AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 573 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Même s'il y a de très belles phrases, la première partie ne m'a pas emballée du tout. Je ne me suis pas intéressée à ce jeune homme de 16 ans oisif. J'en retiens surtout de l'ennui et de la lassitude face à la façon dont Besson a construit ses dialogues. J'ai trouvé pénibles les successions de « Je dis » et « Il dit » et sa façon de mélanger les dialogues avec les pensées des personnages.
La deuxième partie avec les lettres d'amour entre Vincent et Arthur est un peu plus intéressante et les lettres sont très belles. Mais cela ne rachète pas l'ensemble du roman qui ne me laisse qu'une énorme impression d'ennui.
De plus, la révélation finale de la mère d'Arthur est une coïncidence grotesque.
Même les romans de Besson qui ne m'ont pas emballée comme Se résoudre aux adieux, L'arrière-saison ou de là, on voit la mer ne m'ont pas ennuyée à ce point et je les ai quand même lus d'une traite. Pour celui-ci, j'ai fait des pauses pour lire deux autres livres ce qui ne m'arrive quasi jamais et qui est très mauvais signe.
Je ne lirai pas la suite des aventures de Vincent dans Retour parmi les hommes.
Peut-être ai-je lu trop de romans de Besson ces derniers mois et que je frôle l'overdose. Peut-être est-ce surtout que j'ai lu trop de livres moyens de Besson.
Commenter  J’apprécie          80
Étrange étrange étrange que ce roman de Besson.J'avoue avoir lu ce livre sans même savoir ce que j'allais y trouver (ou chercher). Conseillé par une amie, il s'est trouvé rapidement sur ma liste de romans à lire. Je ne connaissais ni l'auteur ni le sujet.

La première des évidences est que L'absence des hommes ne laisse pas sa place aux femmes. Ces virilités nues qui s'empoignent verbalement et physiquement se jettent à corps perdu dans la consommation de l'instant. Mais point de femme. Seule la mère qui vient marquer le point final de cette histoire aura quelques lignes pour signifier sa grandeur. Il y a la relation des deux amants. L'un se découvre, l'autre est un guerrier. Le découvreur n'est plus que le territoire gratifiant du conquistador au nouveau monde. Entre les caresses et la sueur se distillent grandeur et mauvaise conscience, stupidité paternelle et sagacité maternelle, finesse et égocentrisme.

De bien beaux sujets, de biens belles idées. Hélas... les personnages perdent rapidement toute grandeur (ce qui est parfois une bonne chose) mais pire encore, toute saveur.

Comme j'ai détesté ce petit Rimbaud que Besson nous offre (tout entier!). L'arrogance des jeunes années est une de nos expériences communes. Ainsi, notre personnage principal semble se refléter en chacun de nous. Figure de l'enfant précoce, l'intellectuel en devenir qui se confronte au monde, échappe miraculeusement à ses contraintes et le boit jusqu'à la lie... Mais il est tellement naïf ce petit être qui se croit supérieur. Comme il se contemple ce petit bout, si fier de sa conscience de soi. Il se découvre un « moi » et décide d'en disposer à sa guise. Comme il se flatte de plaire au génie du siècle. Comme il se tortille dans les bras robustes de celui qui sera l'acteur sacrifié de la bataille du siècle. Ces passions interdites paraissent si plaisantes. Seulement notre petit narrateur ne progresse pas. Mais il ne comprendra rien. Jusqu'à la fin il est aveuglé par son infatigable ego. Sa relation avec ce jeune soldat par exemple. Elle aurait pu être superbe. Mais non. Ce petit homme ne sera pas une conquête, tout juste le repos honteux d'un guerrier qui se joue d'un ado.L'autre homme de sa narration me donnait alors un peu d'espoir. Mais non. Le garçon n'est en rien l'égal de Proust, tout juste le passe temps de Marcel qui y trouve là une amitié plus flatteuse pour les yeux que les synapses. Il côtoyait le père et ses pensées perverses ne se souciant que trop peu de son génie littéraire, il était l'exutoire du fils, et lui, petit Rimbaud, se prenait pour le Saint-Esprit.

J'ai longtemps cru que la révélation serait autre. Ce jeune homme qui découvre son homosexualité en même temps qu'il s'écarte de son père pour trouver chez un autres les qualités dont lui même se dit pétri (sans pouvoir le vérifier). J'ai bien cru que M. Proust avait accouché d'une œuvre et Marcel P. d'un garçon. Le final incestueux grandiose clôturant la quête de ce garçon pour l'anticonformisme. Encore une fois mes espoirs seront déçus. M. Proust à accouché d'une œuvre, Marcel P. d'un garçon qui prendra grand soin de sa prostitué de mère. Les deux lorgnant sur un jeune éphèbe aux airs supérieurs alors qu'ils sont (et seront toujours) ou trop jeunes ou trop vieux.
Ce qui m'a le plus dérangé c'est l'absence de grandeur. Les relations ne sont jamais belles. Je n'ai trouvé chez Besson qu'une provocation, l'envie de nous décrire le coït furieux de deux amants en faisant d'eux les négatifs d'une époques. En soit, il faut respecter la démarche. Traiter l'homosexualité comme un auteur l'aurait fait de l'hétérosexualité est, encore aujourd'hui (hélas...) tellement rare. Le problème n'est évidemment pas là. Le problème est que ces personnages et leurs relations ne sont pas grandioses. Il ne fait pas d'eux des amants maudits, que l'on aime pour leurs différences et leur destin tragique. Il nous dépeint au contraire des personnages qui semblent se complaire dans une recherche de l'immoral. Il ne sont pas mus par la grandeur, mais par leurs goûts de l’obscène. Encore une fois, il y aurait pu y avoir une apologie de l’indécence, comme à la belle époque des romans décadents. Seulement, aucun n'assume. Ils se déguisent, tous. Le soldat ne cherche pas à vivre une histoire d'amour, il ne cherche en rien la grandeur d'un amour qui transcende. Il est le fils bâtard d'une pute et d'un coït forcé. Il semble avoir absorbé tout ce que le siècle de Proust conspuait comme dégénérescence. Il n'assumera jamais ses sentiments, ne supportera jamais la vérité maternelle et ne s'engagera que de façon factice, alors même qu'il sait que la mort réclamera son dû. Son propre père dépeint comme un manipulateur d'enfant. Faisant croire qu'il décèle du talent alors même que seule la tendresse d'un corps neuf l’intéresse (a-t-il jamais demandé à son petit protégé un texte ? A-t-il jamais provoqué un éventuel talent chez lui?). Le génie du siècle est ici un pédophile, malingre et soumis aux pressions de sa société bourgeoise. Besson nous livre un Verdurin. Et entre ces deux esprits fuyant leurs « ego »il y a ce petit être qui se croit tout, et n'est rien.
Pourquoi avoir refusé d'y distiller la tendresse ? Pourquoi avoir montré que l'homosexualité n'était qu'une chose secrète et dégradante qui semble se transmettre comme une maladie du père au fils ? Besson affirme le contraire. On m'a conseillé ce livre, présenté comme une ode à la liberté. Voici comme il le vend. Comme une ode à l'acceptation et à l'amour immédiat et insouciant... Si seulement ! Où se trouve l'acceptation lorsque le personnage principal n'est, visiblement, qu'un crétin hautain qui se surestime, sensible à la flatterie et manipulable à volonté (comme son père. Tiens ? Encore une transmission de tares congénitales... sommes nous chez Zola?)? Et puisque Besson semble assumer son écriture crue, alors très bien. Mais comment comprendre alors que notre petit héros n'est dans l'acte sexuel que le récipient d'un homosexuel refoulé ? Oh les belles descriptions de fellations, de ses souffles sur sa nuques et de la semence qui sèche sur ses reins... Oui, c'est novateur. Mais bon sang, il n'est qu'un jouet sexuel ! Jamais il ne domine. Il n'est qu'une chose, un pantin de chairs douces et chaudes, une paire de fesses bien disposées à s'offrir à ceux qui voudront bien complimenter le petit empereur de la campagne.

J'aime les héros et les héroïnes subversifs. J'ai la différence quand elle maîtrisée. Emma Bovarie est une superbe amazone. Trompez, trompez, trompez donc Emma, jusqu'à ce que ni vous, ni nous n'en puissions plus. Vous êtes maîtresse de votre corps et coupable consentante. Comme je vous aimes Charlus, à la fois « mémé » et « taquin le superbe », vous l'emblème de Sodome et Gomorrhe (surtout Sodome). Oui je vous aimes lorsque vous êtes antisémite à mi-temps, lorsque vous délaissez votre femme pour les bordels masculins, comme j'admire cet être qui délaisse les hommes pour les jeunes hommes et incarnez alors « l'inverti » que vous cachiez depuis le début. Il est superbe Charlus car son homosexualité n'est pas une fin. Il est superbe, peu importe ses vices supposés qui vont à rebours de la morale de son siècle. Il sait ce qu'il est et pourtant il ne peut l'accepter. Il est rongé par sa croyance, sa piété qui le pousse à la recherche d'une pureté charnelle qui ne peut le satisfaire. Il souffre. Il est magnifique.
Le petit héros (tout petit) de Besson ne souffre pas. Rien ne le touche. Il n'est pas humain. Il est adolescent. On est pas sérieux quand on a 17 ans... Oui, il transpire l'idéal vicié de Rimbaud.
Soit Besson à voulu montrer ce qu'induit le complexe de supériorité et en ce sens, ce roman est un chef d’œuvre ! Soit il a voulu écrire une histoire d'amour déviante qu'il souhaitait tour à tour sublime et tragique. Dans ce second cas, il s'agit d'un échec.
Il reste la prose de Besson, agréable, subtile et ambitieuse. Le genre d'écriture qui te mène au bout d'un récit détestable par un débit goulu et amère. C'est l'incertitude de la finalité qui me laisse au vertige, entre deux absolus, en équilibre.
Commenter  J’apprécie          85
Les errements amoureux d'un adolescent de 16 ans , en 1916,issu d'un milieu aisé:Vincent de "l'étoile", et Marcel (Proust), et Arthur, le fils de sa femme de ménage.
Vincent de "l'étoile"a 16 ans , en 1916 , le bel âge où tout est permis où l'arrogance est reine tout est permis même d'aimer un homme de quelques années son aîné. En 1916, c'est une histoire qui a de quoi choquer! Mais en 2017?
Ce qui m'a choqué dans ce roman , c'est le nombrilisme de Vincent, la trop grande perception de son "moi", et la différence de vie que mène Arthur qui est au coeur de la guerre , et Vincent qui a une vie des plus oisive! Il est sûr de lui , Vincent, il a sa jeunesse pour lui, face à Marcel (Proust) avec qui il n'entretiendra que des liens d'une profonde amitié, mais c'est avec Arthur, le fils de sa femme de ménage, qu'il aura sa première aventure sexuelle. Arthur, instituteur qui lui est confronté à toutes les horreurs de la guerre et qui lors de sa première permission, passera 7 nuits dans le lit de Vincent .
le dénouement quoique tragique a de quoi surprendre, c'est vrai.
En fait, après avoir lu quelques pages de ce roman, l'histoire ne m'était pas étrangère et en regardant mon cahier"mémoire" effectivement je l'avais lu en 2008 .Apparemment ce livre ne m'a pas "marqué" j'en garde un souvenir mitigé, quoique audacieux dans une atmosphère "glauque" ce roman ne m'a pas plus que ça " enchanté".J'ai encore deux livres de P.Besson à lire dans ma P.A.L dont son dernier:Arrête avec tes mensonges " on verra.....ça ne peut-être pire que "le chuchoteur " de d'Carrisi, bof! Bof! Bof! C'est juste une question de ressenti!!
Commenter  J’apprécie          40
La découverte par le héros de son homosexualité, de l'amour platonique et du plaisir charnel,
le personnage intéressant de Proust et leur correspondance émouvante,
mais je n'accroche pas à ce style trop 'verbieux' à mon goût...
Commenter  J’apprécie          31
Je n'ai pas franchement été touché ni convaincu par ce livre et cette histoire artificielle.
L'aspect homosexuel du livre n'a en 2022 plus la même résonance. Impression de déjà vu, compris, digéré. le fait que ce soient des hommes entre eux qui vivent une histoire d'amour charnel et "intellectuelle" ne fait plus aucune différence. C'aurait pu être deux femmes ou autres combinaisons. L'amour reste l'amour.
Peut-être que si j'avais lu ce livre en 2001, date de sa sortie, j'en parlerais autrement. Peut-être que c'est précisément par l'entremise de ce genre de livres que les esprits ont évolué. Peut-être que.
Faire parler et écrire Proust... Ce twist final... Non, je n'ai pas apprécié. Besson se raconte probablement ou raconte ses fantasmes de bourgeois qui se veut transgressif ? Je ne sais pas, je n'ai pas adhéré. Puis, l'écriture essaye d'avoir un style mais ça ne marche pas. Et beaucoup beaucoup de poncifs.
Je pense plus que jamais que si c'était un écrivain lambda qui tentait de faire éditer ça il n'y arriverait pas, serait recalé. Mais Besson a une certaine carte.
Quelque part, ça me dégoûte.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (1242) Voir plus



Quiz Voir plus

En l'absence des hommes (Philippe Besson)

Quand se déroule l’histoire ?

Au printemps 1916
En été 1916
En automne 1916
En hiver 1916

20 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : En l'absence des hommes de Philippe BessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}