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3,6

sur 557 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman intimiste, reçu des mains qui m'ont déjà tant donné, ne manquait à priori pas d'attrait. En ce jour de la mi-février où paraît-il les oiseaux s'apparient, il était bien tentant de découvrir sur-le-champ la plume d'un auteur encore jeune mais à la bibliographie impressionnante.

La rencontre d'Hélène et de Mathieu, deux parisiens qui depuis quelques jours traînent leur vague à l'âme dans un hôtel lisboète, n'allait pas de soi. Par une fin d'après-midi écrasée de chaleur, la lève-tôt et le noctambule osent enfin se parler devant un verre.
Ces quarantenaires ne savent pas encore que ces premiers mots, échangés sur un ton hésitant, en appelleront d'autres. Ils ont toutefois suffisamment de sensibilité pour comprendre que la tristesse dans le regard de l'autre nécessite une attention précautionneuse.
Hélène et Mathieu sont des naufragés de la vie. Le chagrin qui les consume à petit feu paraît inextinguible. Au terme de cette première rencontre, la passerelle qui maintenant relie leur radeau respectif n'est pas, loin s'en faut, une planche de salut mais leur apporte néanmoins un peu de baume au coeur.

Comme le suggère le titre ‘'Les passants de Lisbonne'', la grande ville portugaise étouffante l'été est omniprésente dans ce court roman de Philippe Besson.
Connue pour sa mélancolie, cette fameuse saudade qui se dégage du moindre fado des rues, la capitale à taille humaine s'accorde bien à l'état d'esprit de ces deux êtres désireux de s'épancher.

Pour autant, il ne suffit pas de créer des personnages attachants et de les placer dans un cadre agréable pour réussir un grand livre. Celui-ci se lit certes sans déplaisir mais souffre d'un épilogue sans consistance, comme improvisé.
Le roman “Les passants de Lisbonne” laisse au final l'impression d'une histoire vite écrite, vite lue et probablement vite oubliée.
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Héléne et Mathieu se rencontrent par hasard dans un hôtel de Lisbonne , elle, choquée par le décés de son mari lors d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine, alors qu'il y travaillait et y séjournait.......
Lui, dévasté par la rupture brutale avec son aimé, Diego, qui lui a laissé une lettre dans un appartement vide.......
Ils vont se parler, en déambulant dans la torpeur de l'été au coeur des ruelles tortueuses de Lisbonne, se comprendre, s'aider à affronter le manque, la faille, le désastre, la douleur ineffable alors que le monde continue ..
Ils panseront leurs blessures et tenteront , surtout pour Héléne, de renouer avec les vivants, de retrouver l'espoir et se rattacher à un fil même ténu .....au besoin de croire que tout n'est pas perdu.....


L'auteur décrit avec sensibilité et finesse : au scalpel, les souffrances, les non- dits, les regrets, les jalousies, les tourments de l'âme, le vide atroce de l'absence, le mystère des sentiments.
Il fouaille et creuse les interrogations, les infimes détails de la douleur et de ses manifestations jusqu'à l'obsession.

Il parle avec tendresse et lucidité du manque, de la force des images oubliées avec l'être disparu:
: les balades insouciantes à vélo, les files d'attente au cinéma........
Il détaille la mécanique des rires appuyés, des oeillades, des corps qui se rejoignent dans l'ivresse d'une nuit chaude, les numéros de téléphone échangés sur des bouts de papier dans la fièvre, les plaisirs faciles, les étreintes de peaux dans l'ombre........
Il aime décrire à satiété "l'intime", "l'invisible," l'intériorité de l'être , le lien familial et le lien amoureux.
Il dissèque avec art ,"sur le fil" les sentiments et l'entre - deux des coeurs.....

Malheureusement je suis restée un peu en retrait de cet ouvrage, non dénué de qualités; trop superficiel malgré l'auscultation savante et vivante des coeurs ......
La fin m'a laissée de marbre, une fin décevante , comme improvisée , peu travaillée, sans épaisseur ni consistance comme si l'auteur désirait s'en débarrasser !
Cela ne plaira pas aux inconditionnels de l'écrivain dont j'avais aimé les premiers ouvrages, tant pis, ce n'est que mon humble avis !
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En entreprenant la lecture de ce roman, j'ai voulu faire abstraction des nombreuses critiques souvent peu positives le concernant, et aborder le texte sans a priori...

J'ai dès le début et sans surprise retrouvé la belle écriture fluide, le phrasé simple, frémissant et profond.

J'ai aussi suivi avec intérêt la rencontre et l'échange de confidences de ces deux êtres à la dérive, Hélène et Mathieu, chacun se sentant abandonné, ayant perdu d'une manière ou d'une autre un être cher, ce disparu qui les plonge dans un chagrin lancinant et terrible.

Mais... deux éléments du livre m'ont déçue. Tout d'abord,je m'attendais à ce que Lisbonne soit un personnage à part entière, la ville de la saudade s'accordant si bien à leur tristesse. Mais on ne fait qu'effleurer ce lieu,le parcourir sans vraiment en révéler l'âme.Je peux comprendre que, pris dans leur mélancolie, Hélène et Mathieu n'accordent que peu d'intérêt à leur environnement mais je trouve dommage de faire de Lisbonne juste un prétexte à l'histoire.

D'autre part, la fin m'a semblé hâtive et trop facile, comme si l'auteur ne savait plus comment finir son récit.

Un avis donc mitigé, j'ai tellement aimé " Arrête avec tes mensonges" lu récemment! Ce roman-ci m'a semblé bien fade et inabouti en comparaison...Hélène et Mathieu n'ont fait que passer à Lisbonne, je crains qu'ils ne fassent que passer aussi dans mon esprit...
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« Parfois, des trajectoires se croisent, sans raison, et se poursuivent après s'être séparées, mais la direction initiale s'en trouve légèrement déviée, et du fait de cette imperceptible correction, de cet infime infléchissement, c'est toute la suite qui est transformée. »
C'est un beau roman, pas le coup de coeur que j'attendais -je voulais plus sentir et écouter Lisbonne, les petites rues en pente d'Alfama ou l'odeur de l'océan près de la Tour de Belem- mais les personnages sont au coeur du récit. Alors le touriste se fait discret pour écouter les souffrances de deux âmes perdues dans un hôtel, qui se découvrent à Lisbonne. Mathieu et Hélène sont dans le manque. « Nos hommes nous manquent. - Abominablement. »
« Et comment ça se domine, le manque ? Comment on fait ? Comment on arrive à ne plus penser, chaque jour, chaque heure, à celui qui n'est plus là ? Comment on résiste à ces détails insignifiants, une musique, un endroit, un parfum, un geste, qui renvoient instantanément à celui qui n'est plus là ? »
Mathieu rencontre Hélène. Hélène rencontre Mathieu. Finalement dans quel sens prendre les choses ?
Qui fait le premier pas ? Certes répondre à cette question indiquerait que c'est Mathieu. Mais est-ce aussi limpide ? Qui se livre ? Qui donne de son passé, en totale confiance ? Hélène. C'est elle qui rencontre Mathieu. Elle parle à coeur ouvert, sans tabou ni auto-censure. Sa rencontre est ouverte, franche et frontale. Elle n'hésitera pas à lui dire : « Vous n'êtes pas heureux, ça ne fait pas de doute, mais au moins, ça vibre encore dans la carcasse, c'est déjà ça. » Elle voit de l'avenir pour lui, elle lui crée de l'avenir. Il lui donnera la gifle qui recentre, un mot douloureux qu'on n'ose pas dire à ses proches et que des inconnus peuvent se risquer à prononcer.
Une belle rencontre, mais je tiens toujours Un instant d'abandon dans mon top 1 des romans de Philippe Besson. Quoi qu'il en soit « Tout recommence, tout commence. »
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Deux cents pages qui se lisent rapidement et une histoire qui tient à peu de choses, parler de ce roman sans trop en dire est un vrai défi. Matthieu et Hélène se rencontrent à Lisbonne dans un hall d'hôtel. Il est intrigué par cette femme au visage triste qui ne quitte jamais le patio de l'établissement. Elle observe ce jeune-homme qui sort l'après-midi et ne regagne sa chambre qu'au petit matin. Leurs premiers échanges sont timides mais progressivement la parole se libère et la conversation va se faire plus intime. Ils vont se révéler les raisons de leurs présences dans la capitale portugaise, leurs traumatismes. Derrière ces échanges sur la séparation, la mort, le sentiment d'abandon et la souffrance de la solitude, il y a la «saudade » portugaise et la mélancolie de Pessoa. Cette rencontre sera-t-elle pour ces deux personnages la voie de la résilience ?

Philippe Besson reprend une histoire banale de la littérature. Mais son interprétation est pleine de talent et de délicatesse. Son écriture est magnifique et le cadre lisboète est plein de charme. Une lecture courte et sans surprise mais agréable !
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Après le coup de coeur provoqué par la lecture de "Paris-Briançon", j'ai eu envie de découvrir un peu plus Philippe Besson. Mon choix s'est porté par hasard sur ce titre à la médiathèque, simplement attirée par la couverture.

Mathieu et Hélène, deux français esseulés, se croisent dans le hall d'un hôtel de Lisbonne. Chacun d'eux a choisi la cité de la saudade, pour tenter de surmonter la disparition d'un être cher. Lui a été quitté par son amant tandis qu'elle vient de perdre son mari dans un séisme à San Francisco. Elle a choisi de se réfugier dans la solitude tandis que lui s'oublie dans la chaleur des nuits de la ville à travers des rencontres éphémères. Leur rencontre, la confession de leur souffrance, leurs déambulations à travers les ruelles de la ville vont leur permettre de trouver le chemin de la résilience.
J'ai retrouvé ici la plume subtile de Philippe Besson qui sait si bien décrire les bleus de l'âme, notamment ici les difficultés de la reconstruction après une disparition, un deuil ou une rupture. Écouter la peine de l'autre fait résonance avec sa propre douleur, la parole est libératrice et aide à la reconstruction. J'ai beaucoup aimé le décor de Lisbonne, ville que je connais un peu, totalement en symbiose avec la mélancolie qui suinte de l'histoire.

Un peu trop introspectif pour moi, cependant. J'accorde un 12/20 à ce roman. le côté "suspense" présent dans "Paris-Briançon" m'a manqué et j'ai vraiment du mal à mettre la souffrance des deux héros au même niveau...
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Dans le jardin d'un hôtel de Lisbonne, ils se remarquent. Elle, immobile sur sa chaise, lui, qui trompe l'ennui. Ils sont français tous les deux, et seuls, chacun à sa manière. L'une a perdu son mari dans le tremblement de terre de San Francisco, lui a été quitté par son amour lisboète. Rencontre entre deux solitudes… Ils vont se parler, se confier, partager leur tristesse, pour apaiser leur douleur, dans cette ville qui à sa manière est le troisième personnage du livre. Une lecture douce, délicate et nostalgique…
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Lisbonne, un homme, une femme. Point commun : une rupture. Celle de l'homme semble moindre, puisque largué par son amant tandis que le mari de la femme a disparu dans le tremblement de terre de San Francisco. La douleur est pourtant identique. Cette rencontre de hasard va les aider tous les deux. Pas très gai, touchant et bien écrit.
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Un roman intimiste où l'auteur manie la plume avec justesse et intelligence.

Dans un hôtel de Lisbonne, deux inconnus se rencontrent. Hélène et Mathieu ont en commun la solitude et la souffrance causée par la perte d'un être cher. Pas de pathos, ni de sentimentalisme mais un récit sensible et juste. L'auteur décrit avec finesse les regrets, le vide, l'absence de l'autre, la souffrance. Cette amitié soudaine ouvre chacun à déposer leur peine et panser leurs blessures par la parole.

La première partie du roman nous charme par son récit élégant de deux âmes en peine. Un face à face tout en retenu et respectueux. Les sentiments sont fouillés et les mots sont justes. L'histoire progresse sous la chaleur accablantes des ruelles de Lisbonne. Mais au fur et à mesure que les confidences avancent, le roman s'essouffle. Et la fin ne me semble pas à la hauteur du récit évoqué.

Voilà un auteur que je découvre. J'ai été marquée par sa plume et je suis curieuse de découvrir d'autres romans.
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Une jeune femme, dont le mari vient de mourir, ou plutôt de "disparaître", dans un tremblement de terre à San Francisco cherche le recueillement et la paix au cours d'un séjour solitaire à Lisbonne. L'ambiance de ce séjour et la mélancolie de cette situation sont ici rendues de manière fine et subtile: c'est le point fort du livre.
Un homme va aborder cette femme. On apprendra vite qu'il s'agit d'un homosexuel, qui passe chacune de ses nuits dans des lieux de dépravation de la capitale portugaise (il y en a vraiment, et vraiment autant?). Et l'on apprend aussi que l'ami de cet homme l'a quitté pour vivre d'autres aventures.
C'est ici que se situe le malaise provoqué par cette lecture, car la parallélisme entre la situation d'une femme désemparée après la mort d'un homme, et celui d'un homme amateur de débauche, "plaqué" par un ami, lui-même aventurier, est hasardeux et assez choquant: on ne peut pas tout comparer, tout mettre sur le même plan.
Chacun jugera.
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