Un texte épistolaire, il fallait oser. Souvenir d'un des seuls romans épistolaires que j'aie lu, les fameuses "liaisons dangereuses", souvenir de lecture lycéenne.
Souvenir d'avoir lu les textes de Vasari, peintre, architecte et historien de l'art, je me souviens de ses portraits de peintre, pas toujours tendre dans ses chroniques.
Laurent Binet lui en fait un personnage central de son roman épistolaire : nous sommes à Florence en 1557 et à travers 176 lettres, nous allons essayer de comprendre comment est mort Pontormo, un vieux peintre qui travaillait depuis plusieurs années sur des fresques et qui a été retrouvé mort. Vasari va être chargé par le duc de Florence, de retrouver le ou les coupables. A travers les différentes lettres échangées, nous allons alors découvrir plusieurs intrigues, amoureuses, politiques, artistiques : nous croisons Marie, la fille du duc, qui écrit à sa tante, Catherine de Médicis, qui est à Paris,
Michel-Ange, en exil à Rome. Et au fur et à mesure de la lecture des lettres, nous allons découvrir ce monde d'intrigues et finalement savoir qui a poussé le peintre au bas de l'échafaudage. Il y a aussi des références politiques, artistiques (les différents métiers autour des grands Maîtres), les rivalités entre les "grands" mais aussi les "petits" : des mariages arrangés, des fuites amoureuses, des rivalités entre peintres, entre corps de métier.
Un texte qui se dévore et dans lequel nous apprenons beaucoup que ce soit sur des événements politiques, culturels, religieux, artistiques.
Un polar historique épistolaire réussi et un sacré moment de bonheur de lecture.
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