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sur 224 notes
ODP, Au Tableau… noir !
Je sors ma craie et pour une fois, je n'ose pas poser mes mots sur l'ardoise. Puis vient un rayon de soleil qui éclaire le tableau et m'autorise à tracer juste un modeste trait de liaison entre le poète et le peintre centenaire.
Quand Christian Bobin écrit à Pierre Soulages, cela ne ressemble pas à la carte postale envoyée le dernier jour des vacances à sa tata qui pique. Il ne dit pas qu'il a eu beau temps, qu'il a visité tous les lieux communs et apprécié toutes les spécialités locales. le poète ne rapporte pas un cadeau acheté à l'arrache au Duty Free avant d'embarquer. Lui, il écrit. Tellement bien que je ne vais que digresser pour ne pas enlaidir cet hommage.
Christian Bobin partage dans sa lettre son émerveillement et son amitié pour cet artiste qu'il part rejoindre un soir de Noël. Il nous fait profiter de son voyage en train entre le Creusot et Sète à quelques heures du réveillon. Ce n'est pas la suite du crime de l'Orient-Express. Pas davantage une aventure dans le Transsibérien. Je n'aime pas Noël, je sais à peine placer le Creusot sur une carte et, désolé pour les sétois, mais c'est pas sémoi. La beauté de ses cimetières peut néanmoins attirer les morts qui recherchent un joli point de vue et la compagnie de Brassens ou Valery pour occuper l'éternité. Pour les vivants, il reste l'odeur enivrante d'oeuf pourri du Bassin de Thau. Et bien, pourtant, à aucun moment de ce trajet, je n'ai eu envie de me jeter sous le TER.
La lecture de ce court texte a fait suite à ma visite du Musée Soulages à Rodez que je ne peux que conseiller. Et puis il y a de très bonnes cantines à proximité. Fondue au noir ! Ce fut une révélation. Certains ont vu la vierge, d'autres des ovnis, moi, je pense avoir vu l'Outrenoir. J'ai longtemps été hermétique à l'oeuvre de ce peintre car je ne manque jamais de préjugés quand il s'agit d'abstraction. Il a fallu que je me retrouve face à ses tableaux pour comprendre que c'était le reflet de la lumière sur la toile qui faisait l'oeuvre, que les stries qui couvraient la surface n'étaient pas là par hasard mais qu'elles chorégraphiaient l'effet miroir. En résumé, pour une fois, comme la lumière, j'ai réfléchi.
Le livre de Christian Bobin est un très bel hommage à son ami et son écriture bienveillante est comme le ronronnement d'un chat qui dort sur vos genoux pendant que vous lisez… à condition bien sûr que cette bestiole ne soit pas la mienne et ne vous plante pas ses griffes dans la peau par sadisme félin…bécile.
Un plein d'émotions et un train à ne pas rater. Pensez à vous éloigner de la bordure des quais, comme le dit la madame, et des apparences.

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Sous le sapin de Noël, il y eut ce cadeau merveilleux offert par ma fille...
Le titre est sobre, un prénom suivi d'une virgule ; il sonne comme un chuchotement, une confidence...
Pierre, c'est une lettre écrite par Christian Bobin, adressée au peintre Pierre Soulages pour lui dire son admiration. Sa longévité, tout de même : cent ans depuis le vingt-quatre décembre dernier !
C'est une lettre d'amour, les mots chantent ici comme un ruisseau. C'est une lettre d'amour pour la peinture de Pierre Soulages.
« On ne crée que pour guérir d'une angoisse ».
Pierre Soulages peint ce qui nous ressemble, ce que nous sommes. Les mots de Christian Bobin le disent mieux que personne.
Pierre Soulages peint la lumière, alors que d'autres pensent qu'il peint du noir.
Le noir de Pierre Soulages absorbe. Absorbe les maux de la terre.
Christian Bobin nous dit que Pierre Soulages ressemble à Blaise Pascal, comme ses pensées qui nous remettent debout, criblent nos vies de lumière, nous permettant de mieux affronter la mort qui vient toujours trop tôt.
Derrière l'apparence de ténèbres, il y a dans chaque œuvre de Pierre Soulages une respiration.
Noircir une feuille de papier blanc, tout est peut-être parti de ce geste d'un enfant.
« Penser qu'un homme a passé sa vie à chercher quelque chose dans sa nuit, a fait sa nuit – par brisures, fractures, féroces patiences – de la lumière".
Qui mieux que Christian Bobin pourrait dire la lumière qui jaillit des griffures dans le noir que peint Pierre Soulages. Ce sont des interstices où la vie s'introduit, s'immisce, naît, renaît.
J'aime cette idée de griffures. J'adore les griffures. Elles sont autant de traits de lumière, inversant les ténèbres.
C'est un noir qui invite la nuit.
Pierre, c'est bien plus qu'une lettre, bien plus qu'un prénom. C'est un voyage.
C'est un portrait intime, celui d'un ami.
Le noir de Pierre Soulages est un noir, bien qu'effrayant, qui inspire la bonté, la charité. Un noir qui inspire Christian Bobin, comme la vision de la neige.
Sans doute, comme l'évoque Christian Bobin, ce vertige est dans l'âme de celui qui les contemple.
Parfois le noir appelle le feu. Soulève le soleil. Répare ce qui nous manque d'essentiel. Écarte le rideau qui nous cache la lumière absente.
Combien faut-il de rails, de routes, de cailloux pour parvenir à la lumière qui tend ses yeux vers nous ?
Christian Bobin prend un train pour rendre visite à Pierre Soulages, à Sète, ville où sont enterrés Paul Valéry et Georges Brassens.
La vie fut-t-elle si proche de ce voyage ?
Christian Bobin nous partage son émotion, nous fait entrer dans cette intimité avec ses mots. Nos yeux sont emplis d'oiseaux. C'est beau.
J'ai rencontré Pierre Soulages au travers des vitraux de l'abbatiale de Conques. J'ai rencontré sa nuit, sa lumière, ses griffures. Je marchais sur le chemin de Compostelle. Il m'a invité à entrer dans l'abbaye de Conques pour que je puisse comprendre la magie de cette lumière.
Le noir de Pierre Soulages soulève la neige, éteint les bavardages, fait trembler le reste de la terre.
Fait trembler les mots de Christian Bobin.
Éteint peut-être l'inutile lumière qui nous aveugle sans cesse.
« Quel bonheur cette solitude, cette paix, ce noir ».
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Mais comment peut-on écrire si.... magnifiquement ?
L'immense talent assurément. Mais, comme il le sous-entendrait sans doute lui-même, il y a autre chose en plus – une grâce, un souffle, une lumière…

Chaque mot de chaque phrase de chaque chapitre résonne et raisonne en moi.

Heureusement cet ouvrage est bref - Plus long il serait un tel ébranlement – alors pour bien en profiter et ménager mes émotions, j'ai pris le temps de lire en laissant les pauses faire leur oeuvre de macération, de rumination pour qu'il opère dans mon coeur.

Christian Bobin a simplement écrit ce livre pour son ami Pierre Soulages. Et moi je plonge et me noie dans ses mots. le flot du verbe m'entraîne vers l'Outrenoir, vers l'outre amitié. Il se faufile entre certaines évidences triviales les éclaboussant de gouttes dans lesquelles se reflète Dieu.

Que ce mot ne vous effraie pas.

Ce n'est pas une catéchèse et Christian Bobin n'est pas un prosélyte.
S'il cherche à nous révéler quelque chose, ce ne sont que ses doutes et son intuition.
Il y a dans les Outrenoirs de Pierre Soulages de la lumière et Christian Bobin guète et aime la lumière. Il y voit plus que la simple lumière, il y voit quelque chose qu'il ne nomme pas mais qui l'ébloui et le comble.

Moi je n'ai pas peur de l'évoquer ce mot, Il est une telle évidence dans l'oeuvre de Christian Bobin que j'aime tant, qu'il m'est devenu intime.

Que dire de plus de ce livre que j'aurai du mal à refermer définitivement ?

Rien…
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« Dans le donjon blanc vit l'amant du noir. »

Quoi de plus fort qu'un livre dont le titre est un prénom suivi d'une virgule, pour mieux rendre hommage à son ami centenaire ?
Christian Bobin écrit son roman comme s'il commençait une lettre.
C'est beau. Simplement beau.
Sa plume ondule comme un envol au souffle de son auteur.

« Il me reste quelques heures pour t'apporter la nuit du coeur. Tu passes dans ce livre comme au ciel les nuages que j'aime tant. »

La nuit du coeur a double sens, puisqu'il s'agit d'un ouvrage de l'auteur, dans lequel il a séjourné dans un hôtel donnant sur une abbaye où les vitraux sont signés Pierre Soulages.
En dehors de leur beauté, les textes de Bobin sont chargés de références. Il n'est cependant pas essentiel de bien les connaître pour apprécier la lecture. La preuve, je ne suis pas une puriste et j'ai pourtant passé un somptueux moment.

Hormis quelques citations saisies au hasard, Pierre, est le premier ouvrage que je lis de l'écrivain.

Comment le décrire ? Bobin se situe entre l'essai philosophique, la prose poétique et le journal touchant l'intime. Méditatif et rêveur...

« D'être seul fait devenir tout. » Vous avez quatre heures…

Qu'en est-il de son lien avec Pierre Soulages ?
Christian Bobin a du peintre la fièvre du vernissage. Il dévoile ses mots tels des fragments de lune, des pages gorgées d'étoiles. Il le dit lui-même « La grâce est dans les intervalles. »
Auteur contemplatif, son écriture s'apprécie comme une toile.
Pierre, ce sont plein de petits tableaux suspendus aux pages. Prenez vos billets d'entrée, l'exposition commence.

« Il m'est arrivé d'accrocher mon âme à des buissons. »

Pierre, pourrait se découvrir par la fin ou se déguster par échantillons. Ce livre a le désir de m'accompagner n'importe où, avec le plaisir de pouvoir être ouvert au hasard, pour en lire un court passage le temps d'un moment.
Pierre, n'est pas loin de me cueillir pour une séance de relaxation. J'adorerais entendre les textes de Christian Bobin repris en musique par nos meilleurs chanteurs et chanteuses francophones.

Inspirant, son style est sonore et visuel.

Pierre, c'est aussi l'appréciation de l'instant présent.

La virgule témoigne,
La virgule soulage,
La virgule aime,
Elle ondule et se balance la virgule,
Pierre, la virgule épouse la majuscule,
Noctambule, elle déambule...

La nuit, parlons-en… Christian Bobin souligne l'importance du noir. Ainsi la profondeur de la nuit est mise en lumière, tel un doux clair-obscur…

« La poésie est le noir du langage sur lequel passent les griffes de la lumière. »

Nous pouvons y voir des reflets de poussière dans le vent. Des étincelles d'étoiles.

« Un train m'attendait. Il avait passé la nuit dans une écurie de fer. Une lassitude l'empoussiérait. Les trottoirs écaillés, gris mouette, étaient signés Soulages. Je voudrais écrire un éloge de la poussière. »
« Le vent est la poussière de la lumière. »

La religion tient également un place importante, l'auteur rendant visite à Pierre Soulages le 24 décembre, en voyageant par train la nuit précédant l'anniversaire de son ami.

« Il y a une présence qui a traversé les enfers avant de nous atteindre pour nous combler en nous tuant. »

À plusieurs reprises, l'écrivain se confie en évoquant son père, continuant à vivre à travers son regard, pour marquer le contraste de la vie face à la mort. La lueur face à la pénombre.
Pierre Soulages ayant dépassé les cent ans, c'est aussi une façon d'aborder la fin avec sérénité. Oriflammes du deuil...

« Les yeux de mon père étaient la chambre du soleil. Je l'ai puissamment habitée. Ces yeux sont désormais les miens. Je vis de leur éternité. »
« Il y avait assez d'air entre les mots, assez de nuit sur la toile pour que quelqu'un se saisisse de sa propre vie inachevée. »

À trop chercher la voie lactée, Pierre Soulages finira par voler...

« Un geste me rassure dans cette vie, un seul, c'est appuyer ma main droite contre le tronc d'un arbre, où la faire glisser sur le crâne rasé d'un livre. Dans cette nuit conventionnellement sainte de Noël, inaperçu de tous, j'appuie ma main sur quelques outrenoirs. Ce geste est interdit dans les musées. C'est un blasphème. Son auteur mérite la peine de mort. Je ne respecte rien, Pierre. J'aime. »

Christian Bobin a versé pour vous quelques perles de nuit et de silence. Les silences de pierre.
Je lui laisse la conlusion.

« Tu te tais comme une forêt respire la nuit. »


Lu en août 2021
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"Pierre", c'est par son prénom que Christian Bobin choisi de s'adresser à l'un des peintres français vivant les plus connus mondialement : Pierre Soulages. Celui-ci a bâti autour du noir une oeuvre radicale Il écrit à l'homme en noir, à l'ami : "Je me contente pour te voir de mon coeur" lui dit-il. Une proximité, une intimité s'instaure entre l'écrivain, l'artiste et le lecteur. Un récit extrêmement court pour une méditation, une réflexion de l'écrivain sur son rapport à l'artiste, à son oeuvre. Mais c'est aussi l'occasion pour Bobin d'interroger son rapport à la mort. Au détour d'une phrase, d'un questionnement, Christian Bobin nous amène à penser avec notre coeur, à nous émerveiller avec la sincérité, la simplicité du regard d'un enfant. de livre en livre, Bobin creuse son sillon , imperturbable poète. Christian Bobin, ce tailleur de mots qui les peaufinent, les sculptent comme des oeuvres d'art. Ses livres ne sont pas des cathédrales de pierres froides et figées mais bien plutôt une chaumière avec des pierres bien vivantes, ensorcelantes, avec à l'intérieur, un grand feu qui réchauffe les coeurs. Les mots de Bobin ruissellent et ses livres peu à peu forment des rivières de mots qui coulent dans cette immense chute d'eau qu'est l'imaginaire. Si, tout comme moi, vous apprécié l'oeuvre de l'écrivain, nul doute que ce "Pierre", sorti chez Gallimard, saura occuper une place de choix dans votre bibliothèque. Vertigineux.
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Une promenade au pays des mots de Christian Bobin est toujours un réel plaisir, plénitude, sérénité, méditation. Un jardin de fleurs au senteur simple, campagnard, vrai. Il nous offre en cette nuit si particulière de Noël, un voyage vers Pierre Soulages. C'est par petites touches que l'auteur nous convie et dévoile ses rapports avec ce peintre.
Ne vous attendez pas à une biographie de Pierre Soulages, loin de là, c'est juste un aller retour de Creusot à Sétes par le train de nuit, et hop, un taxi qui vous dépose à la grille de la demeure de Pierre Soulages. Et pourquoi donc cette nuit ? Et bien vous le saurez quand vous dégusterez cette petite merveille.
Un beau récit qui ressemble à son auteur, simple, sans prétention, poétique et humble.
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Quel joli titre simple qui donne l'ouverture d'une lettre que Bobin adresserait à Soulages qui fêtera, le 24 décembre 2019, ses 100 ans.
De la poésie, de l'abstrait, du réalisme, du léger, du fort, de l'aérien, du terre-à-terre. Admiration d'un grand poète pour un grand peintre. de toute façon, les mots écrits d'une critique seront toujours bien pâles face à ceux de Christian Bobin, notre plus grand poète français contemporain.
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Le jour de Noël, les âmes en peine broient du noir. Christian Bobin, lui, s'en remet à Pierre. D'un naturel casanier, porté sur l'introspection, il se fait doucement violence et s'engouffre dans l'hiver, en quête du peintre centenaire. le temps du voyage, il nous parle de Soulages, de son oeuvre, de ce qu'il doit à la vie, de ce qu'il attend de la mort. Bobin est un poète, un mystique, un funambule nostalgique qui oscille entre l'admiration du monde et l'horreur que ses formes contemporaines lui inspirent. Dans les Outrenoirs de Soulages, Bobin trouve la paix et la sérénité. Il se fatigue des images et des paroles (« Radotages qui font le monde. Un bâillon de mots qu'on nous fourre dans la bouche » - p41). Il rejette avec force le consumérisme dont les gares, par exemple, sont devenues les temples (« Les mendiants roumains sont mille fois moins brutaux que les publicitaires » -p38). L'absolu et la vérité, privés de toutes contingences humaines sont au bout de l'émerveillement : « il y a une réalité infiniment plus grande que toute réalité, qui froisse et broie et enflamme toutes les apparences ». Je n'avais pas lu cet auteur depuis son roman « le très-bas ». Tel un moine sublimant ses enluminures, Christian Bobin ciselle ses phrases, les polit, en extrait l'essentiel. Il ne justifie son existence que par cet acte de création, vu comme un acte de résistance (« Pour tenir face à la mitraille du néant, pour ne pas se coucher de lassitude sur la terre meuble des conventions, on écrit, on compose, on peint »). Si ce livre m'a comblée par son exigence et sa beauté, ses intentions m'interrogent. J'ai cru ressentir de l'aigreur, du renoncement, voire un soupçon d'agacement. La peur d'être incompris ? Certaines tournures de phrase m'ont laissée perplexe : « (…) sur la route qui s'essouffle d'être montrée jusqu'à ton portail et qui se tait maintenant, sa respiration goudronnée entravée par du gravier ».
Bilan : 🌹
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Très beau dialogue à sens unique entre l'écrivain Christian Bobin et le peintre Pierre Soulages. Dans ce texte poétique, Bobin s'adresse à lui au cours d'un voyage en train qui le conduit du Creusot à Sète, la nuit de Noël 2018, voyage onirique, poétique qui trouve son accomplissement devant la maison de Soulages à deux pas du cimetière marin.

Ce texte est à la fois un hommage magnifique à l'oeuvre du peintre et une méditation sur la vie de l'auteur.

L'hommage au peintre est tout en finesse et subtilité avec les visions de Bobin sur les différents noirs qui ont pu créer les Outrenoirs sous les outils entre les mains de Soulages. On passe ainsi de la simple poussière au goudron, aux flaques lumineuses dans la nuit noire, à la lumière des étoiles, le tout à travers une écriture tellement simple et riche à la fois. Si on ressent quelques réticences sur les oeuvres du peintre, Bobin les lève naturellement sans forcer le trait et suscite l'envie de retourner au musée Fabre de Montpellier ou à Rodez et Conques pour s'imprégner des créations exceptionnelles de Pierre Soulages.

Et la méditation de Bobin, sans s'écarter du but de son voyage, éclaire la réflexion du lecteur sur la vie, l'enfance, le père, le devenir de l'homme, la mort, la relation à Dieu.

Un très beau livre avec cette virgule dans son titre, telle un signe, un appel à aller au-delà du texte pour réfléchir et méditer avec Bobin et Soulages, par les richesses de l'écriture et de la peinture de deux grands artistes.




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L'ombre de Soulages
J'aime la peinture et les livres sur la peinture, autant que la poésie et la philosophie. L'opus de Christian Bobin aurait donc dû me combler car j'espérais y trouver les clés d'un apaisement de ma relation avec l'oeuvre de Soulages.
Finalement, le but est atteint mais certainement pas de la manière dont je l'espérais. le caractère précieux, touffu, excessif, et prétexte à envolées métaphoriques de l'écriture de C. Bobin a fait pour moi une mise en abîme de l'oeuvre de Soulages. Ce peintre avec lequel j'entretiens une relation ambiguë, de fascination et incompréhension mêlées m'est finalement paru bien inoffensif et sans aspérité tellement Christian Bobin monopolise l'attention par son écriture et la structure de son récit.
Finalement, à la fin du livre, j'éprouve de la sympathie pour Soulages, sentiment nouveau pour moi. En revanche, je n'ai pas résolu mes interrogations sur l'impact de son oeuvre. Et j'ai répondu à une question que je ne m'étais pas posée avant : je ne suis pas fan de l'écriture de C. Bobin.
Pari donc demi gagné pour Soulages et rencontre sûrement sans lendemain avec C. Bobin
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