Les passants de Lisbonne

je pars à Lisbonne sans ce livre car l'ennui gagne très vite ...
d'aucuns parlent de la souffrance disséquée : non merci !!

Cette lecture m'a laissée pleine d'inquiétude. Et si j'étais devenue complètement insensible ? Même plus capable d'éprouver de l'empathie pour une femme qui a vécu l'impensable. Encore moins pour l'homme de l'histoire. Mais lui, il s'est juste fait lourder. Rien d'effarant ni d'exceptionnel. du début à la fin, mon encéphalogramme émotionnel est resté désespérément plat.
On a ici une femme qui n'hésite pas à raconter son malheur à un inconnu alors qu'elle est complètement repliée sur elle-même, centrée sur son drame. Bon je veux bien passer sur ce point, dans les romans tout est possible.
Malheureusement, il n'y a pas que ça qui sonne faux. J'ai trouvé que tout sonnait faux dans ce roman.
D'abord Lisbonne qui est utilisée comme dans un mauvais guide touristique. Les paragraphes d'énumérations sur les sites à visiter, avec le nom de toutes les rues empruntées, tombent souvent comme un cheveu sur la soupe. J'ai déjà remarqué que Besson aimait placer ses connaissances sur les lieux qu'il a visités.
Puis, l'écriture qui est selon moi le gros point négatif de ce roman. Pendant toute ma lecture j'ai senti l'écrivain qui se regarde écrire avec le dictionnaire des synonymes à portée de main, ainsi que le manuel des explications qui ne servent à rien, juste à meubler (si, si, je suis sûre que ça existe et qu'il en a un). L'écriture est complètement surfaite. L'histoire est délayée, ça se répète et ça m'explique des choses qui ne m'intéressent pas. Et pour finir, la crédibilité de la fin est discutable, mais je veux bien aussi passer sur ça.
J'ai lu beaucoup de romans de Besson et je n'en finis pas d'être déçue. Certains romans ne m'ont pas emballée, certains m'ont ennuyée et je croyais presque avoir touché le fond avec Un homme accidentel. Mais là, ça y est, je l'ai touché et ça m'a fait mal. Mal d'avoir perdu mon temps, mal d'avoir fait patienter des romans d'Antonio Munoz Molina et de Paul Auster.
Philippe, je crois que cette fois, tout est fini entre nous. D'autant plus que, d'après les échos que j'ai eus de ton dernier roman (je le tutoie, j'ai lu presque tous ses livres), il semblerait que le sujet soit encore un amant de jeunesse, encore une histoire secrète. Je n'ai pas envie de lire un énième roman faisant intervenir un amant qui a compté pour toi à une certaine époque de ta vie et dans lequel tu vas encore placer les romans que tu as déjà écrits et les lieux que tu as visités. J'ai déjà lu « Philippe et son amant de terminale », je n'ai pas envie de lire « Philippe et son amant de fac » avant de lire ton prochain « Philippe et son amant de premier boulot ». Il faut savoir se renouveler. Mais je suis peut-être langue de femme de mauvaise vie, je n'ai pas lu « Un certain Paul Darrigrand ».

Quelle déception, quelle fadeur !
Un livre bâclé et inconsistant.
J'aime Lisbonne mais même sa description est banale.
A oublier...