Décidément, cette auteure aime les causes perdues. Je l'ai bien aimé, contrairement au précédent «
Le Chant de la Louve ». Commençons par un petit résumé de l'histoire : c'est un Roméo et Juliette entre Audra, jeune sudiste persuadée du bien fondé des coutumes du Sud et de l'esclavage ; et Elliot, Yankee à ses heures perdues. Un obstacle moral de choix. Et tout cela se passe pendant la Guerre de Sécession, bien entendu. Chacun ont leurs défauts et leurs qualités. Je dois cependant avouer que le personnage d'Audra m'a semblé plus profond et plus évolutif que celui d'Elliot.
Audra commence en tant que jeune femme, éblouie par les victoires de son père, terriblement naïve. Tout au long du roman, ce personnage va rencontrer embûches sur embûches pour, au final, en ressortir grandie mais pas forcément changée. En effet, à la fin de l'histoire, elle se retrouve cheftaine d'une communauté noire sur les Nouvelles Terres et décide de tous les protéger de hordes de bandits (venus venger les morts de la Guerre).
Elliot, de son côté, garde la même mentalité tout au long du roman et ne se questionne qu'au moment de la mort de Joey, le petit frère d'Audra. Il ne prend pas en compte les arguments – parfois fondés – de la jeune femme.
J'ai eu l'impression à certains moments de me retrouver dans un roman manichéen, dans lequel les nuances de gris n'ont pas leur place. J'ai passé un très bon moment, cependant, à la lecture de ce roman rouge.
Rosanne Bittner est un bon écrivain. Elle arrive à retracer des évènements historiques de manière fiable et de rajouter des romances qui ne sont pas simples. C'est agréable quand on a l'habitude des romans rouges « faciles ».