C’est cet être incompréhensible qui est le moteur et le conservateur de l’univers. Toutes choses retomberaient dans le chaos, s’il cessait un instant de veiller sur l’oeuvre de ses mains. La matière est incapable de penser et d’agir, Il faut au peuple des dieux qui frappent ses regards et dont il redoute la puissance mystérieuse. Les tyrans ont besoin, eux aussi, d’être maîtrisés par la crainte. L’idée d’un être supérieur qui peut non seulement les frapper de la foudre, mais encore leur infliger des châtiments après leur mort, les empêche souvent d’abuser de leur puissance et d’opprimer les peuples qu’ils ont mission de gouverner... »
Hermès Trismégiste, que les occultistes regardent comme leur patriarche, ne tient pas un autre langage dans les fragments qui nous restent de ses nombreux écrits.
En Égypte, le peuple était polythéiste, mais la caste sacerdotale ne se faisait aucune illusion sur la nature et la valeur des fausses divinités.
Lorsqu’un profane demandait à être initié aux mystères de l’Ordre, le roi le recommandait aux prêtres qui l’envoyaient à Memphis, et de Memphis à Thèbes. S’il subissait d’une manière satisfaisante les épreuves auxquelles on le soumettait, l’introducteur le présentait à l’hiérophante, aux pieds duquel il s’agenouillait, un bandeau sur les yeux, pendant qu’un des assistants lui mettait la pointe d’une épée sur la gorge.
Au serment de fidélité qu’on lui faisait prêter, il devait ajouter celui de discrétion, serment dont la violation aurait eu pour lui des conséquences redoutables.
Nous ne dirons qu’un mot de l’occultisme dans les Gaules. On sait que les druides ne nous ont laissé aucun monument écrit pouvant nous renseigner sur ce point.
Comme leur enseignement était oral, la plupart des auteurs en ont conclu, à tort selon nous, qu’ils n’écrivaient pas. Les druides avaient une écriture sacrée qui portait le nom d'ogham. Tout fait donc supposer qu’ils possédaient des livres écrits avec ces caractères, livres qu’ils évitaient de mettre sous les yeux du peuple et qui ne sont pas arrivés jusqu’à nous.
Le mot druide, draoi en gaëlic, signifie devin, augure, magicien.
L’âme universelle désignée sous le nom de spiritus, écrit Dupuis, et comparée à l’esprit de vie qui anime toute la nature, se distribuait principalement dans les sept sphères célestes, dont l’action combinée était sensée régler les destinées de l’homme et répandre les germes de vie dans tout ce qui naît ici- bas. Les anciens peignaient ce souffle unique, qui produit l’harmonie des sphères, par une flûte à sept tuyaux qu’ils mettaient entre les mains de Pan ou de l’image destinée à représenter la nature universelle.
L’occultisme remonte au Paradis terrestre. Ce fut là, en effet, sous les ombrages de l’Eden, que Satan, le prince de l'air, réussit à faire de l’homme un révolté.