Avant de gagner, nous avons perdu... Vite et sans honneur. Pourquoi ?
C'est à cette question que va tenter de répondre
Marc Bloch, historien dans le civil, capitaine à l'état-major de la 2è armée, responsable du ravitaillement essence. Verdict : des chefs trop vieux et réfractaires à la nouveauté (aucun ne croyait dans les chars et l'aviation. Sauf...
De Gaulle) Comme cela est si bien dit : nous étions en retard d'une guerre, et surtout, absolument pas préparé psychologiquement, ni dans le civil, ni surtout chez les militaires (ce qui est très grave.) Alors que les nazis avaient fait leurs gammes en Espagne et en Pologne, étaient motorisés, avaient une excellente aviation.... Sans parler des rétentions d'informations et de la non communication entre bureaux, sans parler de l'état-major avec le terrain (ce qui est assez minable, non ?) Vaincu d'avance, en somme.
Et ça le fait rager : il quitte l'armée, entre en clandestinité et met en place le réseau Combat en 1941 à Montpellier. Il rejoindra ensuite Lyon et le groupe Franc-tireur. Il sera arrêté et torturé par la Gestapo en 1944 et fusillé le 16/06/44.
Bon, on ne va pas se mentir. C'est très intéressant pour qui s'intéresse à la période et veut se faire une idée sur la campagne de France. Les historiens ont sans doute remercié la publication de ce document ; après tout, en tant qu'historien, Bloch sait ce que cherchent ses collègues. Mais c'est lourd à lire, les phrases s'emboitent, développent plusieurs idées simultanément, et ça perd parfois le lecteur. Il avait peut-être dans l'idée de le publier après la guerre, en l'ayant retravaillé, mais la Gestapo est passée par là avant. Les quelques articles des Cahiers Politiques datant de 1943 sont quant à eux parfaitement lisibles et argumentés et intéressants ; ils m'ont parfois fait pensé au Camus des Lettres à un Ami Allemand.
Pas facile d'accès, mais indispensable à celui/celle qui s'intéresse à la Deuxième Guerre Mondiale.