Anita Grankvist a 38 ans et sa vie se résume ainsi : mère célibataire, elle travaille chez Extra-Market et habite à Skogahammar avec sa fille Emma qui, à 19 ans, part faire ses études à Karlskrona (ailleurs en Suède). Sans sa fille à la maison, le quotidien d'Anita devient morne. Elle se retient de ne pas harceler sa fille par téléphone et compte les heures avant son prochain retour. Alors, sans réfléchir, pour ne pas tourner en rond elle décide de faire quelque chose qu'elle a toujours rêvé de faire : prendre des cours de moto.
Personnellement j'avais adoré son premier roman
La bibliothèque des coeurs cabossés, alors forcément je voulais absolument lire le petit nouveau. La ressemblance des couvertures fraiches, colorées et rigolotes y était pour beaucoup je crois. Mais je préfère vous prévenir tout de suite : les deux romans sont très différents (et malheureusement le deuxième ne supporte pas la comparaison avec le premier). Oublions
La bibliothèque des coeurs cabossés (qui était un roman avec une héroïne passionnée de lecture et dont l'intrigue tournait autour des livres) et concentrons-nous sur
le jour où Anita envoya tout balader car, sans cette comparaison, ce roman a du bon.
Anita est une anti-héroïne : enceinte à 19 ans, elle a appris à se débrouiller seule. Elle mène une vie simple avec sa fille, son travail, sa mère légèrement sénile en maison de retraite spécialisée et ses copines Pia et Nesrin avec qui elle décompresse au bar le Réchaud à alcool. N'ayant pas de permis de conduire, elle fait tout à pieds (mais pourquoi en aurait-elle besoin puisque ses centres d'intérêts son à portée de main ?). Mais quand Emma quitte la maison, Anita a «le syndrome du nid vide» : beaucoup de temps pour s'apitoyer et repenser à ses rêves de jeunesse qu'elle a laissés de côté.
Alors, sur l'insistance de ses copines, elle décide de reprendre sa vie en mains. Pour occuper son temps libre, elle s'implique dans l'organisation de la Journée de la Ville et s'inscrit à des cours de moto. Lukas, son moniteur de 9 ans de moins qu'elle, ne la laisse pas indifférente et, petit à petit, elle s'aperçoit que même si sa fille peut encore parfois avoir besoin de son aide, elle est tellement occupée que le temps file. Elle en profite aussi pour rendre plus souvent visite à sa mère et bizarrement ça lui fait du bien.
Ainsi va la vie d'Anita qui lui réserve bien des surprises. Elle dont l'existence suivait son train-train quotidien, va se retrouver au coeur d'un tourbillon d'événements. Il va lui falloir choisir, décider et parfois même souffrir pour avancer, car à 38 ans une jeune femme a encore tellement à faire ! La crise de la quarantaine n'a qu'à bien se tenir, Anita et ses copines sont gonflées à bloc pour la surmonter.
Katarina Bivald écrit avec des mots simples et accessibles à tous, les chapitres sont courts, les paragraphes aussi et nombreux sont les dialogues. Si les prénoms des personnages sont courts donc assez simples à retenir, les noms des villes suédoises en revanche sont tellement complexes que nous sommes bien incapables de nous repérer (Emma est-elle vraiment partie loin de chez sa mère ?). L'histoire a du mal à démarrer je trouve mais la deuxième moitié du roman est bien sympathique et il ne faut pas rater la fin. le gros bémol à mes yeux, c'est le fait de citer des marques en permanence (produit, magasin ou même jeu-télé), je ne vois vraiment pas ce que cela apporte…
Le jour où Anita envoya tout balader est un «feel-good book» en ce sens qu'il raconte la vie extraordinaire d'une femme ordinaire. Chacun de nous va à un moment donné se retrouver dans une situation de la vie quotidienne, et cette sensation de vécu nous accorde une place privilégiée à nous lecteur, une sensation de proximité avec les personnages du roman. C'est très plaisant et très agréable à lire.
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