Lisez les lettres que le jeune Mozart écrivait d'Italie, et vous verrez qu'il n'est question que de chanteurs et de cantatrices ; les danseurs aussi l'intéressent par moments ; mais du Vatican et du Colisée, pas un mot.
On était musicien, rien de plus, rien de moins, et le maître, en composant son ouvrage, ne se proposait d'autre but que d'y entasser toute sorte de richesses musicales.
Les âmes artistes possèdent seules cette faculté de sentir, privilège que rien ne remplace, ni les fortes combinaisons de l'entendement, ni l'ingéniosité poétique. L'esprit de Dieu souffle où il veut. Que celle idée nous fasse prendre en patience la période où nous vivons, et consolons-nous en pensant que le beau, en tant que manifestation absolue, ne saurait être ni avoir été le monopole de tel où tel siècle.
Aujourd'hui cet homme n'est plus, mais sa pensée subsiste. On sait ce qu'il cherchait, ce qu'il voulait; une individualité pareille ne s'installe point quelque part pour quarante ans sans y marquer sa trace.
Du jour où Beethoven a importé dans la musique cet élément de vie et de fermentation qu'on appelle l'esprit du siècle, l'art a dû nécessairement suivre
une voie nouvelle.