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sur 811 notes
Florence, 1557, le peintre Pontormo est retrouvé mort devant les fresques qu'il était en train de réaliser. Vasari est missionné par Cosimo de Médicis pour élucider cette affaire.

Je me suis lancée dans la lecture de ce roman avec plaisir car il m'a replongé dans l'Art au coeur de l'Italie. J'ai bien aimé le style épistolaire choisit par l'auteur permettant de passer d'un personnage à l'autre. Après un début de lecture avec entrain, j'ai trouvé le dernier tiers assez long où l'intrigue se traîne vraiment en longueur. Dommage. C'est, au final, une lecture en demi-teinte.
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Ce roman passionnant débute au tout début du mois de janvier 1557. Jacopo Pontormo, brillant peintre de la Renaissance italienne, est retrouvé assassiné dans la basilique San Lorenzo de Florence, aux pieds de la fresque qu'il peignait depuis plusieurs années déjà. le duc de Florence, Cosimo de Médicis, commanditaire de cette oeuvre, charge Giorgio Vasari (peintre et auteur du célèbre ouvrage « Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes ») de confondre l'auteur de ce crime. A cela s'ajoute un autre mystère, puisque le vieil artiste venait d'achever un tableau représentant Vénus et Cupidon, dans lequel la déesse adoptait une position très sensuelle et semblait avoir été peinte sous les traits de Maria de Médicis, fille du duc et d'Éléonore de Tolède. Ce portrait qui pourrait fortement nuire à la réputation de la jeune femme ainsi qu'à celle de ses parents a mystérieusement disparu et il convient de le retrouver au plus vite.
Le récit se développe sous forme épistolaire, en nous présentant de multiples courriers échangés entre les protagonistes et autres observateurs de cette enquête et de la vie florentine. Chaque lettre apportera une avancée au coeur de ces intrigues et permettra de présenter le point de vue d'un personnage. Si cette forme de narration peut surprendre le lecteur de prime abord, il se retrouvera bien vite happé par l'évolution du récit ainsi que par l'atmosphère de la Florence des Médicis qui s'avère aussi brillante que rude et fascinante.
Laurent Binet maîtrise à la perfection le langage usité à l'époque de la Renaissance, oscillant entre élégance et viles flatteries, ce qui nous permet de nous immerger parfaitement dans cette lecture que je ne peux que vous conseiller de découvrir et cela, tout particulièrement si vous appréciez cette période historique.
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Préparez-vous à une plongée dans l'intimité de la société florentine du XVIe siècle !

C'est là tout l'intérêt du roman épistolaire de Laurent-Binet. Les différentes lettres nous permettent de prendre part dans les multiples intrigues de la cour qui s'entremêlent diaboliquement. On observe avec plaisir les ambitions des uns tentant de briser la réputation des autres, tout cela derrière des sourires de façade.

On se laisse également guider, et souvent perdre, par l'auteur tant les suspects sont nombreux. Il n'y a rien de déplaisant à tout cela, j'ai trouvé la progression de l'enquête assez fluide.

Cela fût pour moi l'occasion de découvrir cette partie de l'histoire européenne que je ne connais que très peu, avec un grand nombre d'artistes qui m'étaient inconnus, mis à part Michel-Ange bien évidemment.

Il m'aura toutefois manqué ce je ne sais quoi qui rend la lecture inoubliable. Mais je ne peux que vous recommander la lecture de ce polar épistolaire historique, en soit une lecture très originale.
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Florence, 1557. Pontormo, vieux peintre lié à Michel-Ange, est assassiné au pied des fresques sur lesquelles il travaillait depuis onze ans et qu'il espérait pouvoir rivaliser avec celles de la chapelle Sixtine. Sur la scène est retrouvé un tableau représentant une Vénus nue et lascive au visage de Maria, la fille du Duc de Florence, Cosimo de Médicis. Celui-ci charge Vasari d'enquêter sur le meurtre.
Adoptant la forme du roman épistolaire, Laurent Binet nous plonge au coeur de l'intrigue.
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N°1893 – Juin 2024.
Perspective(s) Laurent Binet – Grasset.

Dans la Florence de 1557, le vieux peintre Jacopo da Pontorno est retrouvé assassiné dans la chapelle San Lorenzo au pied d'un fresque pour laquelle il travaillait depuis onze années. L'examen du corps ne laisse aucun doute sur l'homicide et le duc Cosimo de Medicis a chargé le peintre ,architecte et historien, Giorgo Vasari, d'éclaircir cette affaire tout en laissant courir le bruit du suicide de Jacopo, éternel insatisfait de son travail.
Dans une série de 176 lettres savoureusement perverses, échangées entre une vingtaine d'épistoliers, tant en France qu'en Italie, l'auteur recrée à l'occasion d'une fiction policière sertie dans un contexte historique, l'ambiance délétère qui règne dans cette ville, entre une période de crise créatrice, les luttes politiques pour le pouvoir et la représentation ouvrière, les guerres incessantes, les pressions moralisatrices et pudibondes inspirées par l'Église et le pape contre la nudité des corps et les homosexuels, l'ombre de l'hérésie, la défense de la vertu, le poids de l'Inquisition, le souvenir des incantations punitives du moine Jérôme Savonarole, la crainte du retour de la peste comme un châtiment divin, une crue de l'Arno... Dans le petit cénacle des peintres, on se pose des questions sur cette mort de plus en plus étrange et les spéculations les plus folles fleurissent puisque l'insécurité et la peur règnent dans la ville. On se trahit, on se critique, on s'espionne entre concurrents, avec l'intransigeance jalouse des uns et la flagornerie cupide des autres, des investigations sont menées, des délations sont chuchotées, des conspirations sont fomentées, des complots sont ourdis et tout le monde est suspect, ouvriers, peintres, nonnes, bourgeois ou nobles. Apparemment la clé de cette mort mystérieuse résiderait dans un tableau de Michel-Ange, jugé licencieux, odieusement surchargé par une main anonyme et apparemment subtilisé. Sa recherche, également confiée à Vasari, est de plus en plus problématique, laborieuse et n'évite ni les impasses ni la violence, ni le sang. le prochain mariage arrangé de la jeune Maria de Médicis qui n'arrange pas tout le monde, l'éclaircissement d'une énigmatique visite féminine nocturne le soir de la mort de Pontorno, le tout dans la préparation du carnaval, la fréquentation des tavernes voire des bordels, les ferveurs religieuses d'un couvent avec son inévitable culpabilité judéo-chrétienne et la repentance face à la permanence du péché, la toute puissance de l'Église dont le pape, ancien inquisiteur et créateur de « l'index » et pourfendeur des « sodomites » tient à ce que la société revienne à un respect de la morale et de la religion un peu oublié lors de la période précédente où la Renaissance a correspondu à une période plus laxiste.
Le titre de ce roman rappelle que la perspective, cette technique qui consiste à créer une illusion de profondeur sur une surface plane par la mise en oeuvre du « point de fuite », fut inventée à Florence au Quattrocento. Cette innovation s'invite dans ce roman d'une manière inattendue, paradoxalement liée à la mort. En outre, ce titre comporte un « s » entre parenthèses, comme une éventualité, une façon de rendre les choses passées ou de les imaginer.
Dans ce roman captivant, agréable à lire, richement documenté et érudit, l'auteur, nous transporte dans l'atmosphère cette ville exceptionnelle par la richesse de son histoire et la beauté de ses monuments et qui fut pour Stendhal le lieu du syndrome qui porte son nom et dont l'ombre plane sur ce livre.
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Quel livre ! Et quel paradoxe : pendant les deux premiers 1/3 je n'ai cessé de me lamenter, déplorant la pléthore de personnages et la difficulté à les différencier, exceptés les plus connus.
Je trouvais l'intrigue peu passionnante, entrecoupée de rebondissements faisant perdre de vue le fil conducteur : on passe d'un peintre assassiné à un tableau séditieux à un ouvrier révolutionnaire à des bonnes soeurs adeptes de Savonarole à une princesse séduite... le tout dans un contexte politique somme toute assez complexe quand on connaît insuffisamment la période.
Et puis arrive le dernier tiers, fourmillant de scènes et révélations plus extravagantes les unes que les autres. Dans une pièce de Molière on en serait au fameux acte trois, celui où tout se dénoue avec force rebondissements. J'y ai particulièrement aimé tous les longs développements sur l'art de la perspective, me demandant ce qu'en aurait pensé un peintre tel que Picasso.
Bref, je ne regrette en rien de m'être accrochée pour le lire en totalité.
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Une enquête policière façon Agatha Christie, un roman épistolaire à la manière des « Liaisons dangereuses » et la Florence des Médicis dix ans après la mort de Lorenzaccio : c'est tout cela que nous offre Laurent Binet dans son dernier roman, « perspective(s) ». Qui a tué le peintre Jacopo Pontormo, en charge des fresques de San Lorenzo, qui abrite la chapelle des Médicis et qui devait rivaliser avec les peintures de Michel Ange pour la chapelle Sixtine ? Telle est l'enquête que doit mener Vasari (l'architecte du corridor passant au-dessus du Ponte Vecchio) pour le compte de Côme de Médicis (celui qui arrive au pouvoir après l'assassinat du duc Alexandre chez Musset). L'intrigue se développe à travers les lettres des différents protagonistes, qui finissent tous par être soupçonnés !
Outre les clins d'oeil aux classiques De Musset et Laclos, j'ai vraiment savouré ces lettres, chacune est un morceau de bravoure, on sent toute la jubilation et le plaisir de l'auteur à les écrire. le vocabulaire désuet, les tournures ampoulées quand Vasari s'adresse à Michel Ange, le maître adoré de toute une génération de peintres, les grivoiseries des uns, le cynisme des autres, j'ai trouvé que toute une société prenait vie, dans toutes ses composantes sociales (avec malgré tout un langage différent employé chez le soudard Bellini ou chez Catherine de Médicis, chez qui on retrouve des accents de Mme de Merteuil). Il y est question des conditions de vie des petits artisans de Florence, de la condition des femmes, monnaies d'échange pour sceller les alliances entre grandes familles, de politique, d'histoire de l'art... On mesure tout le travail de préparation de l'auteur.
En bref, un roman plein de brio, à l'écriture jubilatoire et au plaisir communicatif, qui ne donne qu'une envie, celle de revoir Florence !
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C'est un roman très intéressant. Fondé sur le procédé bien connu des "Liaisons Dangereuses" de Choderlos Laclos, il met en scène de savoureuses perspectives entre la révolte à Florence et les enjeux internationales face aux appétits de puissances étrangères. J'ai beaucoup aimé ce roman épistolaire qui permet d'apprécier les relations entre les personnages à une juste hauteur.
Tout est question de perspectives.
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Un meurtre commis au coeur de Florence au XVIe siècle plonge le milieu artistique de l'époque en émoi.
Car c'est un peintre qui a été assassiné, et pas n'importe lequel: le peintre officiel du Duc de Florence.

Grâce aux échanges épistolaires entre les différents protagonistes, le lecteur glane les informations et les indices pour tenter de retrouver le coupable, le tout dans l'ambiance baroque de l'Italie de Michel Ange.

J'ai passé un excellent moment de lecture dans ce roman historique au style et à l'histoire originaux. Une réussite à mettre entre toutes les mains d'amateurs de romans historiques.

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Mais qui a tué aussi sauvagement le peintre Pontormo, qui travaillait aux fresques de la chapelle San Lorenzo ? Un rival ? Une personne scandalisée par ses nus ?... Dans cette Florence du XVIème qui bruisse de complots et de secrets, Vasari aura fort à faire pour tenter de satisfaire le duc Cosimo de Médicis qui lui a confié la charge de cette enquête…

Une enquête passionnante ! Tout d'abord par sa structure même : le lecteur a « la chance de lire des lettres originales que l'auteur a découvertes » ; procédé littéraire qui permet l'intervention de personnages historiques de renom : Vasari bien sûr l'enquêteur, mais aussi Michel -Ange, les Strozzi, Catherine de Médicis, Benvenuto Cellini…Ils « écrivent » et leurs propos font revivre d'autres figures tout aussi célèbres (un « lexique » est là pour aider une mémoire défaillante !). Florence évidemment, mais aussi Italie (Pise, Sienne, Rome…), France (la cour du roi…). Il est question de politique, de religion, de peinture…et aussi d'amour ! 😊
Le meurtre n'est pas oublié , les faux semblants sont nombreux ; les manigances de certains m'ont vraiment fait penser aux « Rois maudits », saga que j'avais beaucoup aimée, ado ! 😊 Même l'humour n'est pas oublié (Cellini est savoureux et Vasari est parfois si débordé qu'il en devient comique).
Historiquement, la mort de Pontormo reste mystérieuse (s'il n'a pas été reconnu comme victime d'un assassinat , les circonstances de sa mort restent très vagues) , alors pourquoi ne pas souscrire aux conclusions de l'enquête de Vasari ?
Donc, un bon roman de cette rentrée ! 😊 Dommage qu'il n'ait pas été dans la sélection du Goncourt…
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