Féminicide est un mot qui en cache un autre: assassinat .
C'est de ça que parle ce livre.
Un jeune homme reçoit un appel téléphonique de sa petite soeur,
-"Papa vient de tuer maman"
-"Il n'a pas fait exprès ? "
-"Si!"
C'est le début du livre, mais c'est le milieu de l'histoire. le fils va essayer de comprendre, mais comprendre n'est pas pardonner.
Il a vite la certitude que"ça venait de son père".
Bien sûr que tout était prévisible.
On n'a pas voulu voir que l'homme s'énervait violemment pour un rien, que sa femme passait son temps à parer les attaques. Un jour elle a le courage de franchir la porte de la gendarmerie, mais on lui demande de déposer une simple main courante. Dans ce cas là il ne se passe rien, le coupable n'est même pas prévenu. Il faut une récidive pour que ce soit pris en compte !
Pourquoi n'est elle pas partie ? Demanderont les messieurs je sais tout ! Et bien parce que le jour où elle dit "je pars", elle meurt ...
Ça s'appelle être sous emprise. Ils y a ceux qui savaient mais qui ne disaient rien. Et nous on aurait fait quoi?
Ensuite il y a les dégâts sur les enfants, leur vie brisée.
Cette histoire est racontée de façon magistrale par
Philippe Besson. le style est clair, aucune ambiguïté, la lecture est fluide.
on comprend tout, on excuse rien.
On comprend qu'un féminicide ne peut être un fait divers, mais les mentalités devront sacrément changer pour que le mot crime y soit associé. J'ai bien peur que ce livre soit lu par des convaincus, les autres passeront leur chemin.
L'an passé, en France, 106 femmes sont mortes sous les coups de ceux qu'on a du mal à appeler leur compagnon.