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4,3

sur 2582 notes
Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma lecture de 173 pages.
Et quelle lecture!!! autant j'ai eu du mal avec Paris-Briancon de l'auteur autant la j'ai eu vraiment un coup de ♥♥. J'ai dévoré ce témoignage, Un livre difficile poignant triste et plein d'amour de la part de la maman bien sûr c'était beau fort intense, des souvenirs des larmes aux yeux (et oui j'ai pas honte de le dire)un livre qui m'a touché d'autant plus qu'un passage du livre m'a fait pense à notre fille (voir citation).
Comme je dis toujours ceci n'est que personnel
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Son téléphone sonne, il répond à la dernière seconde, un peu stressé. Pourtant, c'est sa petite soeur qui l'appelle mais elle le fait rarement car ils se parlent surtout quand il revient à la maison parfois le week-end. Alors il décroche. Pas de son. Il dit son prénom, Léa, puis un souffle. Un murmure qui dit qu'il vient de se passer quelque chose. Quoi ? « Papa vient de tuer maman . »

C'est ainsi que commence le roman, que les larmes montent et que je comprends que cette lecture ne va pas me laisser indemne. Un féminicide n'est en effet pas un fait divers ni un crime passionnel comme on a pu le dire pendant des années mais un crime, tout court. Froid, violent, irréversible. Un crime de possession, comme je l'ai lu il y a peu. Si tu n'es pas avec moi, tu ne seras plus.

Là où Philippe Besson diffère de ce que j'ai pu lire auparavant c'est qu'il se concentre sur l'après et surtout sur les victimes collatérales de ce drame, les enfants. Évidemment que nous sommes choqués quand de tels crimes sont perpétrés, évidemment que l'on pense à la famille, aux souffrances subies pendant des années auparavant mais après ? Est-ce que l'on pense à l'après ? Est-ce que l'on imagine ce que c'est quand on a treize et dix-neuf ans et que notre père vient de tuer notre mère ? Comment vit-on avec cette souffrance, ce vide et comment se reconstruit-on ? D'ailleurs, est-il possible de se reconstruire ? Tellement de questions qui n'ont pas réellement de réponses car même si les histoires se ressemblent, elles sont vécues par des êtres humains, tous différents à leur manière.

« Ceci n'est pas un faits divers » est un livre bouleversant car il est impossible de rester de marbre devant une telle histoire, surtout quand on la sait inspirée de faits réels. Et on s'attache à cette soeur et ce grand frère, tellement. J'aurais aimé pouvoir remplir le vide dans leur coeur, j'aurais voulu les faire sourire, juste une fois. Mais je n'oserais pas leur dire qu'un jour, ça ira mieux. Même quand j'aurais envie d'y croire très fort. Car comment je peux savoir comment on vit après une horreur pareille ?

Même si le thème est tragique, l'auteur ne tombe pas dans le pathos ni l'espoir à outrance. Il dépeint les choses avec une justesse et une sincérité touchantes et nous montre la vie avec toutes ces nuances. Ni noir ni blanc, plutôt un immense camaïeu de gris. C'est un roman qui est nécessaire car même si le sujet est connu de tous, il n'est pas encore assez reconnu, traité, soutenu. Beaucoup ferment encore les yeux ou se bouchent les oreilles pour ne pas entendre les cris, prétextent un contretemps pour ne pas prendre les plaintes, disent que ça va être la grande cause du gouvernement et finalement, elles continuent à mourir sous les coups d'un conjoint, d'un mari ou d'un ex qui ne supporte juste pas un « non ». C'est inadmissible. C'est pourquoi il faut écrire, lire, partager des histoires comme celles-ci, peut-être pour réveiller certaines consciences et mettre fin un jour à ces crimes.
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Je ne lis jamais la 4ème de couverture, donc la thématique des bouquins est souvent une surprise... (je dis "souvent" parce que parfois je lis vos chroniques quand même...).

Mais quand dès les premières pages, on apprend que "papa vient de tuer maman", ça pose le décor direct.

Violent, glaçant, poignant, déchirant.

L'acte en lui-même c'est certain. Et les années qui l'ont précédé, et toutes celles qui vont suivre...
Ce n'est pas "seulement" une femme qui a été tuée, une mère qui est morte... c'est aussi une partie de l'âme de ceux qui restent. Des âmes profondément meurtries, impactées de plein fouet, des vies qui basculent.

La plume de Philippe BESSON m'a transportée encore une fois, dans ce court et puissant roman, inspiré de faits réels. Les larmes aux yeux. le coeur gros.

À lire. Si vous en avez la force.
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« Papa a tué maman », c'est ce que Léa,13 ans annonce à son frère, danseur à l'opéra de paris au téléphone. Un féminicide vu et raconté par le frère, narrateur qui illustre avec force les conséquences dramatiques qu'il engendre dans la vie des enfants. le cheminement psychologique des dégâts causés à la famille sont remarquablement décrits avec un sensibilité à fleur de peau. L'écriture sobre et élégante de Philippe Besson nous délivre un témoignage particulièrement émouvant.
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Chaque début d'année, je me prévois la lecture du nouveau Philippe Besson. Depuis le temps que je le lis, je devrais ne plus être surpris. Mais justement, la qualité de ses romans repose sur leur singularité. Il n'est jamais présent là où on l'attend. Et même quand le thème a déjà été traité, il trouve un angle qui fait la différence.

Le millésime 2023 ne déroge pas à la règle. le féminicide est un des sujets importants de notre société actuelle, mais l'auteur détourne la caméra pour s'intéresser aux victimes collatérales d'un tel drame. On entre dans l'esprit de l'ainé de la famille qui doit faire face aux conséquences. En plus de porter le deuil de sa mère, le rejet de son père, il doit aussi soutenir sa jeune soeur.

Pour tenter de comprendre l'inexplicable, le narrateur scrute ses souvenirs. Il regarde le passé avec les éléments du présent et ressent une forme de culpabilité. On découvre la porosité qui existe entre les différents membres d'une famille. Leur vie est définitivement bouleversée par le dérapage de l'un d'entre eux. Leurs destins sont liés et il les entraîne dans sa chute.

L'auteur continue dans le format court qui est sa marque de fabrique. le texte se lit très vite, mais son impact émotionnel n'en reste pas moins considérable. Avec sa délicatesse habituelle, il met en lumière les cassures de l'être humain, confronté à une tragédie et dont le quotidien ne sera plus jamais le même. Sans tomber dans la sensiblerie, il nous brosse le portrait de personnages qui doivent se reconstruire sur les ruines d'une relation familiale déjà compliquée.

L'écriture de Philippe Besson est toujours aussi sobre mais d'une grande justesse. Elle donne corps aux sentiments des protagonistes et transmet une vague d'émotions. Un grand livre qui m'a touché en plein coeur !
Lien : https://youtu.be/ecA-bCfzaDc
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Non, un féminicide n'est pas un fait divers, c'est un fait social, bien trop souvent relégué à de la violence domestique ordinaire.

A Blanquefort comme partout ailleurs, le meurtre d'une femme résulte souvent de « l'aboutissement d'un continuum de violence et de terreur ».

Dans le couple que forment Cécile et Franck, lui, sous une apparence d'homme charismatique et avenant, cache une duplicité qui masque sa jalousie et son narcissisme. Elle, autrefois joyeuse et coquette, est devenue prisonnière de la paranoïa de son mari et « s'est éteinte à la façon d'une bougie qui se consume ».

Au-delà de l'enfer qu'a vécu cette femme jusqu'à sa mort, ce roman dont le narrateur est le fil aîné, se place du côté des enfants du couple dont on ne mesure pas le traumatisme et ses conséquences sur leur vie future.

C'est un jeune homme de 19 ans qui voit s'effondrer son rêve de devenir danseur à l'Opéra de Paris et c'est une adolescente de 13 ans qui n'arrive pas à surmonter les images du meurtre auquel elle a assisté.

Car ces deux enfants doivent désormais vivre avec le désespoir de n'avoir plus leur mère auquel vient se superposer la haine qu'ils éprouvent pour leur père.

Dans un style succinct mais efficace, Philippe Besson nous parle de la vie d'une femme en souffrance mais aussi de l'aveuglement des proches, de l'insouciance des forces de l'ordre et de la banalisation judiciaire dont sont entourés les féminicides.

Ce court roman à la narration presque documentaire est bouleversant mais il m'a semblé pourtant manquer de profondeur. Contrairement à ce dont l'auteur se défend dans le titre, j'ai trouvé que le phénomène y était justement traité comme un fait divers.

Mais il faut parler et reparler de cette catastrophe que sont les féminicides pour tenter d'en débarrasser notre société et je crois qu'ici, l'objectif est atteint.
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Ce roman de Philippe Besson nous raconte un féminicide à travers le regard des enfants du couple. C'est une tragédie comme on en retrouve dans le journal.
La plume de l'auteur est poignante, l'histoire terriblement révoltante car tellement réaliste...

Léa appelle son grand frère pour lui annoncer l'impensable. "Papa vient de tuer maman". Cette phrase à elle-seule me donne la nausée.
Léa est également la seule témoin de cet assassinat. Léa a tout vu et c'est la seule qui était au courant depuis le début...

L'histoire est racontée par son frère. Il remonte l'histoire jusqu'à la rencontre de ses parents pour comprendre.
Il ne cherche pas d'excuse mais une explication, à savoir comment ils ont pu en arriver là, est-ce que cela était prévisible, comment a-t-il pu ne rien voir ?

L'escalade de la violence est bien racontée, le silence demandé par la mère à sa fille, le secret bien gardé entre les quatre murs de la maison, la violence domestique, l'emprise de l'homme sur sa femme, sa jalousie, sa paranoïa, la fois de trop...

Puis chacun essaye de se relever de cette tragédie qui a bouleversé la trajectoire de leurs existences, de continuer à vivre, d'envisager l'avenir avec le chagrin, la colère et la culpabilité qui les anime.

C'est une lecture intense. Philippe Besson réussit à nous faire vivre ce que le narrateur ressent, avec une plume authentique et juste.
On est aux côtés de ceux qui restent et de ce que cela implique de vivre avec cela, un drame dont on ne se remet pas.
Un ouvrage remarquable !
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Ceci n'est pas un fait divers.
Philippe BESSON

Nous le savons tous, un coup de fil peut faire basculer une vie.
Mais dans le cas du narrateur et de sa soeur Léa il s'agit de 4 vies dévastées quand Léa annonce au téléphone à son frère « Papa vient de tuer maman ».
Le frère 19 ans et la soeur 13 ans ne vivent plus sous le même toit mais le frère n'hésite pas à sauter dans un train pour rejoindre le pavillon familial où a eu lieu le drame. Une fois réunis par ce drame et admirablement entourés par leur grand-père maternel ils vont tenter de rester debout.
Rien ne nous est épargné : la scène de crime, la visite à la morgue, l'enterrement puis le vide et l'absence.
Le drame est disséqué en remontant le fil de ce qui fut une (brève) histoire d'amour et une emprise conjugale.
Les enfants et leur grand-père forment une entité douloureuse qui s'efforce de s'épauler malgré le chagrin.
Et le père en devient un personnage secondaire tellement il est banni de cette famille.
Même si les sentiments de Léa pour son père sont encore mal définis…
Un drame vu par les victimes collatérales au plus profond de leurs ressentis et ressentiments.
Une sorte d'enquête pour comprendre l'incompréhensible et raconter l'indicible.
C'est terriblement dur et émouvant.
Et ça apporte un véritable éclaircissement sur ce que vivent les personnes dont l'histoire fait la une des journaux aux pages « faits divers ».
J'aime beaucoup l'écriture de Philippe Besson, j'y trouve la qualité de faire se côtoyer la simplicité et la sensibilité pour toucher sans abrutir ni choquer.
Juste laisser les sentiments affleurer, sans tout dévaster .
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Glaçant. Percutant. Terrassant. Déchirant.

Impossible de trouver les mots justes pour décrire cette histoire inspirée d'un fait réel (et de beaucoup de fait réels finalement, beaucoup trop), celui d'un féminicide, le trop classique et révoltant mari qui frappe et tue sa femme parce qu'elle avait décidé de le quitter.

Mais tout cela reste malheureusement toujours trop abstrait, la preuve : ce décompte macabre et infini, qui ne semble jamais baisser d'une année sur l'autre, des épouses ou compagnes tombées sous les coups de leur bourreau. On finit par s'y habituer comme si c'était une fatalité et c'est insoutenable.

Alors Philippe Besson a plongé les mains dans le cambouis pour nous faire le récit brut, sans fard des évènements et pour cela il a adopté le point de vue le plus inconfortable et révoltant qui puisse être : celui des enfants, trop souvent témoins et premières victimes des violences conjugales.
Ici, ils sont deux : la petite soeur de 13 ans qui a assisté au meurtre de sa mère et son grand frère de 19 ans, absent au moment des faits mais qui porte tout autant la culpabilité de n'avoir pu empêcher le drame.
Le roman suit le chemin de croix de ces deux enfants, dont la jeunesse et la vie sont fauchées par un crime atroce qui les dépasse et qui leur retire à la fois leur mère et leur père.

Le récit est forcément bouleversant, car au-delà du procès du tueur, c'est aussi celui de tout un système que l'on peut faire : les forces de l'ordre (mal formées, sous dimensionnées), les amis (qui n'ont rien vu ou rien voulu voir), la famille elle-même (déni ou peur de se mêler de ce qui ne nous regarde pas).

Alors oui, il a bien raison Philippe Besson : ceci n'est pas un fait divers, juste la somme de toutes nos lâchetés, merci à lui de nous le rappeler grâce à ce livre.
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Philippe Besson signe un roman dramatique sur le féminicide, l'histoire tragique d'un frère, de 19 ans et de sa soeur âgée de 13 ans. Cette dernière assiste au meurtre de sa mère par son père, d'une façon violente. Elle appelle son frère qui vit à Paris, loin du domicile familial.

L'auteur nous fait ressentir plusieurs émotions, de la haine, de la colère, de la douleur, de la violence, du traumatisme vécu . Nous sommes dans le questionnement, comment peut -on se reconstruite psychologiquement après tel drame., surtout pour ces enfants, principalement de cette petite fille.

Il nous met face à une réalité sur les violences conjugales, et des dommages collatéraux. L'auteure nous raconte cette histoire d'une façon subtile, sensible, d'une grande pudeur sans aucun voyeurisme.

La lecture est bouleversante, tragique. Un roman court qui nous prend aux tripes. Il restera encré dans ma mémoire pour un certain temps.
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