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4,3

sur 2582 notes
"Papa vient de tuer maman"; voilà le début du livre, Léa, 13 ans appelle son frère, le narrateur, 19 ans pour lui annoncer cette terrible, tragique nouvelle.
Ce livre retrace l'histoire des parents, des enfants, le parcours avant le jugement.
On découvre un homme qui veut devenir victime et non bourreau, on découvre une femme qui voulait s'en sortir, partie mais trop tard. On découvre un fait de société.
Un roman poignant, dur, un roman qui bouleverse.
Comment vivre pour ses enfants après ce drame. Ils n'ont plus de maman mais ils n'ont plus de papa, ce parent assassin, meurtrier.

Et ce n'est pourtant qu'un fait divers dans le quotidien.
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Ceci n'est pas un fait divers est un court roman de Philippe Besson qui aborde le sujet du féminicide, du point de vue des enfants de la victime. Nous ne savons pas grand-chose de cette femme poignardée par son compagnon, mais nous suivons ses deux enfants, une fille de treize ans, qui a assisté au meurtre de sa mère de manière indirecte, et un jeune homme de dix-neuf ans, qui revient chez ses parents suite à l'appel de sa soeur. Appel au cours duquel elle parvient à formuler un « Papa vient de tuer maman » absolument bouleversant. Soutenus et aidés par leur grand-père maternel, ils vont affronter la mise sous scellés de leur maison, puis sa vente, le procès de leur père, les désillusions et l'impossibilité de revenir « à la vie normale ».
Le récit nous est narré par le grand-frère, lequel, sans jamais un mot de trop, nous livre sa perception de ce drame qui le contraint à abandonner ses rêves pour rester auprès de sa petite soeur. le recul (temporel notamment) qui est le sien lui permet de nous livrer aussi des informations sur le couple que formaient ses parents.
Le personnage de la petite soeur est extrêmement touchant, bouleversant même.
Quant au personnage du père, il est à l'image de ce qu'on attend de ce genre d'homme : lâche, paranoïaque et possessif.

J'ai beaucoup aimé lire ce livre car je trouve le style sobre mais élégant, et le point de vue adopté, celui des enfants, donne encore plus de sens et d'ampleur à la tragédie. Finalement, ainsi que le précise la phrase ici mise en exergue, il me semble que nous avons là un récit qui, de près ou de loin, pourrait être celui de tous les enfants qui perdent ainsi leur mère.

Une lecture percutante, mais utile.
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Il y a longtemps que je n'avais pas eu les yeux humides (voir plus) en lisant ce roman.
Cette histoire dramatique tirée d'un fait "non divers" nous ouvre le monde des survivants suite à l'assassinat d'une mère.
Quelle prose Mr Besson, je me suis vraiment senti happé par ces 2 malheureux enfants. Ballottés entre l'envie de continuer à vivre, et de se dire mais à quoi bon maintenant.
Après avoir lu ce livre, je ne regarderai plus jamais les "faits divers" de la même façon.
Merci Mr Besson
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Tragédie.
Avec un talent qui n'est plus à prouver, Philippe Besson nous entraîne au coeur d'un drame familial dans lequel il nous immerge littéralement.
Dès le prologue, on sait que cette histoire va nous sortir de la posture compassionnelle un peu distante que créé la surcharge médiatique à laquelle nous sommes soumis quotidiennement. La multiplication des drames ainsi que le grand zapping informatif qui bombardent en permanence les pauvres récepteurs que nous sommes finit par blinder l'âme et peut-être même nous déshumaniser.
Le roman de Philippe Besson réalise l'opération inverse. Il nous redonne à travers des mots justes et pudiques toute notre humanité. Il réamorce la part d'empathie que ce monde violent et terriblement dur finit par rétrécir mais aussi notre capacité à nous indigner devant l'intolérable.
Léa 13 ans, Léa, témoin du meurtre de sa maman par son propre père, ainsi que son frère de 19 ans deviennent sous sa plume avertie les victimes collatérales de ce qu'on appelle un féminicide, des victimes malmenées, démunies, abandonnées, qui ne doivent leur survie qu'à la présence de leur grand-père maternel.
Quel meilleur moyen de donner à voir le tsunami dévastateur qu'est le féminicide sur les membres d'une famille dévastée par la brutalité du deuil que ce récit empreint de délicatesse et de mesure? Quel meilleur moyen de donner à voir la déficience de la prise en charge sociétale, du travail de la police à celui de la justice en passant par celui des services sociaux dont les manquements et les incohérences sont indignes d'un pays civilisé?
Une fois de plus, la littérature fait la preuve de sa force et de sa pertinence par rapport au traitement médiatique du « fait divers », superficiel, tronqué et souvent trompeur.
J'ai lu ce livre d'une traite en une nuit. Un véritable choc émotionnel.
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Lu en un jour, je ne pouvais pas le lâcher !
Un livre très bien écrit sur un féminicide. Il est nécessaire de dénoncer le fait que la police banalise les plaintes de femmes demandant du secours. Ce n'est pas la première fois que j'entends cela, à savoir, un policier refuse la plainte et écrit une main courante que l'on va s'empresser de classer sans suite, sous prétexte qu'il y en a trop, que ce n'est pas si important que ça. Et on va s'étonner du nombre de femmes qui meurent sous les coups de leur conjoint. Heureusement, la société commence à réagir...
J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour ces enfants privés tout-à-coup de leur mère, de leur père, sans repères à part leur grand-père.
Un livre dur à lire mais oh combien nécessaire !
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Très beau roman sur la résilience après le décès tragique d'une mère dû à un féminicide.
Le narrateur est le fils de 19 ans, homosexuel, élève danseur à l'Opéra de Paris, il se trouve tout d'un coup propulsé dans l'horreur de l'assassinat de sa mère par son père et de ce fait responsable de sa jeune soeur de 13 ans témoin de ce meurtre.
Il nous relate ses états d'âme, la culpabilité ressentie, le déroulement de la procédure judiciaire , le manque d'empathie de la gendarmerie qui ne fait que son travail d'enquêteur et la descente en enfer de sa jeune soeur qui sombre dans la dépression.
L'auteur est parti de ce que l'on appelle un fait divers et a su avec beaucoup d'empathie, lui, exprimer le désarroi des survivants.
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"Papa vient de tuer maman": c'est direct, sans fioritures, glaçant. Dans ce court roman tiré d'une histoire vrai, Besson est particulièrement brillant: il sait nous rendre palpable ce que vivent les autres, ceux qui ne sont pas directement dans le drame (victime / assassin), mais directement touchés, ici les enfants, et le grand-père. C'est le récit de jeunesses détruites, d'un grand-père qui abandonne son petit bien acquis pour s'occuper tant bien que mal de ceux qui restent, c'est l'histoire des "victimes collatérales", celles qu'on voit mais qu'on ne voit pas, celles directement touchées mais oubliées, celles qui doivent continuer à vivre malgré tout. Un livre brillant, marquant, encore une fois Patrick Besson m'a happé et entraîner avec lui, livre lu en un jour.
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Féminicide est un mot qui en cache un autre: assassinat .
C'est de ça que parle ce livre.
Un jeune homme reçoit un appel téléphonique de sa petite soeur,
-"Papa vient de tuer maman"
-"Il n'a pas fait exprès ? "
-"Si!"
C'est le début du livre, mais c'est le milieu de l'histoire. le fils va essayer de comprendre, mais comprendre n'est pas pardonner.
Il a vite la certitude que"ça venait de son père".
Bien sûr que tout était prévisible.
On n'a pas voulu voir que l'homme s'énervait violemment pour un rien, que sa femme passait son temps à parer les attaques. Un jour elle a le courage de franchir la porte de la gendarmerie, mais on lui demande de déposer une simple main courante. Dans ce cas là il ne se passe rien, le coupable n'est même pas prévenu. Il faut une récidive pour que ce soit pris en compte !
Pourquoi n'est elle pas partie ? Demanderont les messieurs je sais tout ! Et bien parce que le jour où elle dit "je pars", elle meurt ...
Ça s'appelle être sous emprise. Ils y a ceux qui savaient mais qui ne disaient rien. Et nous on aurait fait quoi?
Ensuite il y a les dégâts sur les enfants, leur vie brisée.
Cette histoire est racontée de façon magistrale par Philippe Besson. le style est clair, aucune ambiguïté, la lecture est fluide.
on comprend tout, on excuse rien.
On comprend qu'un féminicide ne peut être un fait divers, mais les mentalités devront sacrément changer pour que le mot crime y soit associé. J'ai bien peur que ce livre soit lu par des convaincus, les autres passeront leur chemin.
L'an passé, en France, 106 femmes sont mortes sous les coups de ceux qu'on a du mal à appeler leur compagnon.
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Dans son dernier roman Philippe Besson aborde un thème « à la mode » puisque ceci n'est pas un fait divers traite d'un féminicide. le narrateur reçoit un appel de sa soeur cadette de 13 ans qui a assisté au meurtre de sa mère par son père.
Malgré toute l'effervescence autour de ce roman, personnellement j'ai été déçue. Je n'ai pas était sensible à l'écriture un peu décalée, trop concise. Ce style ne m'a permis ni l'empathie ni la projection et finalement j'ai lu ce roman avec du recul, comme un fait divers…
Je lui trouve d'ailleurs une certaine similitude avec Vivre Vite de Brigitte Giraud dans la façon d'aborder un drame et j'ai la même impression une fois le roman terminé.

Je retiens par contre une belle citation « il faut plonger dans les profondeurs pour comprendre ce qui se passe à la surface » et c'est peut-être ce qu'il manque au roman.
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Le narrateur a dix-neuf ans lorsqu'il reçoit un appel de sa cadette, Léa, âgée de treize ans : "Papa vient de tuer Maman".
C'est toute leur vie qui bascule, c'est le retour en province, lui, le jeune homme méprisé par son père car il est en formation à l'Opéra de Paris, loin des rêves de virilité de son géniteur.
C'est la confrontation avec l'indicible, le témoignage à apporter pour la jeune fille, qui était présente,  la reconnaissance du corps, la privation du foyer, mis sous scellés,...c'est la culpabilité,  de ne rien avoir vu des violences conjugales, la découverte de la vie de ses parents, au travers du regard, des témoignages des autres aussi. C'est la remise en question de ses rêves,  l'impuissance devant le comportement de Léa, qui sombre peu à peu. C'est un court roman, mais cela n'empêche ni la puissance, ni l'émotion, tant l'écriture sait épouser les sentiments de ces victimes collatérales. Je dois avouer qu'au départ,  j'ai été déconcertée par son côté assez factuel, mais selon moi, elle reflète bien la sidération du jeune homme, car au détour de phrases, simples en apparence, on ressent bien les effondrements intérieurs, la douleur de ces enfants d'un féminicide.
Lien : https://instagram.com/danygi..
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