tant aimé dans Comme des bêtes : plusieurs personnages qui racontent leur point de vue.

C'est un très joli roman sur une vie bouleversée par l'arrivée très inattendue d'un bébé, suite à un déni de grossesse. C'est la vie de tous qui est perturbée : les parents, bien sûr, mais aussi tous leurs proches : famille, amis, voisins, village. Une telle nouvelle ça fait remonter beaucoup de choses.

C'est très bien fait à lire !
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Avez-vous déjà lu 2 fois d'affilée le même roman ? Moi, jamais. Il y en a trop qui attend dans ma bibliothèque.
Et pourtant, Violaine Berot sera parvenue à me faire faire ce pas de côté. Elle propose 2 conférences différentes pour son roman. le premier, classique en tournant les pages les unes après les autres. le 2ème en suivant la voix de chacun de ses personnages.
C'est inattendu et l'expérience intéressante.
Après ma découverte cet été de son dernier roman "comme des bêtes" j'étais curieuse d'en lire davantage d'elle. Cela confirme mon sentiment. C'est terriblement sensé. Elle réussit comme nul autre à donner la voix à chacun, à laisser s'exprimer son ressentiment sans jugement.
Une longue phrase, sans point ni majuscule. Les récits se mélangent comme le murmure et les rumeurs qui remuent tout un village et tout se mêlent de manière intelligible.
Un merveilleux roman sur le déni de grossesse, la maternité, l'acceptation et la solidarité.
Splendide!
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Suite à ma lecture du livre "Comme des bêtes", qui m'avait fortement emballée, j'avais l'intention de poursuivre ma découverte de Violaine Bériot par un autre de ses livres sans en connaître le thème ni avoir lu la 4e de couverture, c'est ainsi que ma lecture de Tombée des nues à débuter. A l'instar de Chanson Douce de Leila Slimani, on connaît des le début l'intrigue : Marion fait un déni de grossesse et accouche chez elle, dans l'incompréhension de son mari Baptiste et la surprise du reste du village. A chaque paragraphe, le narrateur change, nous mettant ainsi dans la peau de Marion, de Baptiste, mais aussi de la sage-femme, des parents de Marion ou encore d'une multitude de protagonistes, habitants du village. L'écriture est hachée, franche, parfois crue ou douloureuse. Chacun essaie de bien faire devant cette situation complètement inattendue.
L'histoire est très touchante et aborde ce sujet peu exploité qu'est le déni de grossesse, tout comme dans le livre "Comme des bêtes" où il est question du jugement face au handicap. J'ai encore une fois adoré le style de Violaine Bériot, auteure à mon sens bien trop peu connue au prorata de son talent. La succession de narrateurs et de points de vue nous rapprochent des protagonistes.
Enfin, l'auteure a choisi de proposer deux ordres de lecture : l'un classique et l'autre par personnage, je trouve cela très intriguant et me pousse à relire l'ouvrage, chose que je fais rarement.
Encore bravo.
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Je poursuis ma lecture des ouvrages "récents" de Violaine Bérot. Je retrouve sa plume au service d'un sujet profond, puissant, fondamental : le dénie de grossesse. le titre résume bien la situation. Tout le monde tombe des nues. Rédigé sous forme de roman choral, ce dernier est volontairement destructuré avec une sorte d'interactivité avec le lecteur rappelant les livres dont vous êtes le héros. Soit, on le lit comme un roman "normal" propose l'autrice, soit on suit les indications. J'ai joué le jeu, heureusement, je crois que tout mélangé m'aurait complètement perdu. le choix fait par l'auteure est de donner la parole à chaque personnage. La forme est amusante, est-elle vraiment utile et adaptée au propos ? Je me pose la question. Quoi qu'il en soit, la vision des personnages apporte des éclairages spécifiques sur le thème. La mère, le père (en derniers), les gens du village, la communauté qui en cause, qui juge, qui aide, les amis. L'aspect social et solidaire m'a beaucoup plu. Les deux derniers portraits (du père et de la mère) sont très forts. L'artiste excelle dans l'art de nous mener dans des territoires humains troubles, authentiques et nuancés. Ce n'est pas l'ouvrage qui m'aura le plus parlé, mais je trouve ça parfaitement courageux et nécessaire de s'y être collé. Respect Madame Bérot.
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Lu d'une traite (160 pages à peine) dans la foulée de Comme des bêtes du même auteur. J'ai craint le pire quand j'ai vu qu'il y avait deux pistes de lecture, chronologique ou par narrateur (il y en a 7 qui racontent l'histoire à tour de rôle). Peut-être une sorte d'exercice lié au fait que le livre a été écrit en résidence d'écriture ?
Le lecteur sait toujours qui parle dans cette succession de courts paragraphes, chacun apporte sa touche à l'histoire comme autant de coups de pinceaux sur la toile du peintre qui permettent d'aborder l'instinct maternel (s'il existe), le déni de grossesse et certains de ses ressors, la délicate prise en charge qui en découle que ce soit par le corps médical (qui détient forcément la vérité) ou encore les voisins (suspicieux) et les amis (solidaires).
Enfin, l'absence de longues descriptions n'empêche pas le fort ancrage de l'histoire dans son contexte géographique (la montagne en hiver) et socio-professionnel (les villageois et l'élevage de chèvres).



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En bonne lectrice bien élevée, j'ai tenté de rentrer dans le jeu de l'auteure et de lire le récit en suivant un personnage, mais ça m'a vite ennuyée : je n'aime pas quand la lecture demande un trop gros effort, j'aime quand c'est fluide, que je ne suis pas obligé de réfléchir autrement que sur l'histoire qu'on me raconte. Un peu paresseuse ? Oui ! Je le revendique. J'ai vite laissé tomber et j'ai lu comme d'habitude. Je me suis alors enfin laissée happer par l'histoire. Une femme, un village entier qui découvre quelque chose qui aurait dû se voir comme le nez au milieu de la figure. Avec une approche très fine, Violaine Bérot décortique le douloureux sujet du déni de grossesse, et conte la lente déflagration de la nouvelle sur tout un village. C'est juste, c'est doux, c'est touchant, c'est particulièrement bien amené, sans jugement, avec tendresse. Un beau roman, auquel j'ai pensé plusieurs jours.
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