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3,7

sur 1092 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur la fin de sa vie, le vieux Bjarni ravive dans sa lettre à Helga, les souvenirs d'une vie passée aux côtés de son épouse Unnur, tous deux enfermés dans leur couple d'où l'amour s'était enfui, tandis que lui aimait et désirait Helga, la femme d'un autre. Sous sa plume vigoureuse et poétique, flambe le désir toujours vivace de Bjarni pour la belle Helga, désir qu'il éteignait autrefois dans les ruisseaux glacés. Tourments de la chair et de l'âme inassouvies... Moments merveilleux quand il connait enfin l'amour avec Helga, désespoir et descente aux enfers quand Helga le rejette.

Le vieil homme évoque aussi avec beaucoup de nostalgie son métier d'éleveur traditionnel de moutons et de contrôleur des fourrages, ses regrets d'une époque plus rurale où il vivait en communion avec la nature et les animaux sur ses terres balayées par le vent du nord. Mais la radio et le téléphone sont arrivés et ont fait disparaître les conteurs d'histoire ainsi que le peuple caché, ces êtres surnaturels qui peuplent les vallons d'Islande. Parmi les souvenirs de Bjarni se glisse une touche d'humour avec l'anecdote d'une vieille femme "fumée", que je n'aurais pas été surprise de lire dans les racontars arctiques de Jørn Riel.

C'est un texte magnifique dont les mots vivifiants, bouleversants et pleins d'une animalité brute se fondent en une prose très poétique.

Challenge multi-défis 2022
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Romantique, La lettre à Helga ? A vrai dire, tout dépend de ce que l'on entend par là et ce n'est que l'un des aspects du roman de Bergsveinn Birgisson. Nostalgique, alors ? Oui, sans l'ombre d'un doute, dans la description d'un monde rural, âpre et humain, loin du pays standardisé et "vendu" au Dieu argent qu'il est devenu. Cette longue lettre (130 pages) est la confession ultime d'un vieil homme, Bjarni, à la seule femme qu'il ait jamais aimée et avec laquelle il n'a pas pu, ou pas su, vivre pleinement sa passion. Et comme il est lucide, cet éleveur de moutons, lui qui se décrit lui-même comme un indécrottable cul-terreux, au moment de faire le bilan d'une existence gâchée par une certaine lâcheté ou tout bonnement l'impossibilité d'abandonner sa vie tranquille, quoique insatisfaisante, pour la grande aventure amoureuse. S'il y a souvent de la mélancolie dans le livre de Birgisson, pas trace de complaisance en revanche et encore moins d'effets mélodramatiques. Les dernières lignes, avec sa cruelle révélation, en sont d'autant plus poignantes. le ton du livre est vigoureux et alerte, avec des traînées d'humour irrésistibles qui font parfois place à une crudité éclatante dès lors qu'il s'agit d'exprimer les vertiges du désir. Sans oublier un lyrisme diffus et élégiaque, ode splendide à la beauté dangereuse de la nature islandaise. La traduction de Catherine Eyjolfsson est magnifique, à l'égal du travail qu'elle a accompli sur les livres d'Olafsdottir. On pense un peu à Sur la route de Madison et puis on n'y pense plus. On est là, dans la tête de ce vieillard dont les souvenirs jaillissent comme un geyser trop longtemps en sommeil. C'est le genre de roman que l'on lit d'une traite et qu'on a envie d'offrir autour de soi. A des gens qu'on aime, de préférence.
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Une longue lettre écrite par un éleveur de moutons islandais Bjarni Gislason presque au terme de sa vie, à la femme qu'il a toujours aimée sans jamais vivre avec elle.
Car tous deux étaient mariés chacun de son côté. Elle à un homme qui s'occupait de chevaux, toujours absent, et coureur de jupons. Lui à un femme pour laquelle il a de la tendresse mais qu'il ne peut toucher suite à une intervention qui l'a rendue stérile et lui interdit tout rapport sexuel. Bjarni et Helga luttent longtemps contre le désir avant d'y céder. Mais Bjarni ne sera jamais capable de tout sacrifier à cet amour qui pourtant le ronge.
C'est aussi un hymne à la beauté de l'Islande.

Les éditions Zulma proposent toujours de très beaux textes.
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Merveilleuse lettre d'amour d'un vieil homme à une femme qu'il a passionnément aimé à une époque de sa vie, et qu'il n'a jamais pu se résoudre à oublier.
Helga est le fil conducteur, le destinataire de cette lettre, mais n'occupe pas pour autant le centre du roman. Son auteur non plus, d'ailleurs, curieusement, non, c'est l'Islande rurale, , rude, qui forge les hommes, leur caractère, leur vie, leur mort. C'est pour cette Islande puissante et majestueuse qu'il est ‘'celui qui n'est pas parti, celui qui a préféré croupir dans son coin plutôt que de suivre son amour'', celui qui n'a pas voulu rejoindre Reykjavik pour ne pas perdre son âme.
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Traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson.
« Rien, si ce n'est un corps, ne touche et n'est touché », Lucrèce (I, 305). de la nature, de la nature du monde, des hommes et des choses ! C'est un véritable coeur à corps que Bergsveinn Birgisson nous livre ici. Tous les éléments pétrissent l'homme. Son âme, son esprit, son corps. Indissociable. Inconditionnellement. Longue lettre et merveilleuse lettre adressée à Helga. Sans tabou, sans honte, juste la vérité d'un homme qui a aimé et aime au-delà de tout follement une terre, un monde, une femme, une mémoire. L'histoire d'un amour fertile.
«  La vie n'est que transe et rêve,
calme plat et dur ressac,
écueil et courant rapide,
tempête neige et brouillard,
Avec fleurs et soleil aussi.
Mais derrière les hautes montagnes -
personne n'est encore allé voir »…
Amoureux des cimes, voilà un livre pour vous !

Astrid Shriqui Garain
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Un viel homme écrit après des années de silence et de souffrance, une lettre à une femme, Helga.
Cet homme est Bjarni, autrefois fier éleveur de mouton qui aime sa terre d'Islande, respecte et pratique dans sa profession le savoir-faire de ses ancêtres.
Mais cette magnifique terre de légendes lui a jeté un drôle de sortilège. Consumé de passion pour Holga, il s'interdit le choix. Il aime et souffre d'un amour impossible.

Tout ce qui est et ressent cet homme d'apparence simple se lit à travers cette lettre, fébrile par sa poésie primitive, déconcertante parfois dans la mécanique des mots et profondément attachante dans l'expression vraie des émotions.
Une écriture qui épouse les contours du paysage islandais comme le révèle la très belle couverture du livre (nuages, collines, vagues ?).

Une terre d'Islande que Bjarni associe à la fin de ses jours à sa rencontre avec Helga comme si l'une se confondait avec l'autre.
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Au crépuscule de sa vie, un vieil éleveur de moutons vient de perdre sa femme. Vivant désormais dans une maison de retraite, il écrit une longue lettre à Helga l'amour de sa vie. Dans cette lettre, il essaie de lui expliquer pourquoi il a fait le choix de rester dans sa ferme plutôt que partir avec elle et l'enfant qu'elle portait de lui en ville. le narrateur nous décrit un monde rural qui n'existe plus, on ressent également l'attachement des paysans à leur terre qui dans son cas l'a obligé à renoncer à l'amour de sa vie.
Un très beau texte.
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Cette lettre, tardive, est envoyée à la Helga, la femme aimée avec laquelle le narrateur n'aura pas pu ou pas su construire sa vie. C'est une lecture touchante, parfois drôle. Mais ce texte dépasse la simple histoire d'amour : il est aussi question d'enracinement, d'appartenance indéfectible à un terroir, quitte, peut-être, à laisser passer l'amour de sa vie... En une époque où les élites mondialisées imposent leur nomadisme comme allant de soi et leur culture de masse déracinée, le texte se colore parfois d'une dimension politique au sens le plus noble du terme. Parmi les 700 nouveautés qui encombrent les librairies en ce moment, choisir ce livre serait sans doute une bonne idée.
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Le livre relate de façon sublime une histoire d'amour entre un paysan islandais et sa belle voisine, amour empêché du fait qu'ils sont tous les deux mariés de leur côté. Cette histoire est racontée sous la forme d'une lettre écrite par le paysan à la fin de sa vie : il éprouve alors le besoin de dire à cette femme tout ce qu'il n'a pu lui dire jusqu'alors. Au delà de cette très belle histoire d'amour, on peut y lire aussi le combat de ce paysan pour que son métier garde un sens, pour que la solidarité paysanne perdure en dépit de l'individualisme qu'à entrainé le triomphe du capitalisme. Superbe découverte que ce petit livre déniché sur les étagères d'une accueillante maison en Ardèche !
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Comme l'an dernier, je démarre cette rentrée littéraire 2013 par un roman d'un auteur islandais et comme l'an dernier je suis certaine d'avoir lu un futur grand succès que les hommes comme les femmes vont adorer et se conseiller chaleureusement les prochaines semaines.

Bjarni est un éleveur de brebis islandais arrivé à la fin de sa vie. Les quelques jours d'été qu'il va passer chez son fils, vont être l'occasion d'écrire une longue lettre bouleversante destinée à l'amour de sa vie, Helga, une éleveuse comme lui. Il revient sur leur histoire commune, leur passion contrariée et le mode de vie rural islandais .

Comme toujours dans les livres écrits par des islandais, la nature prend une place prépondérante et devient un personnage aussi important que le héros. Pour ceux qui connaissent l'Islande tout y est dans ce petit livre, la culture, l'histoire du pays, les références aux sagas, les descriptions des paysages.

La nature rude et implacable donne des hommes et des femmes à son écoute, en harmonie totale avec elle. Elle impose une solidarité entre les hommes et les femmes pour survivre. Comme décrit dans ce roman, la tradition littéraire, l'amour des livres est largement répandue en Islande même en zone rurale.

Mêmes les descriptions érotiques de ses amours avec Helga, souvent très crues, sont associées et comparées à la nature. Ce qui donne des pages superbes et très originales voire cocasses.

Cet amour impossible est l'occasion pour ce fermier, d'évoquer une réflexion philosophique sur la nature des liens des hommes avec leurs origines et leurs ancêtres dans une société de plus en plus urbaine où la consommation à outrance devient un signe de bonheur et où l'uniformisation des cultures est le quotidien.

Cet homme qui a du faire le choix de sa terre, de son élevage face à une vie facile mais sans âme en ville, se pose les bonnes questions sur une société islandaise à majorité rurale.

L'écriture est simple, belle, assez littéraire, magnifiquement poétique. L'auteur, né en 1971 est titulaire d'un doctorat en littérature médiévale scandinave, son grand-père était lui-même éleveur et pêcheur dans le Nord-Ouest de l'Islande.

L'histoire d'amour touchera chacun, ce livre réussit en 131 pages le défi de nous bouleverser et nous faire réfléchir.Un livre que je conseille avec force.

À LIRE et À CONSEILLER sans modération !

De plus, publié chez Zulma, la jaquette est comme toujours superbe.

Lien : http://bibliothequedechalipe..
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