Ce roman m'a fortement enthousiasmé, et je vais tenter de rester le plus possible objectif, pour de ne pas tomber dans l'excès de zèle dans les propos que je vais utiliser pour mon retour de lecture. Je ne voudrais pas être catalogué comme un « chroniqueur » qui essaye de faire du prosélytisme.
Pourtant je suis convaincu qu'il faut le clamer, haut et fort, quand on a aimé un livre.
Je classe
Jean-Luc Bizien, dont j'ai déjà lu six ou sept romans, dans les raconteurs d'histoires, dans le sens le plus noble du terme. Ces romans qui font monter un sourire imperceptible sur le visage des lecteurs, quand l'histoire dissipe ses effluves envoutants.
Paris 1888, on y retrouve le même type d'ambiance qu'à Londres, qui cette année-là fera la connaissance de Jack l'éventreur. Autant vous le dire de suite, il n'y aura aucun lien avec le fameux tueur en série anglais, il n'y est d'ailleurs à aucun moment évoqué. Je me demandais juste, si le choix de l'année n'était pas un clin d'oeil à cette référence.
Sarah, jeune anglaise, doit se rendre dans une étrange maison, pour y trouver un travail au service de Simon Bloomberg, aliéniste de son état.
Dès les premières lignes du roman, l'auteur avec une facilité déroutante, pose l'ambiance si particulière des rues parisiennes de cette période. J'ai eu l'impression de sentir la moiteur et la touffeur de cette fin de soirée s'imprégner dans les fibres de mes habits, d'avoir au détour d'une ruelle l'odeur d'une peau d'orange écrasée sur les pavés, au détour d'une autre, les relents des caniveaux. Les premiers pas de Sarah se font dans un quartier que je connais un peu, j'entendais presque le bruit de ses semelles sur les pavés glissants, j'ai ressenti ses craintes quand elle devait prendre une ruelle, qui à l'époque n'était pas éclairée comme de nos jours.
Mais une ambiance sans personnage ne fait pas un roman, et encore une fois JL
Bizien fait preuve d'une maitrise totale. On imagine parfaitement les personnages comme s'ils étaient devant nous. Si j'avais un talent de dessinateur, je pourrais les croquer dans les moindres détails. Les personnages secondaires méritent la même attention que les principaux protagonistes.
Il reste un dernier aspect, pas le moindre pour que la sauce prenne complètement, l'intrigue. Je ne suis pas un adepte des histoires qui partent à la vitesse d'un guépard au cul d'un okapi. Ici l'auteur prend le parti d'une prosodie posée qui nous entraine délicatement sans nous brusquer. On ne se sent pas brusqué par le pandémonium grandissant qui attend les enquêteurs, la tension monte au rythme des questions qui germent dans le cerveau du lecteur, sans jamais chercher à le prendre de vitesse.
Pour moi c'est un tiercé gagnant, et comme un bonheur n'arrive pas seul, il va y avoir une suite, « La chambre mortuaire » est le premier d'une trilogie.
Merci aux édition l'Archipel de m'avoir permis de découvrir ce roman
#Lesenquêtesdelaliéniste #NetGalleyFrance
Lien :
https://marcdonnedesnouvelle..