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Citations sur Paris-Briançon (398)

Serge veut parler des apparences et de ce qu'il y a derrière. Et derrière, il y a presque toujours des êtres cabossés. Il veut parler des discours qu'on tient et des secrets qu'on dissimule. Il veut dire qu'ils sont des gens simples, des gens ordinaires mais que ça ne les empêche pas, de temps en temps, d'avoir du mal avec la vie.
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Les voici donc libres, libres de retourner dans le monde réel. Ils en sont soulagés, évidemment, et cependant ils éprouvent des sentiments mélangés. L’autre monde, celui du fracas et de la stupeur, celui des débris et de la peur, du sang et du fer, a été le leur, le leur uniquement, pendant deux heures, ils y ont connu ce que personne ne connaîtra, ce que personne ne pourra comprendre ni même entrevoir, ce qui les tiendra résolument à part. Et d’ailleurs, eux-mêmes, plus tard, sauront-ils en parler, trouver les mots justes ? Voudront-ils en parler ?
Ce qu’ils ignorent, c’est qu’ils l’emportent néanmoins avec eux, et qu’ils ne s’en débarrasseront pas de sitôt. Abandonner le territoire de son effroi ne signifie pas s’en affranchir. Certains feront des cauchemars ou seront rattrapés par de brèves crises d’angoisse pendant des années. D’autres développeront une extrême vigilance ou s’obligeront à l’amnésie. D’autres encore découvriront l’émerveillement d’avoir survécu, la joie des épargnés.
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C'est un vendredi soir, au début du mois d'avril, quand les jours rallongent et que la douceur paraît devoir enfin s'imposer. Le long du boulevard, aux abords de la Seine, les arbres ont refleuri et les promeneurs sont revenus. Autour d'eux, des flocons virevoltent, tombés des peupliers; on dirait de la neige au printemps.
C'est une gare, coincée entre un métro aérien et des immeubles futuristes, à la façade imposante, venue des siècles, encadrée de statues, où les vitres monumentales l'emportent sur la pierre et reflètent le bleu pâlissant du ciel. Des fumeurs et des vendeurs à la sauvette s'abritent sous une marquise à la peinture écaillée.
C'est la salle des pas perdus, où des inconnus se croisent, où une Croissanterie propose des sandwichs et des boissons à emporter, ne manquez pas la formule à 8 euros 90, tandis qu'un clochard file un coup de pied dans un distributeur de sodas et de friandises.
C'est un quai, noirci par la pollution et les années […]
Bientôt, le train s'élancera, pour un voyage de plus de onze heures. Il va traverser la nuit française.
Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés ou rien de tout cela. Parmi eux, certains seront morts au lever du jour.
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Époque vulgaire, où plus rien n'est privé, où tout est spectacle, et surtout la souffrance, surtout la désolation, où la décence pèse si peu devant la prétendue "priorité à l'information", où le goût de l'immédiateté prive de tout discernement, où les dommages collatéraux constituent un détail dérisoire.
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Le tout ne dure sans doute qu'une poignée de secondes, mais ce sont des secondes pendant lesquelles leur vie leur échappe : ils ne sont plus que des paillettes argentées dans une boule à neige secouée par un enfant turbulent.
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Quelquefois la tristesse ça nous rattrape, d'ailleurs souvent ça nous rattrape quand juste avant on a été joyeux, comme s'il y avait un prix à payer.
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Oui, on a le droit de vouloir une vie pour soi plutôt qu'une vie dédiée aux autres, fussent-ils ses enfants.
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Ceux qui vous racontent qu’on est un enfant-roi parce qu’on est un enfant seul se gourent. On est d’abord un enfant seul.
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Je ne sais pas si je sais, je crois que je ne veux pas savoir.
L'aveu semble magnifique, parce qu'il est un aveu.
Et terrible parce qu'il raconte une lutte terrible.
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Mais la nuit, encore elle, fait son office, le lieu, décidément, a son mystère, sa réputation, ses injonctions irrésistibles.
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