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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Libraire de jour, cambrioleur de nuit. Logique, non? Eh bien, ça fonctionne. En fait, Bernie Rhodenbarr est comme un gentleman-cambrioleur : il ne s'abaisse pas à de simples vols, détrousser des pauvres gens, que nenni. Il accepte des commandes bien précises, une livre rare par-ci, un bibelot d'une valeur certaine par-là. Pourquoi pas des cuillères de collection (comme des cuillères d'apôtre), à l'effigie d'un des signataires de la déclaration d'indépendance? Et, quand le temps et les circonstances le permettent, pourquoi ne pas résoudre des crimes. C'est ce qui se produit quand Ray, un détective de la police avec qui Bernie a eu mal à découdre dans le passé mais qui apprécie ses compétences, vient le sonder pour une mystérieuse affaire : une dame a été retrouvée morte dans son appartement qui semble avoir été cambriolé.

Ceci dit, cette intrigue policière n'est pas ce qui m'a le plus intéressé dans ce roman, le voleur qui comptait les cuillères. En effet, le crime n'est introduit que tardivement (passé le premier tiers?) et on n'y revient que sporadiquement (quoique, finalement, on puisque tout finit par s'entremêler, on découvre qu'on tournait autour pendant une plus grande partie du roman). Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est deux choses. D'abord, Bernie Rhodenbarr lui-même. Cultivé, tant dans le domaine des livres que de l'art en général. C'est assez différent des détectives dans le style dur à cuir que l'on retrouve habituellement dans la littérature, à part quelques exceptions. Et la culture de Bernie n'est pas un petit hobbie qu'il pratique seul, en cachette. Il la partage avec ses « clients » et amis, à commencer par Carolyn, mais je reviens à elle plus bas.

Ensuite, l'autre chose que j'ai trouvé intéressante, c'est le propos. le roman s'ouvre dans la librairie de Bernie et une femme qui parcourt les rayons s'extasie : elle a vu le titre d'un roman qu'elle cherche depuis un bout de temps, dont elle avait oublié le titre et le nom de l'auteur, et peut enfin l'acheter en ligne à plus de la moitié du prix. Ça donne le ton. L'auteur Lawrence Block, s'il présente le tout avec ironie, n'engage pas moins une réflexion juste sur la littérature, l'invasion du numérique. Et cela sans faire la morale. le roman fourmille de telles réflexions sur des sujets divers. Souvent, c'est via des échanges avec son amie lesbienne Carolyn dans différents cafés ou restaurants. (À croire qu'il n'est jamais derrière le comptoir de sa librairie!). Ils parlent de tout et de rien, de l'art, oui, mais aussi des relations de couple, des changements de sexe, etc. Parfois, de trucs ridicules aussi mais c'est ça la vie. Par exemple, la serveuse à une de leurs places préférées, le restaurant Two Guys… (« Écluse Panama! »). Et le roman est bourré de référents culturels (livres, films, artistes, événements historiques, etc.). On le voit également avec d'autres personnages, bien que dans une moindre mesure. de plus, ces propos sur la société en général, ils sont toujours entrecoupés de remarques sarcastiques, drôles et justes à la fois. Décidément, un vrai petit bijou.
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Lawrence Block, vétéran du roman policier US, a écrit de nombreux romans policiers, avec principalement deux personnages récurrents : le détective privé Matt Scudder et le libraire/cambrioleur Bernie Rhodenbarr qui m'interessait plus du fait de sa passion des livres

Bernie Rhodenbarr, l'un des héros récurrents de l'Américain Lawrence Block. tient une librairie d'occasions à New York, et dans ce nouveau volet - sorti en 2016 en grand format et réédité en poche cet hiver 2019 mène parallèlement, en tant qu'expert, une enquête avec un inspecteur de police du NYPD afin d'élu­cider le meurtre d'une riche New-­Yorkaise.

Le titre de ce roman intrigue beaucoup mais on en comprend vite les tenants et aboutissants et on aime beaucoup ce personnage central libraire charismatique, plein d'esprit et de répartie, une sorte d' Arsène Lupin des temps modernes, d'un roi des cambriolages, d'un artiste du vol et de sucroit, c'est sa plus value passionné de grande littérature.

Comme à son habitude, Lawrence Block parsème son intrigue et ses dialogues d'un humour à froid, assez caustique, et les réflexions sur la littérature, le numérique et l'achat en ligne sont vraiment bien vus et amusants.. L'intrigue policière reste secondaire, mais l'ensemble, drôle et jubilatoire est vraiment très réussi.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je découvre Bernie Rhodenbarr avec sa onzième aventure mais je peux vous dire que 1. ce livre peut se lire de façon autonome 2. je compte bien lire les précédents et les suivants ! Une pépite d'humour dans le genre du roman noir !

Déjà le livre commence dans une librairie : c'est-à-dire au paradis ! J'aime énormément l'idée d'un personnage central qui soit libraire et la première scène de ce roman est vraiment très amusante : un vrai clin d'oeil à la bataille du numérique/vente sur internet face au papier/librairie. Heureusement que notre héros est aussi un voleur talentueux car pour arrondir ses fins de mois il n'y a pas mieux ! Survivre en vendant des livres d'occasion à New York n'est pas une sinécure !

Bernie est un héros véritablement attachant : il est charismatique, intelligent, très drôle et débrouillard. C'est à la fois un homme séduisant mais aussi un peu gauche : un antihéros parfait pour une série de romans ! Ces échanges avec son amie Carolyn sont vraiment délicieux et il faut ainsi aimer les romans qui mélangent des moments de calme/de dialogues avec des moments de tension/d'enquête.

A mes yeux ce n'est pas tant le mystère qui est le point fort du livre, c'est vraiment ses protagonistes car ils sont uniques en leur genre ! Lawrence Block nous conte les péripéties d'un Arsène Lupin des temps modernes, d'un roi des cambriolages, d'un artiste du vol passionné de lecture : un protagoniste comme je les aime !

En définitive, une lecture jubilatoire et très agréable que je recommande !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Il n'est pas si commun de trouver un roman policier drôle. Encore moins drôle et intelligent. Lawrence Block a ce talent. Dès les premières pages, on se dit qu'il serait très chouette de partager un verre avec ses personnages. Que ce soit Bernie, le libraire-cambrioleur, Carolyn, la meilleure amie parfois complice, ou même Ray, le flic new-yorkais dans tous ces clichés.
Et puis, mine de rien, on referme le livre en ayant appris plein de choses : ce qu'est un monte en l'air, des cuillères d'apôtres, où se trouve les archives de Fitzgerald...
Les amateurs de romans policiers devraient s'y retrouver (bon, on est pas dans le thriller non plus) et les amateurs de bibliophilie être aux anges. J'ai très envie de lire les autres, notamment pour découvrir comment Bernie est entré en possession d'un Mondrian.
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Pour Bernie Rhodenbarr, le métier de bouquiniste n'est plus ce qu'il était. Pour preuve cette cliente qui entre dans son échoppe, regarde un livre sur une étagère, téléphone et déclare qu'elle est intéressée mais ne le prend pas, car elle vient de l'acheter en ligne. Pourtant c'est un ouvrage rare !

Ou encore ce jeune étudiant qui lui achète des livres et les revend avec profit via un site de ventes en ligne, réalisant de beaux bénéfices.

Comme sa profession de bouquiniste le fait tout juste vivre, Bernie réalise de temps à autre de petits extras pour des clients qui savent se montrer reconnaissants, le payant largement pour les risques qu'il prend. Monte-en l'air à ses heures, il accepte une mission pour le compte d'un certain monsieur Smith, patronyme aussi courant que Martin en France.

Bernie est chargé de récupérer dans les archives du Galtonbrook Hall, un musée qui ne connait pas l'affluence mais possède des trésors grâce à l'ancien riche propriétaire qui accumulait les oeuvres d'art, Bernie est chargé donc de récupérer un manuscrit de Fitzgerald, surtout connu pour Gatsby le magnifique. Un roman que son client ne tient pas en grande estime. Ce qui l'intéresse, c'est une première mouture de L'étrange affaire de Benjamin Button dont il collectionne les différentes éditions.

Bernie, après avoir repéré les lieux, s'introduit dans la pièce réservée aux archives et s'empare du fameux manuscrit, avec la complicité de son amie Carolyn. Carolyn, avec qui il prend un pot tous les soirs ou presque, avec qui il dine régulièrement, mais avec qui il ne couche pas, d'abord parce qu'il tient à sa liberté, ensuite parce que Carolyn est lesbienne.

Un premier vol pour ce client qui le rémunère grassement et lui propose une autre appropriation car en réalité il collectionne tout ce qui a rapport aux boutons et aux badges. Et cette nouvelle saisie doit s'effectuer chez un riche homme qui détient des cuillères au manche un peu spécial.



Parallèlement, son ami Ray Kirschmann, inspecteur au NYPD, qui lui a souvent mis, ou tenté de mettre, des bâtons dans les roues lors de quelques cambriolages antérieurs, lui demande un petit service. Il sait que Bernie, la main sur le coeur, a décidé d'arrêter ses activités de cambrioleur, mais cette fois il réquisitionne son ami pour la bonne cause.

Madame Ostermaier, qui vivait dans une grande demeure, est décédée en rentant plus tôt que prévu alors qu'elle assistait à la représentation d'un opéra de Wagner. Elle a été découverte gisant sur le tapis dans son salon, et si elle a cessé de respirer, c'est la seule chose de sûre que les policiers ont à se mettre sous la dent. Pour l'instant. Mais la cause réelle de ce décès est encore à trouver. Kirschmann souhaite que Bernie vienne avec lui étudier les lieux et donner son avis.

Que ne ferait-on pas pour un ami policier ? Bernie accompagne donc Kirschmann et selon toutes les probabilités, un cambrioleur est passé par là. Est-ce cette intrusion qui aurait obligé le coeur de madame Ostermaier à s'arrêter de battre ? Peut-être, mais il existe probablement une autre raison. Car la manière dont les objets sont à terre, le manteau de la victime déposé sur l'accoudoir d'un fauteuil et autres petits indices laissent Bernie dubitatif et il pense à une mise en scène.

Bernie est un grand lecteur. Ce qui tombe bien puisqu'il n'a qu'à se servir sur les rayons de sa bouquinerie. Alors il lit de nombreux romans d'auteurs actuels ou ayant connu une belle carrière au siècle dernier comme Rex Stout, et c'est justement en parcourant un romans policiers que des idées lui viennent concernant l'enquête qu'il doit mener. Et d'ailleurs il convoquera tous les acteurs, ou presque de cette histoire, et les mettra en scène façon L'Homme aux Orchidées.



Les digressions sont le levain des soufflés littéraires que l'on déguste avec une cuillère.

Et les digressions ne manquent pas dans ce roman, dont le ton et les dialogues font penser à Pelham Grenville Wodehouse. Un humour froid, parfois caustique, ou tout simplement le nonsense britannique qui joue sur la dérision et l'absurde, quel que soit le sujet abordé. Les réparties entre Carolyn, Ray Kirschmann, ou d'autres intervenants, sont ciselées, et certaines scènes valent le détour.

Si Bernie est célibataire, il se laisse parfois subjuguer par des clientes, ce qui lui offre d'heureuses surprises et le plaisir de faire la connaissance d'autres personnes qui l'aideront dans certaines de ses démarches.

Parmi les nombreuses parenthèses qu'effectue l'auteur, celle concernant la préconisation de la lecture d'un roman de Marcel Proust par exemple, beaucoup plus efficace et moins onéreuse et préjudiciable pour la santé que la prise de comprimés de somnifère, ou encore, lors de conversations avec Carolyn, de ses points de vue sur les gays et les lesbiennes, professant des idées de tolérance que de nombreuses personnes devraient mettre à profit.

De même il explique, peut-être un peu longuement, tout ce qui a trait aux badges à épingles, aux boutons, avec des références historiques intéressantes, surtout pour les Américains qui sont les premiers concernés dans ce qui est une sorte d'inventaire.

Et il ne faut pas oublier ses remarques sur le numérique et l'achat en ligne d'ouvrages, anciens ou non, qui mettent l'avenir des bouquinistes en péril. Enfin il ne faut le prendre pour un imbécile, il sait se venger en douceur, et tant pis pour celui qui a voulu le gruger.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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